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gloire à ce grand efprit; & les dé» fauts que tu y trouveras, que l'âge 1628. » où j'étois quand je l'entrepris, te les "faffe excufer. » Cette Piéce ne fut imprimée qu'en 1634. fix ans après fa premiere représentation.

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LES FOLIES

DE CARDENIO,

TRAGI-COME DIE

PAR LE SIEUR PICHOU.

Out le monde fçait que le fujet Tde cette pièce eft tiré du Roman

de Dom Quichotte. C'est l'effai Dramatique de l'Auteur, & le premier qu'on ait emprunté de cet Ouvrage de Cervantes. La Tragi-Comédie eft affez paffable; la réflexion que fait Sancho à la fin du cinquiéme Acte, fera voir le goût de la verfification.

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Que tout cet appareil eft un déguisement. Mais fi je fuis jamais dans mon petit ménage, une fois retrouver mon Village,

Si je puis

1629.

1629.

On m'ôteroit les yeux, on pourroit mécor cher,

Pour me faire quitter l'ombre de fon clo

cher.

Au diable foit le Maître, & fa Chevalerie:
Ce pénible métier vient de fa rêverie.
J'ay tout quitté pour lui, mes enfans, ma
maifon,

J'ay fouffert mille maux, j'ay perdu mon
grifon.

O Dieux que je connois mon espérance

vaine ?

Que j'ay mal employé ma jeuneffe & ma peine !

On ignoreroit la vie de cet Auteur fi le Sieur d'Ifnard, Dauphinois, & Médecin de Grenoble, fon ami intime, n'en avoit rapporté plufieurs particularités dans la Préface qu'il a mife audevant de la Filis de Scire, & qui contient l'Hiftoire & l'Apologie des quatre Poemes Dramatiques de Pichou.

PICHOU nâquit à Dijon d'une honnête famille originaire de cette Ville. Son pere, qui avoit toujours fuivi la profeffion des armes, vouloit l'y enger; mais n'ofant pas le contraindre, & reconnoiffant que l'inclination

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de cet enfant fe dévelopoit, & le
portoit aux belles Lettres, il le mit au
Collége des Jéfuites de Dijon : Pichou
y profita beaucoup, & s'attacha fur-
tout à la Poëfie; l'étude de la Philofo-
phie l'ayant dégouté, il quitta le Col-
lége, & continua à s'exercer fur la
Poëfie Françoife, pour laquelle il avoit,
dit-on, un talent fupérieur, ainfi que
pour l'Hiftoire. Il y a apparence que
fon
pere l'aimoit infiniment, puifqu'il

le laiffoit ainfi maître de fes volontés.
Pichou fut affaffiné au commence-
ment de 1631. étant encore très-jeune,
& dans le tems qu'il alloit fe faire une
plus grande réputation par fes Ouvra-
ges. « Monfieur le Prince, à qui le pau-
»vre défunt avoit confacré les pre-
» miers de fes travaux, lui fit l'honneur
» d'employer fa veine fur divers fujets,
» & de la récompenfer d'une fort glo-
»rieuse approbation. Et quoiqu'elle eut
encore l'air, & les rudeffes de fa naif-
» fance, & qu'elle ne fut point encore
dégagée de la Barbarie de fa Provin
» ce, néanmoins ce grand Prince ne
laiffoit d'en admirer & le génie,
» & les impétuofités..... à quoy on
>> peut ajouter la voix que toute la Cour
» lui a donnée, en faveur de quatreOu-

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1629.

1629.

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» vrages immortels, à qui notre Théaz » tre doit la plus belle partie des fes or» nemens. Ce font quatre Poëmes Tra gi-Comiques, dont le premier porte » le titre DES FOLIES DE CARDENIO, >> fit voir en fa premiere représentation » celle de l'efprit de fon Auteur..... Il est » vrai que l'inclination perverfe, qui "porte quelques malins efprits à la rui"ne de l'art,&de la nature de tous ceux "qui les furmontent,les a fouvent portez » à fouffler leur venin contre ce premier » effai dont je parle, pour en obfcurcir » l'éclat, en vengeance de ce qu'il les » avoit éblouis: & pour ce que cette » Piéce a été mife fous la preffe avec » un peu trop de précipitation, elle » leur a donné plus de facilité à choisir » contr'elle, & à tourner tous fes vers au fens que leur malice a voulu prendre. » Mais l'endroit où s'eft épanchée toute » leur animofité, eft la locution de fes » vers, qu'ils ont accufé de barbarie » & d'une hardieffe trop exceffive: fans » fe fervir aucunement de la difcrétion qu'il faut apporter au jugement de »l'éloquence, laquelle ne reçoit pas » moins de tempéramens divers, que » les matieres aufquelles elle eft appli quée font différentes. » Le Sieur

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d'Ifnard continue l'éloge & la défense de fon ami, dont, felon lui, le princi- 1629. pal défaut procédoit d'avoir voulu s'accommoder un peu trop exactement aux régles des anciens. C'est en cela feulement qu'il le blâme, & lui reproche de s'être affervi trop fcrupuleufement à ces régles, « & d'avoir voulu éviter ces » imaginaires défectuofités, qui, ajoute-il, tant s'en faut qu'elles diminuent » la beauté de fes Ouvrages, qu'au » contraire il femble qu'ils en doivent être plus charmans...... C'est un » défaut que quelques Ecrivains du » tems obfervent jufqu'à la fuperfti» tion. » L'Editeur parcourt enfuite les trois autres Piéces de Pichou, qui font les AVANTURES DE ROSILÉON, TragiComédie; l'INFIDELLE CONFIDENTE, Tragi-Comédie, & la FILIS DE SCIRE, Comédie-Paftorale, & employe, dans la derniere partie de fa longue Préface, toute fon éloquence pour combattre les objections qu'on pourroit naturellement faire à l'Auteur fur l'inexactitude de ces mêmes régles, le tems de la durée, & l'impoffibilité que tant d'évenemens raffemblés puiffent fe paffer dans l'espace de vingt-quatre heures : mais prenant fierement fon parti, & traitant

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