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de plufieurs Prologues, & d'un Recueil de chanfons (a). Nous allons donner l'Extrait d'un de fes Prologues, & enfuite celui de quelques-unes de fes chanfons, qui mettront le Lecteur en état de juger par lui-même, du mérite des Ouvrages de Gaultier-Garguille.

1619.

PROLOGUE

DU MENSONGE.

رو

Quelqu'un m'avoit reproché,

ces jours paffez, que je » n'étois pas affez mêlé dans mes dif cours: tellement que j'ay fait un Bou» quet de mes menues penfées, & de » ladiverfité d'icelles, pour attacher au

(a) En voici le titre : LES CHANSONS DE GAULTIER GARGUILLE.

Le Privilege, en date du 4 Mars 1631. donne » permiffion à Hugues » Guéru, dit Flechelles, » l'un des Comédiens or» dinaires, de faire im» primer un petit Livre » intitulé Les nouvelles Chanfons de Gaultier

:

» Garguille mais com-
» me l'Auteur craint
» qu'autres que celui à
» qui il donneroit char-
"ge de l'imprimer ne le
» contrefiffent, & n'a-
» joutaffent d'autres
"chanfons plus diffo
"lues que les fiennes,
"&c. » Le motif de ce

Privilege eft allez fingu
lier.

1619.

رو

» bonnet du plus févere Cenfeur de la Troupe, afin qu'il confronte au jar"din de mes inventions, pour voir "s'il y trouvera des fleurs plus agréa»bles..... Comment me contaminer de "la forte? Ah! je vous jure, par tou"tes les Décrétales, & les Codes

رو

que je m'en vangerai. Ouy, Mef» fieurs, certains Podagres, comme » dit Menotus dans fes Sermons

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,

» m'ont par bravade fait improviste»ment fortir de mon cabinet, pour "appointer un différend de bonne

maison, fans me donner le tems de » mettre une dofe d'éloquence dans ma "gibeciere...... Puifque la fin de notre » vocation ne tend à autre chofe, qu'à représenter les actions humaines, &

رو

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دو

دو

رو

» que notre Théatre eft comme l'abregé de ce grand monde : J'ay pen» fé que vous m'honoreriez d'une au"dience favorable, fi en peu de mots je vous difois mon avis. Sans donc déguifer le fujet, je foutiendray le » menfonge être fort utile, & nécef» faire à l'homme : & qu'une des plus grandes vertus, qui rend aujour"d'hui recommandable eft de fçavoir » mentir..... Meffieurs & Dames, je défirerois, fouhaiterois, voudrois

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demanderois, requererois, défidérativement, fouhaitativement, volon- 1619. » tairement, &c. avec mes défiratoi»res, fouhaitatoires, &c. vous remer»cier de votre bonne affiftance, & audience, & une petite farce réjouie »& gaillarde, que nous allons repré» fenter. "

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CHANSONS

DE GAULTIER-GARGUILLE.

Jean cette nuit, comme m'a dit ma mere,
Doit m'affaillir, mais je ne le crains guere,

Si

Ma mere n'en est pas morte
Je n'en mourrai pas auffi.

Je ne fuis pas de ces folles badines,
Qui font venir à l'aide leurs voisines:

Si

Ma mere n'en est pas morte,
Je n'en mourrai pas auffi.

است

1619.

CHANSON EN DIALOGUE,

GAULTIER.

Belle, quand te lafferas-tu

De caufer mon martyre?

ROBINETTE.

Je n'ay ni beauté, ni vertu,

Cela vous plaît à dire.
Portez vos biaux difcours ailleurs,

Car je n'aimons pas les railleurs.

GAULTIER.

Non, je ne raille nullement
Quand je te nomme belle.

ROBINETTE.

Je fommes belle voirement,

Mais c'eft à la chandelle.

Néantmoins, pas un fermoneur
N'a rien gagné fur notre honneur.

GAULTIER.

De ta beauté je fus épris,

En allant en vendange.

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ROBINETTE.

Là, là, Monfieur, tous vos mépris

Vous fervent de louange :

C'eft pour la forme feulement

Que vous faites ce compliment.

IRIS,

PASTORALE

'De l'invention du Sieur H. D. de Coignée de Bourron.

I

Ris aimée de deux Bergers, Aminte & Clarin, les traite avec une égale politeffe, & fans qu'ils puiffent s'appercevoir à qui elle deftine la préférence. Philinde, Amante du premier des deux, employe fon adreffe à lui faire croire qu'Iris eft volage, & parvient au point que ce Berger jaloux, eft prêt à fe battre avec Clarin. Junon defcend heureusement des Cieux, & appaise leur querelle, en ordonnant que celuici époufera Iris, & que Philinde deviendra l'époufe d'Aminte, qui va oublier fon ancienne paffion. La Piéce finit par les louanges de la Reine Anne d'Autriche, alors regnante: deux Nymphes, dont l'une porte le nom d'Olénie, & l'autre celui de Séquanie, font employées à chanter celles de Louis XIII. Voilà l'extrait le plus fuccint qu'on peut donner d'une piéce, qui, au cas

1620.

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