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1606.

jufqu'à ce qu'elle même lui confirme fes difcours empreflés.

cette vérité

par

HERCULE.

Allez du temps perdu récompenfer la perte,
Vous jetter amoureux dedans la lice ouverte
Des humides baifers des douceurs de Cypris;
Tandis j'acheveray le voyage entrepris.

La Tragédie finit par un défi amoureux que la tendre Alcefte fait à fon Epoux, ajoutant ce petit reproche. Que je l'embrafferay de l'amitié forcée Quoique de toy premier je deuffe eftre embraffée

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Ette Tragédie & les deux fuivantes du même Auteur, ont été imprimées fous le titre de Théatre facré : Nous n'ofons affurer qu'elles ayent parues fur ceux de Paris; ce qui pourroit le faire préfumer, c'eft qu'elles font dédiées au Roy Henry IV. Elles avoient été compofées pour le fameux Amphithéatre de Doué, dont nous avons parlé au II. Volume de cette Hiftoire, & il fe peut que les Comédiens de Paris les ayent adoptées. Quoique Nancel veuille nous affurer ces Tragédies ne font pas le coup d'ef fai de fa verve Poëtique, & qu'il étoit

que

déja connu, on ignore cependant auffi parfaitement les autres ouvrages qu'il peut avoir compofé, que l'Hiftoire de fa vie. Il eft jufte de faire précéder l'Extrait de fes Piéces, par l'Apologie qu'il en fait dans une Epitre au Lecteur favorable. Son difcours paroît naïf, & rempli de vérité. Au refte, que peut-on penfer du mérite des Piéces compofées à la hâte, & par un Poëte qui n'entendoit point du tout le Théatre, puifque les meilleures du tems étoient à peine fupportables?

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« Je fuis tellement embrouillé avec les Mufes » (c'eft Nancel qui parle ) » depuis quatre ans entiers, que je comptois n'efcrire jamais, lorfqu'il plût, je ne fc is par quelle efmotion, » à Meffieurs de Doué en Anjou, de » faire élection de moy pour relever » leur Amphithéatre, & me bouche» rent toutes les avenues & toutes les » iffuës de refus : & fus contraint, par » toutes les douces violences du devoir » & de la bienféance, de me laiffer aller, & de me laiffer vaincre. Qui » fut caufe, que cette envie furve»nant, à la naturelle promptitude que » Dieu a donné à ma plume, je fran» chis fort facilement chacune des Tra

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»gédies, en fi peu de tems, qu'il n'eft
» pas quafi vraisemblable, bien qu'il
foit véritable. La plus longue, & la
plus forte n'ayant point paffe dix &
»fept jours,& fans grand effort d'efprit.
J'en appelle leur fcience, & ma conf
»cience ; & je dirai que les fujets font
» merveilleusement maigres, & plats
» dans le fonds de l'Histoire, & qu'il a
» falu que je me fois roidi, & relevé à
» l'encontre, pour les rehauffer par les
» ombrages, & par les jours des Epifo-
»des, & pour enrichir par l'artifice ce
que la matiere me nioit d'elle-même,»
Jacob ouvre le premier Acte de la
Tragédie de Dina, par une priere qu'il
fait à Dieu, pour être préfervé d'in-
fulte dans une terre étrangere. Dina
s'entretient au fecond avec fa confi-
dente Hébé qui lui conseille de fe di-
`vertir, & d'aller voir les fêtes qu'on
prépare dans la Ville. Sichem furvient
accompagné d'Eros (a): au premier

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inftant il eft épris des charmes de la belle Dina, & fans ufer de détour, lui déclare qu'il la veut faire Reine, en lui donnant la main.

DINA.

Mais mon Dieu, que dira Jacob de ma fotise ?
SICHE M.

Je feray bien la paix, par tant qu'il vous suf-
fife,

Repofez-vous fur moy, nous le contente

rons.

,

Au troifiéme Acte Dina paroît très-honteuse de la foibleffe qu'elle a eu pour Sichem Hémor, pere de ce jeune Prince, n'eft point content de cette étourderie: cependant le Chaur des Noces chante toujours l'Epitalame; Jacob inftruit Lia, dans l'Acte fuivant, du malheur arrivé à Dina: cette Mere offenfée ne refpire que la vengeance; Siméon & Lévi la rempliffent au cinquiéme Acte, par le maffacre des Sichimites.

*

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