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l'efprit. Bafalie fenfiblement touchée du malheur de fon Amant employe la 1632. liberté que la mort de Melcandre lui a rendue, pour chercher un hermitage où elle fe confine avec fa fœur Céralide. Pour couper court, après plufieurs Scenes fort ennuyeuses, Policandre recouvre la raifon, & fa chere Bafalie. Leur mariage eft fuivi de celui de Céralide, qui épouse Céripante.

LE RAVISSEMENT

DE FLORISE,

O U

L'HEUREUX ÉVENEMENT

DES ORACLES,

TRAGI-COME DIE

DU SIEUR DE CORMEIL.

L

E hazard raffemble ici des Pieces ridiculement conftruites, & qui roulent fur des enlevemens. Florise eft une belle Veuve, qui eft ravie par Dieu Pan; deux Cavaliers amoureux

le

1632.

d'elle, la retirent de ce danger; l'un
d'eux obtient fa main : le fecond s'en
confole en époufant la niéce de cette
même Florise. Il faut remarquer que le
mariage de Florise eft conclu du con-
fentement du Dieu qui l'avoit aimé
& par l'entremife, & à la priere d'un
Pocte nommé Amphion. On trouve
quelques endroits comiques, qui font
d'autant plus d'effet, qu'on ne s'at-
tend aucunement de les rencontrer
dans un fi mauvais Ouvrage.

Rayffiguier, Préface d' minte.

LISANDRE ET CALISTE,
TRAGI-COMEDIE

DE M. DU RYER.

Can de d'Audiguier, qui porte le

Ette Tragi-Comédie tirée du Ro

même titre, eft extrêmement remplie d'évenemens. C'étoit le goût du fiecle (a), & un Auteur qui auroit voulu

(4) Rayssiguier de meilleure foy que la plupart de fes contemporains, avoue naturellement que, » la plus grande part de ceux qui portent le te

» fton à l'Hôtel de Bour

>>> gogne, veulent que » l'on contente leurs » yeux par la diverfité, » & changement de la » Scene du Théatre, &

préfenter au Public une action fimple & filée d'Acte en Acte, auroit ennuyé 16.32. fes Spectateurs. Au refte cette Piece eft verfifiée affez paffablement, les pointes en font prefque bannies, & on voit le germe d'un Auteur qui s'éleva jufqu'à Scévole. Voici en quelque fa çon fa premiere Piece, qui eft préférable à beaucoup qui parurent dans le

même tems.

PIERRE DU RYER nâquit à Paris en DU RYER. 1605. Il fit affez bien fes études, & ce qu'il apprit dans fa jeuneffe, lui fut d'une grande reffource pour la fuite. Il fut pourvu en 1626. d'une charge de Sécretaire du Roy; mais s'étant marié par inclination à une fille qui n'avoit rien, il fut obligé de vendre cette charge en 1633. Ce qu'il en retira ne fuffit pas pour lui faire un revenu capable de pourvoir à la fubfistance de fa famille. Ainfi il fe mit au fervice de Céfar, Duc de Vendôme, en qualité de Sécretaire. Ses Ouvrages le firent recevoir à l'Académie Françoife en 1646.

» que le grand nombre » des accidens & avan»tures extraordinaires, » leur ôtent la connoif» fance du fujet. Ainfi » ceux qui veulent faire

» le profit & l'avantage
» des Meffieurs qui reci-
» tent leurs vers, font
» obligés d'écrire fans
» obferver aucune re-

» gle».

à la place de M. Faret. Il eut fur la fin 1632. de fes jours un brevet d'Hiftoriographe de France, avec une penfion fur le Sceau; mais cette reffouce étoit trop foible pour ne pas l'obliger à en chercher une autre. Il la trouvoit dans la compofition de fes Ouvrages: encore cela ne fuffifoit-il pas, pour le mettre au large, puifqu'il fut contraint de demeurer longtems hors de Paris, pardelà les Picpuffes, dans une maifon où Ménage dit l'avoir été vifiter (a). Il fe rapprocha cependant dans la fuite, étant mort fous la Parroiffe de S. Gervais, où étoient enterrés fes Ancêtres, & où il fut enterré lui-même. Il mou

(a) Du Ryer traduifoit les Auteurs à la hâte, pour tirer promptement du Libraire Sommaville une médiocre récompenfe, qui l'aidoit à fubfifter avec fa pauvre famille, dans un petit Village auprès de Paris. Un beau jour d'Eté, continue Vigneul de Marville, nous allâmes plufieurs enfemble lui rendre vifite. Il nous reçut avec joye, nous parla de fes deffeins & nous montra fes Ouvrages mais ce qui nous toucha, c'est que ne craignant pas de

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nous laiffer voir la pauvreté, il voulut nous donner la collation. Nous nous rangeâmes deffous un arbre on étendit une nappe fur l'herbe, fa femme nous apporta du lait, & lui des cerifes, & de l'eau fraiche, & du pain bis. Quoique ce régal nous fembla très-bon, nous ne pûmes dire adieu à ces excellent homme, fans pleurer, de le voir fi maltraité de la fortune, fur-tout dans fa vieillef fe, & accablé d'infirmités.

rut le 6 Novembre 1658. âgé de 53 1632. ans (a).

Il avoit un ftyle coulant & pur, &

(a) M. l'Abbé d'Olivet, dans fon Hiftoire de l'AcadémieFrançoise, a adopté cette date de la mort de Du Ryer, auffi bien que le Pere Nicéron, qui n'a fait que co

pier M. d'Olivet. Ce-
pendant Du Ryer étoit
mort au moins un mois
auparavant. En voici la
preuve tirée de la Mufe
Hiftorique de Loret.

Mufe Hiftorique du cinq Octobre 1658.

EPITAPHE

De Pierre Du Ryer de l'Académie Françoife.

Tréfor d'immortelles douceurs,

Chaftes Mufes, divines Sœurs,
Pucelles de céleste race,
Pleurez, pleurez votre disgrace
Un de vos plus chers favoris,
Un des ornemens de Paris,
L'Auteur de cent do&tes Ouvrages,
Les délices des ames fages,
Et qui vous honoroit fi fort,
Monfieur Du Ryer enfin eft mort.

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