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ces objections de fcrupules ridicules, il 1629. ajoute que « Cette loi n'eft pas fi néceffaire qu'un bon Auteur ne s'en » puiffe quelquefois difpenfer: & que »ces grands Maîtres du tems paffé, » (il entend apparemment parler de Hardy, & de quelqus Auteurs plus reculés, » ne l'euffent pas violée, s'ils l'euffent " reconnue effentielle. Que c'eft une » tyrannie pour le Poëte qui ne peut » éclore fes inventions, ni fes penfées, » que dans la liberté de fon efprit. Que ces bornes font trop étroites » pour y recevoir les beaux fujets. En » un mot, conclut-il, c'eft une querelle » de droit, & non pas de fait. » Et pour prouver ce qu'il avance, il ajoute tout de fuite un examen à fa façon des régles propofées par Ariftote. Nous nous gardons bien d'extraire cet examen. Il fuffira de dire qu'on peut excufer ce difcours, quelqu'abfurde qu'il paroiffe, en faveur de l'amitié, qui a engagé le reconnoiffant Médecin à parler d'un art qui lui étoit étranger.

رو

CELINDE, POËME HEROIQUE

En cinq Actes, & en Profe,

PAR LE SIEUR BARO.

D

Orice, riche veuve, vient trouver Amintor, & lui demande Celinde fa fille en mariage pour fon fils Floridan. Amintor sûr de l'obéiffance de fa fille y confent avec joye; Celinde confirme en apparence la promeffe de fon pere, & protefte n'avoir d'autre volonté que la fienne. Lucidor, Amant de Celinde, apprend ce qui fe trame contre fes intérêts, il s'exhale en reproches contre cette fille qui ne pouvant les foutenir, s'attendrit, & pour l'appaifer, lui ordonne de feindre pour tromper Amintor. Elle paroît enfuite écouter fans répugnance les complimens amoureux de Floridan. Dorice & le Pere de Celinde, charmés de cette union, propofe de faire jouer une petite Tragédie qui eft en trois Actes & en vers, & dont l'Hiftoire de Judith & d'Holoferne fait le fujet. Luci

,

1629.

dor & Floridan y repréfentent Akior 1629. & Holoferne, Celinde & Parthenice fe chargent des rôles de Judith & dAbra. Nous paffons cette Tragédie qui n'a rien de fingulier que le dénouement. Celinde jouant le perfonnage de Judith, donné réellement un coup de poignard à Floridan, qui fait Holoferne ce coup imprévû allarme toute l'affemblée, le bon homme Amintor, qui tient la Piéce, s'écrie que Celinde a manqué à fon rôle. Enfin on emporte Floridan fans connoiffance, & la Tragédie finit par l'arrivée du Prevôt, & d'une Troupe d'Archers qui arrêtent Celinde avec Lucidor qui fe dit cou pable pour partager le fort de fa Mai treffe. C'est ce qui termine le troisiéme Acte.

Tandis que Dorice & Parthenice s'empreffent à foulager la bleffure de Floridan, Lucidor & Celinde, enfer més féparément dans un cachot, fe parlent à travers le mur qui les empê chent de fe voir. Philinde, ami de Lus cidor y fupplée par le moyen d'un miroir. L'entretien des deux Amans eft interrompu par Fleurimon qui annoncé que Floridan eft mort de fa bleffure, & que Parthenice fon Amante la fuivie au

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tombeau. Au cinquiéme Acte, Dorice
vient fe jetter aux piés du Juge Alcan-
dre, & lui demande juftice de la mort
de fon fils. Ce Magiftrat fe fait ame-
ner les deux prifonniers, qui tous les
deux veulent courir au fupplice, cha-
cun fe difant auteur du crime commis
par Celinde feule. Avant de décider de
leur fort, le Juge ordonne que
les ac-
cufés iront au tombeau de Floridan
lui demander pardon. A peine ces A-
mans ont-ils fatisfait à cet Arrêt, que
le tombeau s'ouvre, Floridan, te-
nant Parthenice par la main, déclare
qu'il n'aime que cette belle & conftante
perfonne. Dorice prie Alcandre de lui
pardonner cette fupercherie, inventée
pour punir Celinde, & donner dans la
perfonne d'Amintor, un exemple aux
peres, qui par leurs violences obligent
leurs filles à des excès condamnables.
Le Juge les laiffe un moment dans l'in-
certitude, & confent enfin à ne point
troubler l'union de ces Amans: Celinde
épouse fon cher Lucidor, & Floridan
fa fidelle Parthénice.

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Cette piéce extrêmement romanefque, pourroit bien être une hiftoire. que l'Auteur auroit préparée pour remplir quelques feuilles de la conclufion de

1629.

l'Aftrée. A force de vouloir rendre fon

• 1629. style éloquent, il l'a gâté par un verbiage, & un galimathias presque con

tinuel.

Peliffon, BALTHAZAR BARO étoit de Valence

P'Académie

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Hiftoire de en Dauphiné: en fa jeuneffe il fut SéFrançoife, cretaire de M. d'Urfé, lequel étant mort, comme il achevoit la quatriéme partie de l'Aftrée, Baro la fit imprimer, & compofa la cinquiéme fur des Mémoires, & fi heureusement, qu'il femble avoir été infpiré par le Génie de fon Maître. Il vint à Paris, & s'y maria avec une Veuve, fœur de fon Hôteffe. L'accès qu'il eut chez la Ducheffe de Chevreufe, fit que le Cardinal de Richelieu eut peine à fouffrir qu'il fut reçû à l'Académie Françoife. Il étoit auffi Gentilhomme de Mademoiselle. Sur la fin de fa vie, il avoit obtenu deux offices de nouvelle création l'un de Procureur du Roy' au Préfidial établi depuis peu à Valence: l'autre de Tréforier de France à Montpellier. Il eft mort âgé de cinquante ans, en 1650. & a laiffé plufieurs enfans. Outre le Poëme de CELINDE, dans lequel fe trouve comprife la petite Tragédie d'HOLOFERNE, il a compofé pour le Théatre François :

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