1605. PRITANN E. Les cornes font jointes à l'hymenée, Et croît de puanteur la bourbe retournée. TITHON. Ce défefpoir me tue. PRITANNE. Allez-y de douceur. On ne fçait plus dans la fuite ce que devient Tithon, qui paroît s'en tenir au parti de la douceur. Céphale vient après, travesti en Marchand tenter la belle Procris, & la remplit de confufion en fe découvrant. L'Aurore revient au troifiéme Acte accompagnée de Céphale dont elle témoigne être très-fatisfaite. L'AURORE. Contente de l'effay, je te donne le pris Cypris, L'heureuse élection faite de fon fervice Qui ne fent rien de lourd, rien d'un fimple novice, Augmente à l'infini mon aise & mon amour. Au quatrième Acte, Polidame vient avertir Procris des intrigues de Cépha le & de l'Aurore, PROCR1 S. 1605. O défefpoir horrible! ô rage infupportable! Que tu les as de près contemplés à loifir? POLIDA ME. Plus près, & plus long-tems que je n'avois defir. PROCRI S. Qu'ils s'embraffoient? &c. < Procris trop certaine de fon malheur, veut, au cinquiéme Acte, furprendre fon infidelle. Céphale appercevant quelque chofe dans le buiflon, tire une fleche, & perce la malheureuse Procris, qui expire entre fes bras. L'Aurore arrive pour confoler cet Amant au défefpoir. L'AURORE. Quel remede à cela? C'eft un coup d'aven ture. Ne t'afflige point, continue-t-elle. Va cecorps enfermer d'un fépulcre honorable, En quoy dorefnavant tu luy es profitable. 1606. ALCESTE OU LA FIDELITÉ TRAGEDIE D'ALEXANDRE HARDY. A donner à Euryfthée de forcer Cte premier, Junon vient or Hercule à defcendre aux Enfers & d'en amener le terrible Cerbere. Admete atteint d'une maladie mortelle, ouvre le II. Acte. Euripyle vient dire que l'oracle d'Apollon a déclaré que le Roy recouvreroit la fanté, fi quelqu'un de fa parenté vouloit fe dévouer à fa place. Le Pere & la Mere d'Admete alléguent d'affez pitoyables raifons pour le deffendre des prieres d'Euripyle fur leur refus, Alcefte prend fon parti, & ne cache point qu'elle veut fauver la vie de fon époux aux dépens de la fienne, Hercule prêt d'entreprendre le voyage des Enfers vient prendre congé d'Admete, & le remercier de fes honnêtetés. Le Roy lui fait part de fon affliction. Hercule le prie d'avoir bon courage, ajoutant qu'il eft obligé par des raifons particulieres de vifiter la nouvelle demeure d'Alcefte, & qu'il compte la ramener au jour. La Scene du quatriéme Acte eft aux Enfers. On vient annoncer à Pluton, qu'Hercule a brifé les portes de fon Empire, rompu lés fers de Théfée: qu'il tient Cerbere enchaîné, & demande avec inftance l'Ombre d'Alceste. Pluton étonné, s'emporte d'abord, & veut châtier cette infolence, mais ne voulant rien faire à l'étourdie, il demande le confeil de Radamante, & de ses autres Miniftres, qui font tous d'avis d'appaifer au plus vîte le fils de Jupiter, & d'étouffer cette querelle, dont les fuites pourroient avoir de trèsfâcheufes conféquences. Pluton eft charmé au fond de fon cœur de trouver tout leConfeil dans cette intention, mais pour conferver fa majefté, il ajoute ces réflexions. PLUTON. Chetif!trouve à ta honte un barathre plus bas; 1606. 1606. N'accepte déformais que le titre d'esclave, Te prefcrit une paix felon fa volonté. Il falut du Vaincœur fupporter les coleres : A un défefpéré, qui fait peur à la mort, Que l'Univers redoute, & fous qui le ciel tremble, C'est eftre téméraire, & malheureux ensem Donc appliquons au mal consulté l'appareil, cours. Hercule, & Théfsée qui fait ici benucoup de rodomontades, emmenent toujours Cerbere, & la belle Alcefte, qu'ils préfentent à fon époux au cin-, quiéme Acte. Adnete furpris n'ofe croire qu'Alcefte foit rendue à la vię, |