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Il avoit toujours joui d'une parfaite fanté, ce qu'on peut attribuer à fa fru- 1625. galité: mais un jour qu'il fe promenoit dans fa chambre, le pied lui ayant tourné, il tomba, & fe bleffa de telle forte à la hanche, qu'il fut obligé de garder prefque toujours le lit depuis cet accident, jufqu'à la fin de fa vie. Il mourut en 1666 (a).

Il fut un des premiers de la petite affemblée des beaux efprits de fon tems, qui fe forma chez M. Conrart vers l'an 1629. ce qui donna lieu à l'établissement de l'Académie Françoise. Il fut auffi un des trois qu'on chargea

Chancelier de France.

Ces penfions, & ces libéralités ne l'ont point empêché de parler dans fes Poëfies de fa pauvreté, parce qu'étant malpayées, il fe trouvoit fouvent à l'étroit, & qu'il n'étoit pas en état de vivre d'une maniere conforme à fa condition, & à fa naissance.

(a) M. Conrart dit dans fon éloge que fa vie a duré près d'un fiécle fi une date écrite de sa main, dans un livre de fon cabinet, étoit le tems véritable de fa naiffance, comme il l'avoit dit en confidence à un

quelqu'un qui n'en a
parlé qu'après la mort.
Mais cette prétendue
confidence eft bien fuf-
pecte, car fi M. de Gom-
baud avoit près de cent
ans en 1666. il devoit
en avoir environ qua-
rante trois lorfqu'il vint
à Paris. Cependant il y
vint en fortant de fes
études: & ne pouvoit
alors avoir vraisembla-
blement qu'une vingtai-
ne d'années. Auffi M.
Conrart ne paroît pas
ajoûter beaucoup de foy
à ce grand âge, puif-
qu'il dit qu'il étoit jeune
à la mort d'Henry IV.
c'est-à-dire en 1610, *

en 1634. d'examiner les Statuts de 1625. l'Académie naiffante; il fit fur cela un Mémoire, dans lequel il proposoit que chacun des Académiciens fut obligé de compofer tous les ans une Piece à la louange de Dieu. M. Peliffon rapporte ce trait comme un témoignage de fa piété, & de sa vertu.

C'étoit un grand homme, bienfait, & de bonne mine. Il avoit le cœur noble, l'ame droite, & naturellement vertueuse, l'efprit élevé, moins fécond que judicieux; l'humeur ardente & prompte, fort portée à la colere, quoiqu'il eut l'air grave & concerté. Ses mœurs étoient fages, & bien réglées, & fa probité étoit à toute épreuve. C'est le portrait que nous en a fait M. Conrart fon ami intime, qui professoit ainsi que lui la Religion Calvi

nifte.

Entre plufieurs Ouvrages de M. de Gombaud, voici les titres de ceux qu'il a composé pour le Théatre.

L'AMARANTHE, Pastorale. 1625. ACONCE & CYDIPPE, Tragi-Comédie non-imprimée.

LES DANAÏDES, Tragédie 1646. Il n'a jamais fait imprimer que la Pastorale, & la Tragédie des Danaï

'des, qui avoient eu beaucoup de fuccès dans leur tems. Aconce & Cydippe, n'ayant pas été reçue avec le même applaudiffement, fut condamnée par l'Auteur à ne plus voir le jour.

Extrait de la Paftorale.

L& recherchée de tous les Bergers
A Bergere Amaranthe, jeune, belle

de la Contrée, donne dans fon cœur la
préférence à l'un d'eux, nommé Ale-
xis, berger inconnu, que l'on foupçon-
ne d'une nailfance obfcure. Au dénoue-
ment, ce même Alexis eft reconnu fils
de Timandre le plus riche Berger de
Phrygie, & obtient fans peine la belle
Amaranthe. Si l'on veut avoir égard
au tems qu'elle a paru, on avouera
que cette Paftorale n'eft pas fans méri

te,

la verfification en eft affez coulante, quoiqu'elle ne foit pas exempte de pointes, & de jeux de mots : & qu'el le eft infiniment au-deffus des Pieces que Hardy a donné en ce genre. On y trouve eucore des Chœurs, dont l'ufage s'eft confervé plus long-tems dans les Paftorales.

1625.

1625.

LA SILVANIRE,

OU

LA MORTE-VIVE,

TRAGI-COME' DIE

PASTORALE

DE M. MAY RET.

CE

Ette Piece eft précédée d'une Préface en forme de Poëtique, addreffée à M. le Comte de Carmail, dans laquelle il nous apprend que ce Seigneur & le Cardinal de la Valette, l'avoient engagé à composer une Paftorale, en y obfervant les regles pratiquées par les Poëtes Italiens. Mayret ajoute, qu'après avoir étudié les ouvrages de ces derniers, il avoit reconnu que leur art ne confiftoit qu'à fe conformer aux modeles que les Poëtes Dramatiques de la Grece, & de l'ancienne Rome nous ont laiffé. C'est, continuet-il, à quoi il s'eft attaché dans cet Ouvrage.

Après avoir défini affez fenfément les parties & les regles de ce genre de

رو

ce

Poëfie, il infifte beaucoup fur celle de l'unité de lieu & de jour, comme des 1625. plus néceffaires, & des plus négligées. Je m'étonne » dit-il que de nos » Ecrivains Dramatiques, dont aujour"d'huy la foule eft fi grande, les uns »> ne fe foient pas avifez de la garder, » & que les autres n'ayent pas affez de » difcrétion pour s'empêcher au moins » de la blâmer, s'ils ne font pas affez "raisonnables pour la fuivre..... Il faut » donc avouer que cette regle eft de » très-bonne grace, & de très-difficile » obfervation tout ensemble, à cause » de la ftérilité des beaux effets, qui » rarement fe peuvent rencontrer dans "un fi petit espace de tems. C'est la » raifon de l'Hôtel de Bourgogne, que » mettent en avant quelques-uns de »nos Poëtes, qui ne s'y veulent pas afsujettir, d'autant, difent-ils, que » de cent fujets de Théatre, il ne s'en » trouvera poffible pas un avec cette » circonftance,& qu'on feroit plus long» tems à le chercher, qu'à le traiter, » & mettre en vers: mais qu'importe» t-il du tems, & de la peine, pourvû » que la rencontre s'en puiffe faire ? Il » eft question du mieux, & non pas » du plus ou du moins ......... Je ne me

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