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1620.

qu'elle ait été repréfentée, n'a dû cer avantage qu'à la faveur du nom des auguftes perfonnes, à qui elle femble êtreadreffée.

LA RHODIENNE

O U

LA CRUAUTÉ DE SOLYMAN, (a)

TRAGE' DIE

DE PIERRE MAINFRAY.

E

Rafte, Gentilhomme de Rhodes,

devient par fes exploits, d'efelave qu'il étoit, le favori de Solyman II. Empereur des Turcs. Ce Prince devient amoureux de Perfide, femme d'Erafte, & ne pouvant rien obtenir d'elle, il fait mourir Erafte fous prétexte de trahison. Perfide défefpérée de la perte de fon époux, prend les habits de cet infortuné, & le fait tuer fous ce dégui

(a) Le même fujet a été | Tragédie qui parut en traité par Desfontaines, fous le titre de Perfide, ou La fuite d'Ibrahim Baffa,

1644. Nous en parlerons fous cette année.

fement. Solyman la reconnoît, & déplore la mort de Perfide & d'Erafte.

SOLYMA N.

Amans bienheureux ! que tous mes sens

troublez

Par la mort défunis, & ores assemblez,
Pour chaffer de mon chef tous finiftres en-
combres,

Et appaiser là-bas vos bienheureuses ombres,
Je veux vous élever un Mausole, ou cercüeil
Qui fera comme vous en beauté fans pareil.
Car en Jafpes, Diamans, jayets, porphyre,
ébene,

Il fera honte à ceux d'Artemife & Porfenne.
Puis deffus ce tombeau je ferai faire encor
Une fuperbe pointe, où l'on pendra Brufor,
Lequel me confeilla, envenimé d'envie,
De dépouiller Erafte & d'honneur & de vie
Appaifant par fa vie, & ce riche cercueil
Cette chafte Diane, & ce fecond foleil.
Or je vais de ce pas Brufor donc faire pren-

dre,
Puis le tombeau conftruit, deffus le faire
pendre.
PIERRE MAINFRAY, Poëte très-mé-
diocre & peu connu, étoit de Rouen
c'est tout ce qu'on fçait de fa perfonne,
on l'ignoreroit même s'il n'avoit eu la
précaution de le faire fçavoir par un

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1620,

huitain, qui fe trouve à la tête de fa 1620. Tragédie de CYRUS TRIOMPHANT, dont nous avons donné l'extrait. Il est affez furprenant que celle qui fait le fujet de l'article préfent, ait eu plus d'une édition; la feconde parut en 1621. C'eft ce qui nous a déterminé à placer la piéce fous l'année précédente. Mainfray eft auffi Auteur de deux Poëmes Dramatiques, le premier fous le nom DES FORCES INCOMPARABLES & AMOURS DU GRAND HERCULES, où l'on voit artiftement dépeint fon trépas, fa générosité, & fon immortalité, malgré l'envie de Junon fa marâtre qui fut imprimée dès 1616. L'autre eft une Comédie intitulée, LA CHASSE ROYALE où l'on voit le contentement & l'exercice de la chaffe des Cerfs, des Sangliers, , & des Ours, enfemble la fubtilité dont ufa une Chaf fereffe vers un Satyre qui la pourfuivoit d'amours. Il ne donna ce dernier Ouvrage qu'en 1625. Nous n'en donnons aucun Extrait, attendu qu'il est certain qu'elles n'ont point été repré→ fentées, & que l'Auteur n'a jamais eu cette intention. Elles font toutes deux divisées en quatre Actes,

,

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LES RAMONEURS,

COMEDIE

En cinq Actes, & en Profe,

Par un Auteur Anonyme.

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te,

Ette piéce n'existe que manufcril'Auteur en eft inconnu, & l'on ne peut fçavoir que par conjecture le tems où elle a pû être repréfentée. Une note qui fe trouve à la tête, nous affure,« Qu'elle paroît avoir » été jouée vers 1629. attendu qu'il y » eft parlé de Coëffier, Traiteur, qui » étoit de ce tems, & qu'on y parle » auffi des Juftes d'or,'qui eft le nom » des piéces fous Louis XIII. » Nous croyons cependant qu'elle a parû dès 1620.& voici fur quoi nous nous fondons.

1620.

Le Docteur demande à un homme de Province, s'il ira voir les beautés de Paris; « L'équité veut, ajoute-t-il, que » vos curiofités donnent la préférence » à ce facré Temple du Palais, où Thé » mis rend fes oracles, & dont la derniere conflagration* n'a fait qu'em» bellir les fuperbes édifices. » Nous fement.

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* Embra

Il

avons remarqué dans notre fecond 1620. Volume, pages 104. & 105. à la note, la Grande Salle du Palais fut conque fumée par un incendie en 1618. y a toute apparence que l'Auteur pouvoit faire ainfi parler fes perfonnages en 1620. tems auquel cet édifice venoit d'être réparé tout nouvellement.

Au refte, le fujet de la Comédie eft affez plaifant; mais aux dépens des bonnes mœurs, on y introduit fans façon des femmes de mauvaise vie, & des libertins de toute espèce. Un jeune homme amoureux de la fœur d'une maniere de Capitan, qui tient cette fille enfermée, fans permettre à perfonne l'entrée de fa maison, ne peut pénétrer dans la chambre de fa Maîtreffe, qu'en paffant par la cheminée, déguifé en Ramoneur, & accompagné de fon valet. Il fe fait connoître à fa Belle, qui consent à se laiffer enlever, & à prendre un pareil habillement. Enfin tout fe racommode; on employe les menaces & les difcours pour forcer le Capitan à accepter le jeune homme pour Beau frere. Il fe confole de cette avanture en époufant une fille publique, que fon vient chercher à Paris, en intention de l'a faire enfer

pere

mer:

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