tombe entre les mains de Florestan Prince de Candie, qui en devient fu- 1621. bitement épris, & s'embarque auffitôt pour mériter une fi belle récompense. Il arrive en Sicile, détruit l'enchantement, qui femble n'avoir été fait que pour fon bonheur, & obtient la Princeffe en mariage. Le Roi qui a fi mal réuffi, en voulant s'oppofer aux volontés de fon fils, confent qu'il épouse fa chere Silvie : & la Piéce finit par ce double hymen. Voici un échantillon qui donnera une idée de la Poëfie. Silvie voulant affurer le Prince de Sicile de la fincérité de fes tendres fentimens, ajoute, SILVIE. Plut aux Dieux, viffiez-vous mon ame toute nue, Pour juger de fa flâme. THÉLAM E. Elle m'eft trop connue, J'aimerois beaucoup mieux te voir le corps tout nu. 1622. GÉSIPPE, OU LES DEUX AMIS, TRAGI-COME' DIE D'ALEXANDRE HARDY. Ite, Seigneur Romain, devient malgré lui amoureux de Sophronie, Maîtreffe & future épouse de Géfipe, Athénien. Ce dernier ayant arraché ce fecret de Tite, par un effort d'amitié, l'oblige à prendre sa place. GÉSIPPE. Chacun fçait que l'amour m'ordonne cette nuit A ceüillir, attendu fon plus précieux fruit. ment, La place, comme chef, recevoir feulement, rebelle. Nous conviendrons après ce deftin trop bout.... Mais il faut être-là téméraire du tout. à Sophronie étonnée à fon réveil, de trouver Tite à fes côtés, en demande la raison à Géfippe, qui entre dans le moment. GÉSIPPE. Implorez déformais l'affiftance plus feure Comme plus accompli,& plus digne de vous. Ta mort lâche abufeur, ne me rend Ne répare un effort de rage diffoluë, Abhorrer à l'égal un scélérat infâme, Qui la premiere nuit va prostituer sa fem me. Ariftide , pere de Sophronie, s'em. 1622. porte fort contre Gésippe, attribuant 1622. fon procédé à un motif de tromperie, & de mauvaise foi. " ARISTIDE. Outre que ce transport scandaleux présup pofe Le troifiéme Acte finit par une af semblée de Parens, qui aprés bien des conteftations, & des raifonnemens inutiles, confentent enfin au mariage de Tite. La fin de l'argument va nous mettre au fait des deux derniers Actes, & du dénouement. رو « La fortune court fus à Gélippe, » contraint d'abandonner fa demeure » natale, en pauvre équipage, fe réfugier vers le Romain, qui d'abord le » méconnut, comme furpris, & ne penfant à rien moins.Géfippe impute » telle méconnoiffance à mépris, & » défefpéré, pour fe tirer des miferes رو رو دو du monde, avoue certain affaffinat : » mais proche du fupplice, Tite qui » tenoit rang de Sénateur, le recon» noiffant, fe dit Auteur du meurtre, afin de fauver fon ami: pendant leur contraste, บ contrafte, le véritable auteur de l'af » faffinat, forcé d'un jufte remords de confcience, confeffe ingénuement la » vérité. Géfippe donc libéré, eft honorablement conduit au logis de fon » Ami, qui lui fait épouser Fulvie sa » fœur unique, & le rend plus heu"reux que jamais, " دو Chevreau s'eft fervi du même fujet, pour compofer fa Tragi-Comédie, intitulée, Les deux Amis, ou Géfippe & Tite, qui parut imprimée en 1638. On en parlera fous cette année. LE TRÉBUCHEMENT DE PHAETON, TRAGEDIE Par un Anonyme. CRecueil Anonyme, Ette Piéce eft la premiere d'un donné en 1624. fous le titre de Théatre François contenant, ajoute le Privilége (qui eft du 10. Octobre 1623.) plufieurs Tragédies, Tragi - Comédies Paftorales, Intermédes, Prologues, & Comédies Françoifes de diverfes AuTome IV. Q 1622. |