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1625.

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» fuis avifé de faire ce difcours, que
» pour vous rendre compte de l'ordre
» & de la méthode que j'ay fuivie en
»ce difficile genre d'écrire. De forte
» ( ajoute-t-il modeftement) que j'ay
» feulement travaillé pour la juftifica-
» tion de mon Ouvrage, & non pour
» la condamnation de ceux des autres,
qui pourroient, par avanture, avoir
» violé toutes ces Loix
que je fais
pro-
»feffion d'obferver, ou pour les igno-
» rer, (ce qui ne feroit gueres bien)
» ou pour les mépriser (ce qui feroit
» encore pis.) Je paffe donc à la difsec-
tion de ma Piece....... Je dis donc
» que cette fable eft de fujet non fim-
ple, mais compofé, où l'on voit que
» l'un fert de fujet principal, & l'autre
d'épisode, fi bien concerté toutefois
qu'il ne fait rien contre l'unité de la
» fable. Le principal est l'amour d'A-
» glante & de Silvanire; l'autre qui
»tient place d'épisode, fe forme en la
perfonne de Tirinte & de Foffinde......
» Secondement, par l'ordre du tems,
»il eft vifible qu'elle eft dans la reglè,
» c'est-à-dire, qu'il ne s'y trouve pas
» un feul effet, qui vraisemblablement
ne puiffe arriver entre deux Soleils.
Je fuppofe que Silvanire soit tombée

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»en léthargie fur le haut du jour. On » la porte au tombeau le foir même....... 1625. »Sur le point du jour elle revient à »foy, & dans quelques heures après » le mariage d'elle & d'Aglante...... De la Piece commence par un que matin, & finit par un autre. Or par» ce qu'elle eft difpofée à la Comique je la veux divifer en quatre parties » fuivant l'ordre que les meilleurs » Grammairiens obfervent en la divi» fion de celles de Térence, fçavoir eft, » en Prologue, Prothese, & Epithase, » & Catastrophe. Le Prologue recom» mande la pureté de la Fable, & con» tient une partie de l'Argument. La » Prothese comprend les nôces préten» dues de Silvanire & de Théante, fondées fur l'avarice de Ménandre, l'a" verfion de Silvanire pour ce Berger, » l'effet du miroir d'Alciron. L'Epithafe contient la maladie de Silvanire » avec le mariage inefpéré d'elle & » d'Aglante, du confentement de fes parens, le défefpoir d'Aglante, la "rage de Tirinte, & tout le Foreft » en deuil. La Cataftrophe embraffe la réfurrection, le dernier confen »tement du pere en faveur d'Aglante, Tome IV.

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» la délivrance de Tirinte, par l'inven1625. tion de Foffinde, & bref le repos de » ces Amans après tant de tumultes. »

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Tout ce que l'Auteur dit ici de fa Piece n'étant que pour la juftifier du côté des régles, aux yeux des connoiffeurs, à qui il la propofe pour exemple, nous croyons devoir y joindre un Extrait, où l'on reconnoîtra que Mayret a réuffi très-parfaitement à composer un Poëme froid, & régulierement ennuyeux (a).

L'Amour honnête fait le Prologue; il eft en Vers libres, divifés en douze ftrophes, dont voici la derniere.

Depuis quatre ou cinq ans Aglante, & Sil

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Echauffent mes Autels de foupirs amoureux.
Enfin j'ay résolu de finir leur martyre,
Par un coup de ma main qui s'apprête pour

eux.

Je fais la récompense,

Lorfque moins on y pense,

Et peu certes encor m'ont fervi quelque tems.
Qui n'ayent été contens.

Aglante aime depuis long-tems Silvanire; foit caprice, foit refpect paternel, la belle refufe d'écouter fes foupirs. Ménandre fon pere la deftine à Théante, par cette feule raifon qu'il eft riche. Outre ces deux Amans, Silvanire eft adorée par le Berger Tirinte, qui méprife pour elle les vœux de l'aimable Foffinde. Ces trois Rivaux font reçus par la Bergere, avec la même indifférence. Aglante s'y prend en Amant foumis: Théante fe fie fur l'autorité du pere, & Tirinte a recours au pouvoir magique. Alciron for ami lui donne un miroir compofé d'une pierre memphitique, auquel on a joint le fuc de certaines herbes, & dont la vertu eft d'affoupir les perfon

là qu'on peut renvoyer la curiofité du Lecteur Cette Silvanire de M.

d'Urfé n'a jamais été re-
préfentée.

1625.

nes qui le regardent. Tirinte qui en 1625 ignore l'effet, le préfente à Silvanire, qui fe fent tout-à-coup faifir par un mal inconnu, & tombe enfin dans un affoupiffement qui lui fait croire qu'elle va mourir. Perfuadée qu'elle n'a plus qu'un moment à vivre, elle ceffe de déguiser ses véritables fentimens, & prie fon pere de lui accorder la fatisfaction d'emporter au tombeau le titre d'Epoufe d'Aglante. Ménandre lui accorde cette grace, qu'il ne croit d'aucune conféquence. On porte Silvanire à la fépul

ture: il eft aifé de concevoir le défefpoir d'Aglante. Le violent Tirinte cherche Alciron pour lui ôter la vie. Ce dernier fe fauve dans un bateau, & de-là fait entendre à cet Amant, qu'il n'a travaillé que pour fon avantage, puifque Silvanire n'eft feulement qu'en. dormie, & que par fon moyen, il eft en état de s'en rendre maître. Quoiqu'un procédé auffi indigne ne reffente en aucune façon l'Amour honnête annoncé par le Prologue, Tirinte plus furieux, que délicat Amant, tâche à profiter de cette lâche trahifon. Silvanire éveillée crie, & appelle du fecours. Aglante, qui étoit venu arrofer fon tombeau de fes larmes, accourt à fa

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