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1623. LA FOLIE DE SILENE,

PASTORALE

Par un Anonyme.

Ous avons remarqué au sujet de la Bergerie d'Antoine de Montchrétien, que la coutume des Auteurs de ce tems, étoit de fermer chaque volume de leurs Poëfies Dramatiques, par une Paftorale. L'Editeur du Recueil dont nous parlons, pour fe conformer à cet ufage, l'a terminé par celle-cy, qui est un peu moins fupportable encore que les Bergeries de Hardy.

Tyrfis aimé de la belle Corille, rejette avec mépris les foupirs de cette Bergere, & ne forme des vœux que pour Mélie, Amante de Pimandre.Cette derniere à qui on a fait entendre qu'elle eft fœur de ce même Pimandre, n'ofe découvrir le fecret de fon cœur: Tyrfis n'en eft pas plus heureux : pour furcroit d'infortune, Corille fe trouve recherchée par un Satyre, qui tranfporté par un excès de fureur, & de jaloufie, change ce. Rival trop chéri en Myrthe. Le cinquieme Acte rétablit toute chofe, Tyrfis reprend fa

premiere forme, & reconnoît qu'il eft

frere de Mélie ;. il ne s'oppofe plus 1623.

alors à fon mariage avec Pimandre & pour oublier fon ancienne flâme, il

donne la main à Corille.

Au refte, Silene personnage épifodique qui donne fon nom à l'ouvrage,eft un ferviteur de Polite, Pere de Tyrfis, & de Mélie, dont le cerveau eft tellement dérangé, qu'il prend fon Maître pour une belle Nymphe, lui tient en conféquence des difcours tendres, & paffionnés, accompagnés de mille extravagances.

PASITHE'E,
TRAGI-COMEDIE

DE PIERRE TROTTER EL
Sieur d'Aves.

Leofthene après bien des traverfes arrive pour épouser Pasithée, dont il eft amoureux depuis long-tems. Dans le moment qu'il croit être au comble de fes voeux, Pafithée fe retire dans un Couvent, & refufe de l'époufer. Ce qui fait naître cet évenement eft fingulier, d'autant que l'Auteur après avoir fait parler fes Acteurs comme des Chrétiens, introduit tout

1624.

d'un coup des perfonnages de la Fable: 1624 la Fortune, le Deftin, Mercure, & Cupidon. La Fortune fe fâche de ce que Cleofthene, & Pafithée vont être heureux; & c'eft elle qui fait prendre à Pafithée la réfolution de fe faire Religieufe. Le deftin qui a réfolu le mariage de Pafithée & de Cléofthene, appelle Mercure, & l'envoye chercher l'Amour, pour que ce dernier lance de nouvelles fleches dans le cœur de Pafithée, en faveur de Cleofthene. Enfin les avis des parens de la belle, & les conseils de fes amis, la déterminent à donner la main à Cleofthene. Voici fon compli

ment.

PASITHÉ E.

Le tems ores eft venu que je vous puis

parler,

En toute liberté, fans rien diffimuler.
Sachez donc qu'ayant vu votre perfévé-

rance,

Qui d'un parfait Amant eft la vraye affu

rance,

Mon cœur s'eft réfolu de fe donner à vous

Sous la condition, & qualité d'époux,

Mon Pere le voulant, &c.

L'AMARANTHE, 1625.

J

PASTORALE.

De M. DE GOMBA UD.

EAN OGIER DE GOMBAUD, naquit Hiftoire de à S. Juft de Luffac, près de Broua-l'Académie ge en Saintonge, d'une famille noble Françoife, de cette Province. Il étoit né Cadet

d'un qu triéme mariage. Il avoit coutume de le dire lui-même, en badinant, pour s'excufer de ce qu'il n'étoit pas riche.

Ses parens l'envoyerent à Bordeaux, où il eut le bonheur de faire fes études fous d'habiles maîtres. Après les avoir achevées, il vint à Paris, fur la fin du Regne d'Henry IV. c'est-à-dire, vers 1609. Son efprit & fes talens lui procurerent en peu de tems plufieurs connoiffances à la Cour.

Ce grand Prince ayant été affaffiné malheureusement, tous les Poëtes du tems voulurent à l'envi femer des fleurs fur fon tombeau; & Gombaud, quoique jeune, ne fut ni des derniers, ni des moindres. Sous la minorité de

Louis XIII. & la Régence de la Reine 1625 Marie de Médicis fa mere, il fut des plus confidérés de cette Princeffe, & il n'y avoit point d'homme de fa condition qui eut l'entrée plus libre chez elle, & qui en fut vû de meilleur œil. Elle lui donna même une penfion de douze cens écus; ce qui le mit en état de paroître en fort bon équipage à la Cour, foit dans Paris, foit dans les voyages, qui étoient fréquens en ce tems-là. Comme il étoit autant ennemi des dépenfes fuperflues, qu'exact à faire honnêtement les néceffaires, il fit un fonds affez confidérable de l'épargne de ces années d'abondance: ce qui lui vint bien à propos, pour paffer celle de ftérilité qui y fuccéderent > quand les Guerres Civiles & étrangeres eurent diminuées, & enfin tari les fources, d'où les premieres avoient coulé (a).

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