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1602.

Au premier Acte, Aman vante fon pouvoir fans bornes.

En effet, je fuis Roy: le titre je n'en porte, Mais bafte, c'est tout un, fi le Roy nommer fe peut,

Qui fait tout ce qu'il dit, & dit tout ce qu'il

t'il,

veut.

Malgré toute ma grandeur, ajoute

Un Juif, race maudite,

Cent & cent fois le jour, m'outrage & me dépite.

1603.

DIDON

SE SACRIFIANT,

TRAGEDIE

D'ALEXANDRE HARDY.

'Auteur qui joint un argument à L'toutes fes Pièces, n'a pas cru néceffaire d'en mettre un à celle-cy. Quiconque, dit-il, ignore ce fujet » pourra le puifer dans le quatriéme » Livre de l'Enéïde. » C'est aussi ce que

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nous confeillons au Lecteur, nous contentans de rapporter les reproches que Didon fait à Enée, & dont il ne trouvera pas le modéle dans Virgile. Trompeur, à quel but donc afpira ton deffein,

De ma pudicité perpétrant le larcin,

Au creux de cette roche à mon malheur fu
nefte?

Roche; où te l'expofa la vengeance célefte;
Me cuidois-tu fujette à la lubricité?

1603.

HECTOR,

TRAGEDIE

D'ANTOINE de MONCHRE’TIEN.

Oici la cinquiéme Piéce de cet Auteur, qu'il fit imprimer l'année fuivante 1604.avec fes précédentes Tragédies, retouchées de fa façon : il dédia cette nouvelle édition au Prince de Condé, à qui il vouloit faire fa cour. Je les ay remaniées, dit-il, dans fon Epître, Piéce à Piéce, & leur ai don» né comme une nouvelle forme, à l'i

رو

1603.

» mitation du Peintre, lequel voulant » tirer au vif la figure d'un Prince, en »ébauche groffierement les traits qui » le font defià reconnoiftre, mais après » avoir adjousté les couleurs, & con» duit fon Ouvrage jufques à perfec» tion, ce femble eftre une autre cho» fe, & néantmoins c'eft la mesme » chose. Le cœur me dit qu'elles vous » feront agréables, en contemplation » d'Hector que je fais marcher à leur » tête. "

دو

رو

Il eft vrai qu'Hector paroit travaillé avec plus de foin, & que l'Auteur a tâché d'annoblir de tout fon poffible le Héros de fa Tragédie, mais il s'en faut beaucoup qu'elle mérite les louanges CeBrinon eft exceffives que Brinon lui donne dans le même loë-les ftances que voici:

te Dramati

que dont on parlera cideffous.

Si je ne fçavois bien que l'Ouvrier de Na

ture

Donne une ame de vie à chaque Créature,
Et cette ame pour eftre en un corps feu-

lement :

Je voudrois embraffer l'erreur de Pythagore,
Et croire qu'après nous nos ames von

encore

Dedans des corps nouveaux vivre nouvelle

ment.

Monchrestien ne vivroit que de l'ame ad

mirable

Du Tragique Garnier, tant leur efprit fem

blable

Se fait voir en leurs vers également parfait.
Tout ce que je remarque entr'eux de diffé-

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Sur un Théatre neuf, hauffé de cinq étages, Il éleve fa gloire au deshonneur des âges, Qui ne pûrent jamais un tel homme porter. Il nous a mis les vers au point de leur bien eftre,

Et la Scene fi haut, que l'on ne peut connoiftre

S'elle defcend du Ciel ou s'elle y veut

monter.

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1603.

1603.

BERGERIE,

En cinq Actes & en Profe.

Par ANTOINE deMONCHRestien.

I ce titre eft vague, &

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trop général on conviendra en lifant l'Extrait fuivant, qu'il n'eft pas aisé d'intituler un Poëme, dont le fujet des plus embrouillez, & qui n'a aucun but, fi ce n'eft, que la mode du tems exigeant des Auteurs de terminer leurs Volumes par une Paftorale; Monchrétien a voulu s'y conformer mais n'ayant pas le talent -de l'invention, & ne voulant rien devoir à celle des autres, il a cru s'acquitter de fon obligation, en coufant à la fuite les uns des autres, des Dialogues de Bergers, qui ne fçavent ni ce qu'ils difent, ni ce qu'ils prétendent. Cette Critique général de la Pastorale de Monchrétien, peut convenir à toutes les autres de fes Contemporains qui ont prefque les mêmes défauts.

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