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1629.

fur M. Corneille, quoique celui-ci ait paru le dernier. On peut croire auffi le Public admira dans Mayret, ce qu'il auroit regardé comme indigne de Corneille.

que

On trouve dans le Mercure de Trévoux un Examen de la Tragédie qui fait le fujet de cet article, composé à Janvier l'occafion de la Question de littérature 1709. p. 88. & fuivantes, propofée dans le Mercure de Mars & d'Avril précédent, où l'on demande d'où eft venu le mauvais fuccès de la Sophonisbe de Corneille, & l'heureux fuccès de la Sophonisbe de Mayret ? Cet examen eft dans un style badin; mêlé d'ironies. Nous nous contenterons d'en copier ce qu'on y dit du caractere des principaux perfonnages. « Il me paroît d'abord en général que les Heros de ce tems-là parloient » un langage fort bourgeois; & bien » différent de celuy que Corneille & » Racine ont mis depuis dans la bouche des Héros. On ne voit rien de » grand ni de noble Syphax, par exemple, eft moins un grand Prince, » qu'un bon campagnard....... Sopho»nifbe eft une de ces femmes de médio»cre vertu, qui fe dérangent par pur

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efprit de libertinage, & de débauche.

» Ses deux confidentes paroiffent faites » au badinage, & fçavent lever habi- 1629. »lement tous les fcrupules de pruderie, » dont leur Maîtreffe fe pare quelquefois pour fe donner du luftre. Elles

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» prennent même fouvent de certains » airs de familiarité, qui ne font point » honneur à leur Maîtreffe, & qui font » d'un très-mauvais augure pour la ver» tu. Enfin, telles qu'on les représente » ici toutes trois, on en met de plus fages aux Repenties ».

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» A l'égard de Maffiniffe, il fe con» duit en vrai évaporé, & en jeune » étourdi, qui en un quart d'heure voit, aime, & figne le Contrat .... » Il a grand befoin d'un Gouverneur "pour ne pas dire d'un Pédant auffi » auftere que Scipion. mais qui ne » réuffit pas mieux par la voye de l'au»torité, que Lélie par celle de la douceur, & par tous les apophtegmes

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».

» Le Meffager Calliodore ne devroit le mêler que de porter des Lettres; car quand il veut parler de fon chef, ne dit pas un mot qui ne foit une fotife..... C'est un vrai "Meffager de Job, qui a toujours quel» que chofe de trifte, & de funefte à

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annoncer ».

1629.

MÉLITE

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LES FAUSSES LETTRES,

COMEDIE

DE M. CORNEILLE.

'Hiftoire des Poëtes, & les Analy

Lfes que nous avons donné jufques

icy de leurs Ouvrages, mettent au fait des progrès du Théatre depuis Jodelle, & de la peine & du tems qu'il a fallu pour lui donner une forme. Ces progrès ne fe font démontrés que très-lentement. A peine foixante & dix-sept ans ont pû opérer la différence qu'on remarque entre la Cléopatre de Jodelle, & la Sophonisbe de Mayret. Nous fommes prêts à en voir de plus rapides: en moins de dix ans le célebre Auteur de la Piece que nous annonçons, porta la Tragédie à fon plus haut M. de Fonte dégré. Hardy commençoit à être

Oeuvres de

de 1742.

nelle, Edit.,, vieux, & bientôt fa mort auroit fait Tom. III. p. » une grande breche au Théatre, lorf 78. & 79. » qu'un petit évenement arrivé dans

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"une maifon Bourgeoife d'une Ville de » Province, luy donna un illuftre fuc- 1629. » ceffeur. Un jeune homme mene un

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de fes amis chez une fille dont il eft » amoureux : le nouveau venu s'établit » chez la Demoifelle fur les ruines de »fon introducteur : le plaifir que lui » fait cette avanture, le rend Poëte, il » en fait une Comédie, & voilà le

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grand Corneille...... Sa premiere Oeuvres de

nelle, Edit.

81.

Piece fut donc MELITE. La Demoi- M. Fonte» felle qui en avoit fait naître le fujet, de 1742. » porta longtems dans Rouen le nom Tom. III. p. » de Mélite, nom glorieux pour elle, » & qui l'affocioit à toutes les louan"ges que reçut fon Amant. Mélite fut » jouée (a) avec un grand fuccès: on

pas

(a) Le Public ne rendit d'abord toute la juftice que cette Piece méritoit: Il fallut plufieurs représentations pour lui en faire fentir la différence, & la fupériorité fur les Comédies qui l'avoient précédée. "Quand je confidere, »> dit M.Corneille dans fon Epitre à M. de Liancourt, » le peu de bruit qu'elle » fit à Paris, venant » d'un homme qui ne » pouvoit fentir que la » rudeffe de fon païs, & » tellement inconnu,

» qu'il étoit avantageux » d'en taire le nom : » quand je me fouviens, » dis-je, que les trois » premieres représenta» tions ensemble, n'eu>>> rent pas tant d'af »fluence, que la moindre » de celles qui les fuivi>> rent dans le même hy» ver». Nous fommes. bien fachés d'être obligés de fuivre ici pour Mélite une date différente de celle que M. de Fontenelle a avancé lorfqu'il affure qu'elle a été repréfentée en 1625.

1629.

la trouva d'un caractere original; on "Conçut que la Comédie alloit fe per»fectionner, & fur la confiance que »l'on eût au nouvel Auteur qui paroiffoit, il fe forma une nouvelle Trou»pe de Comédiens».

« Cette Piece" dit M. Corneille dans l'examen qu'il en a fait « fut mon coup d'eflay, & elle n'a garde d'être » dans les regles, puifque je ne fça»vois pas alors qu'il n'y en eut. Je » n'avois pour guide qu'un peu de » fens commun, avec les exemples de » feu Hardy, dont la veine étoit plus » féconde que polie, & de quelques » modernes qui commençoient à fe >> produire, & qui n'étoient pas plus réguliers que luy. Le fuccès en fut furprenant: il établit une nouvelle Troupe de Comédiens à Paris, malgré le mérite de celle qui étoit en

ce que nous ne croyons pas poffible, attendu que Rotrou, Poëte antérieur à M. Corneille, & que ce dernier appelloit fon Pere, dans le genre DraPréface de matique, n'a donné fa fa Comédie Premiere Piéce qu'en des Galante 628. ainfi nous ne pou ries du Duc vons placer Mélite, tout d'Offone, au plutôt que l'année sui

vante: Mayret parlant des Poëtes de fon tems, nomme MM. Rotrou Scudery, Corneille & Du Ryer, ajoutant qu'il les range fuivant l'ordre du tems qu'ils ont commencé de paroître au Théatre. Ces preuves femblent être fans repli que.

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