LA MORT DE CÉSAR, Tragédie, 1636. DIDON, Tragédie, 1635. L'AMANT LIBÉRAL, Tragi-Comé die, 1636. L'AMOUR TYRANNIQUE, Tragi- EUDOXE, Tragi-Comédie, 1640. ARMINIUS OU LES FRERES ENNEMIS, AXIANE, Tragi-Comédie en Profe, Ligdamon dont on attend préfentement l'Extrait, eft précédée d'une Préface de l'Auteur à qui lit. Main«tenant » dit-il « que je fuis de» venu Livre, & qu'il t'a coûté de l'ar» gent pour fçavoir mòn nom, je me » trouve obligé de t'entretenir. Il eft »vray que je prens un mauvais fujet, » puisque c'est de moy que je te parle : mais une coutume auffi forte qu'une "Loy, entre nous autres, Meffieurs »les Auteurs, me force à faire le fot » par compagnie. Je m'en vais te prier »d'excufer des fautes que je ne crois 1629. 1629. رو » pas qui foient dans mes ouvrages, & >> me donner moy-même une louange, que je devrois attendre de toi. J'efpere » que cette extravagance ne t'étonnera "point, parce qu'elle eft ordinaire, & qu'aujourd'huy tous nos Ecrivains » font des Espagnols François en ro» domontades; écoute donc, je te fup»plie, fi je sçaurai mentir de bonne » grace, en te parlant de mes écrits, »> &c. C'eft en cet endroit, où, comme on l'a déja remarqué dans fa vie, il parle avec beaucoup d'emphafe de fes occupations guerrieres, où il eft, dit-il, plus verfé que dans celles de la Poëfie, qu'il n'a regardé jufqu'alors, que comme un délaffement de l'efprit: puis il ajoute: « Jufqu'icy, mon Lecteur j'ay joué le perfonnage d'un Poëte » je commence, en finiffant, celuy d'un » homme plus raifonnable, pour t'af»furer que tant s'en faut que je parti »cipe à cet amour déréglé que les Poë»tes témoignent pour leurs produc>>tions (je ne dis pas de leur efprit, car »ils n'en ont point) mais de leurs fantaifies, qu'au contraire je te proteste, que fi je connois quelque dégout au Public, que la premiere partie de mes » œuvresfera la derniere de mes folies>>. Le fujet de cette Tragi-Comédie eft tiré de l'Aftrée. Malgré les louanges que l'Auteur fe donne (a) & celles de MM. Rotrou, Scarron, Du Ryer, Corneille, &c. on peut affurer que ce coup d'effay devoit peu faire efpérer. La verfification eft un peu plus châtiée que celle de Hardy,mais la conduite eft auffi défectueufe : les diverfes avantures des perfonnages fe paffent fur le Théâtre, Ligdamon y tue deux Lions, &c. Il y a un endroit de l'Apologie de Théophile, où ce Poëte fait la description du cachot dans lequel on le renferma: Voici comme Scudery a rendu cette peinture en vers. C'eft Ligdamon qui apoftrophe le cachot où il eft renfermé. (a) « Si les applau» diffemens & les accla»mations univerfelles font des marques in» faillibles de la bonté » des Poëmes, j'ay droit » de croire que les miens ne font pas mau» vais. LIGDAMON que je fis, en fortant du Régiment des Gardes, & dans ma premiere jeu»neffe, eut un fuccès qui furpaffa mes efpé»rances, auffi bien que fon mérite. Toute la 1629. ¡1629. LIGDAMO N. Noire & profonde horreur, où jamais la lu miere, Sinon faite par art ne s'offre à la paupiere, nuit. Lieux maudits, lieux d'effroy, triftes, & déplorables, Lieux d'où rien que la mort ne fert les miférables, Lieux que la deftinée a facrez au malheur Lieux où tous les objets ont la même couleur, Où le Soleil se meurt, où le chagrin de meure, Où les plus doux penfers font défirer qu'on meure. Cachots voifins d'Enfer, d'où l'on oit chez Affez fouvent bouillir l'onde du Phlegeton : ture, Ont commerce avec ceux que tient la sépul ture. Cachots fi creux, qu'encor qu'ils fuffent dé couverts, Notre il ne pourroit voir celui de l'Uni vers> Cachot dont le féjour eft fi noir, & fi fom bre, Que l'ombre m'interdit même d'y voir mon ombre, Et dont les murs gluants d'une froide va peur Suent d'humidité, EGIDE, Confidente de Ligdamon. Comme je fais de peur. (a) 1629. LES AVANTURES DE ROSILÉON; N Tragi-Comédie-Paftorale Par le Sieur PICHOU. Ous ne connoiffons que le titre de cette Piece rapporté par le Sieur d'Ifnard dans fa Préface de la Filis de Scire du même Auteur. Il y a tout lieu de préfumer qu'elle étoit beaucoup plus foible que les autres, & qu'elle n'a pas eu de fuccès, car elle (a) Scudery employe ici les propres termes de Théophile, qui dit dans l'Apologic dont nous parlons. Les mu |