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une égale facilité pour les vers & pour 1632. la Profe. Mais la néceffité où il fe trouvoit ne lui permettoit pas de donner à fes Ouvrages toute la perfection à laquelle il étoit capable de les porter: & de prendre le tems néceffaire à cela.

Nous ne parlons que de fes Ouvrages Dramatiques. Ceux qui voudront s'inftruire de tout ce qui eft forti de sa plume, confulterons l'Hiftoire de l'Académie Françoise, & les Mémoires du Pere Nicéron. Mais prenez garde qu'à la tête du Catalogue de fes Pieces de Théatre, M. d'Olivet lui donne le Mariage d'Amour, Paftorelle de l'invention du Sieur du Ryer, avec quelques mélanges du même Auteur, Paris 1621. in-8°. & cependant cette Piéce eft d'Ifaac du Ryer (a) pere de l'Auteur, qui fait le fujet de cet Article.

(a) ISAAC DU RYER eft Auteur d'un petit Volume intitulé le Printems perdu, dans lequel fe trouve la Piece du Mariage d'Amour, & une autre intitulée La Vengeance des Saryres Mais ces deux Paftorales n'ont jamais été repréfentées. C'est ce qui nous a em

pêché de faire mention de cet Auteur dans notre Hiftoire. La même raifon nous difpenfe de parler de deux Tragi-Comédies que pierre Du Ryer compofa dans fa jeunesfe, dont la premiere eft fous le titre d'Aretaphile, & la feconde fous celui de Chitophon & Leucippe

ARGÉNIS & POLIARQUE OU THÉO-
CRINE, Tragi-Comédie. 1630.
L'ARGÉNIS, Seconde Journée, Tra-
gi-Comédie. 1631.

LISANDRE & CALISTE, Tragi-Co

médie. 1632.

ALCIMEDON, Tragi-Comédie. 1634. LES VENDANGES DE SURESNE, Comédie. 1635.

LE CLÉOMÉDON, Tragi-Comédie.

1635.

LUCRECE, Tragédie. 1637.
CLARIGENE, Tragi-Comédie. 1638.
ALCIONÉE, Tragédie. 1639.

SAUL, Tragédie. 1639.

ESTHER, Tragédie. 1643.

BERENICE, Tragédie en profe,

1645.

LE SCÉVOLE, Tragédie. 1646.
THEMISTOCLE, Tragédie. 1648.
NITOCRIS, REINE DE BABYLONE
Tragi-Comédie. 1649.

DYNAMIS, REINE DE CARIE, Tragi-
Comédie. 1650.
ANAXANDRE, Tragi-Comédie.
1654.

1632.

1632.

HERCULE MOURANT,

TRAGEDIE

DU SIEUR ROTROU.

Lde a bien des beautés, & eft pleine

A Piece qui fait le fujet de cet Arti

de Vers d'une grande force. Le caractere de Déjanire eft bien foutenu. Il ya de grandes beautés dans le Rôle d'Hercule. Ceux d'Iole & d'Arcas fon Amant font peu de chofe. Hercule fent l'effet du poifon du fang de Neffus, au commencement du troifieme Acte, & meurt à la fin du quatrieme. Ainfi le cinquieme n'est plus que le danger que court Arcas, qu'Hercule a condamné, en mourant, à être immolé fur fon bucher. Défaut général des Pieces de ce tems, où l'on joignoit deux actions, au lieu d'une. Nous ne rapportons aucun vers de celle-cy, attendu que le nouveau Recueil,intitulé Théatre François, en douze volumes, la mife entre les mains de tout le monde.

,

CLITANDRE,

TRAGEDIE

DE M. CORNEILLE.

Ette Piéce a paru fous le titre de CLITANDRE ou l'INNOCENCE DéLIVRÉE, Tragi-Comédie. M. Corneille n'a commencé à l'intituler Tragédie, que dans l'Edition de 1663. qui contient fes vingt-quatre premieres Piéces.

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"Un voyage que je fis à Paris, dit l'Auteur dans l'examen de cette Piéce, "pour voir le fuccès de Mélite, m'apprit qu'elle n'étoit pas dans les vingt» quatre heures. C'étoit l'unique régle » que l'on connut en ce tems-là. J'entendis que ceux du métier la blâ» moient de peu d'effet, & que le ftyle en étoit trop familier. Pour la juftifier contre cette cenfure, par » une efpéce de bravade, & montrer » que ce genre de piéce avoit les vraies beautés de Théatre, j'entrepris d'en » faire une réguliere, (c'eft-à-dire dans » ces vingt-quatre heures) pleine

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1632.

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» d'incidens, & d'un ftyle plus élevé, 1632. » mais qui ne vaudroit rien du tout » en quoi je réuffis parfaitement. »

Si M. Corneille a fait ici attention à la régle des vingt-quatre heures, on peut dire qu'il s'eft peu embarraffé de celle de l'unité d'action. « M. CorVie de Pierre » neille piqué des critiques de Mélite Corneille, 39 fit Clitandre, & y feme les incipar M. de Fontenelle. » dens, & les avantures avec une très» vicieuse profufion, plus pour cen» furer le goût du public, que pour s'y accommoder (a)...... On com

دو

(a) Qu'il nous foit per-
mis de remarquer que M.
de Fontenelle prête ici à
M. Corneille une idée
qu'il n'avoit point; en-
traîné par le mauvais
goût du fiécle, il s'y li-
vra fans l'examiner ; &
fi dans la fuite la force
de fon génie lui a fait
connoître fon erreur, il
eft certain qu'alors il n'y
fit pas réflexion: il pou-
voit connoître les régles,
mais il n'étoit pas enco-
re perfuadé de la nécef-
fité indifpenfable de les
fuivre. On
peut s'en
convaincre par la Pré-
face de Clitandre & l'e-
xamen qu'il a mis à la
tête de cette Tragédie. La

Préface de la Veuve qu'ik donna deux ans après, prouve encore mieux qu'il n'étoit point dư tout convaincu de cette néceffité: puifqu'il dit qu'il ne veut pas trop s'affujettir à la févérité des régles, ni auffi ufer de toute la liberté ordinaire fur le Théatre François. « Ce discours ajoute »judicieusement M. de >> Fontenelle, fent un >> peu trop fon abandon, » meffeant à toutes for»tes de Poëmes, & par>> ticulierement aux Dra» matiques qui ont toujours été les plus » réglés. »

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