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n'a jamais été imprimée. Le fieur d'If 1629. nard, quoiqu'ami de Pichou, & grand admirateur de fes Ouvrages, paffe lé gerement fur celui-ci, & le contente de nous apprendre que le fujer en étoit tiré du Roman de l'Aftrée de M. d'Urfé. D'ailleurs Scudery parlant dans fa Comédie des Comédiens des Piéces qui étoient au Théatre en 1634. nomme les trois de Pichou, & qui font imprimées, fans faire mention de celle de Rofiléon: toutes ces raifons prouvent qu'on doit peu en regretter la perte. Au refte, Pichou n'en eft pas plus à plaindre. De quatre Poëmes qu'il a donné au Théatre, trois y ont été reçus avec applaudiffement. On trouve peu d'Auteurs auffi heureux.

LA FILLIS DE SCIRE,

Paftorale en cinq Actes
avec un Prologue.

Le tout en Vers Alexandrins,
Par SIM O N DU CROs.

Suivant l'ufage établi en ce tems

parmi les Auteurs, Du Cros fit imprimer fa Piece avec les Vers que fes amis avoient faits à fa louange. Voici ceux que Mayret compofa pour ce fujet.

Du Cros, que tes vers font polis, Que juftement la France en eft ravie, Et qu'amoureux de ta Fillis,

Je le fuis peu de ma Silvie.

Ce n'eft proprement qu'une traduction du Poëme Italien, qui porte ce nom; il y a apparence que Du Cros la fit repréfenter: l'Avertiffement qui précede la feconde édition qui parut en 1647. confirme notre fentiment; car l'Auteur après y avoir parlé de l'Aminte du Taffe, du Paftor fido du Guarini, & de la Fillis de Scire du

1629.

1629.

Bonarelli, ajoute: que « le dernier qui » ne cede point aux deux autres, pour » la beauté de l'invention, des penfées,

رو

ou du ftile, a cet avantage de tenir » un milieu entre la brieveté de l'A» minte, & la longueur du Paftor fido. » Il y a longtems qu'il fut mis en vers » françois, & cette copie eut à Paris » dans les Cabinets & dans les ruelles. » une partie de l'honneur que fon ori»ginal avoit reçu fur les Théatres d'I»talie. L'on donna même fur le nôtre "beaucoup d'applaudiffement à une (*) Il en- " imitation qui en fut faite alors (*). tend parler » Ce qui obligea l'Auteur de revoir fa Scire de Pi- Traduction pour l'ajuster aux regles chou, qui pa-,, & à la bienféance de notre Scene. Il fut en 1630. »eft vray qu'ayant perdu bientôt après » la glorieuse perfonne (a) par l'ordre, » & pour le divertiffement de laquelle »ce deffein avoit été entrepris, il per» dit auffi la penfée de le produire. De"puis un malheur qui lui eft encore » très-fenfible, il avoit négligé cet Ou"vrage avec plufieurs autres qu'il a »laiffé périr: & peu s'en faut qu'il

de la Fillis de

دو

(a) Cette glorieuse perfonne étoit M. le Duc de Montmorency, à qui l'Auteur avoit dédié la premiere Edition de fon

Ouvrage. Ce Duc étoit protecteur de Mayret. Delà vient la liaison de ce Poëte avec Du Cros

»n'ait du tout renoncé à un art où il

"

» n'eft pas mal aifé de voir qu'il avoit 1629. "affez de naiffance: mais il n'eft pas »des beautés de l'efprit, comme celles » du corps, que l'âge où les déplaifirs » détruifent facilement: au contraire » le tems releve l'éclat des belles pro»ductions: & fi celle-cy a reçu quel»ques graces des derniers efforts que » l'Auteur a faits pour l'achever, elles » n'auront pas été effacées par fon ex» trême négligence. Le Lecteur jugera » fans paffion que l'eftime qu'on fit » autrefois de ce Poëme ne lui étoit pas » fi juftement dû, que celle qu'il en » fera aujourd'hui. Enfin l'on n'y ver"ra point ces endroits trop étendus

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qui pouvoient choquer la délicatesse » de nos efprits. Et outre les premieres >> beautés qui luy ont été confervées en » leur entier ; il en a acquis de nouvel»les, comme il se peut juftifier, fi l'on » compare cette Edition avec l'an» cienne. »

دو

1629.

L'ESPRIT FORT¿

COMEDIE

DU SIEUR CLAVERET.

L'

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دو

'Auteur dit dans fon avis au Lecteur,« cette Piece a été repréfen»tée beaucoup de fois fur le Théatre Royal fous le nom d'ARGÉLIE, & » l'ESPRIT FORT. Au refte, fi pour blâ» mer les pointes que j'ay laiffées dans » cet Ouvrage, tu me fais la faveur de » m'apprendre que le ftyle du tems » commence à devenir plus férieux, "apprens auffi toy - même qu'elles » étoient en vogue quand il fortit de »ma plume, il y a plus de fept ans (a) ».

Il eft impoffible de rendre aucun compte de cette Comédie qui n'a ni fonds, ni intrigue, ni caracteres. Le prétendu Esprit fort, eft un bavard maudit, qui à la fin de la Piece, fe fait congédier par le pere de fa Maîtreffe,

(a) Cette derniere | phrafe indique le tems de la repréfentation de cette Piece, qui ne fut

imprimée qu'en 1636. & c'eft fous cette année qu'elle est marquée dans les Catalogues.

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