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façon dont Mondory fçavoit les débiter. Ce débit étoit foutenu d'une figure qui plaifoit, de beaucoup d'entrailles, & d'un fon de voix qui alloit au cœur. On ne s'embarrassoit point alors de raifonner un Rôle. Ce ne fut qu'aux Pieces de Pierre Corneille qu'on commença d'en fentir la néceffité. Racine & Moliere acheverent de faire connoître la fimple & la vraye déclamation Théatrale.

Nous croirions manquer à une partie effentielle de notre Hiftoire, fi nous n'y faifions pas entrer celle des Acteurs célé+ bres qui parurent fur le Théatre de l'Hôtel de Bourgogne, & fur celui du Marais. Nos recherches fur cet article ont été auffi loin qu'il a été poffible; nous espérons qu'on trouvera les faits que nous avons raffemblés, moins décharnés, & moins fautifs que dans la Bibliotheque

des Théatres, & les Recherches fur les Théatres de France.

Nous renouvellons nos inftances auprès des perfonnes qui ont des renfeignemens fur les Auteurs, les Pieces & les Acteurs du Théatre François ils font priés de les addreffer à M. Le Mercier ImprimeurLibraire à Paris, rue S. Jacques, au Livre d'or. Si ces renfeignemens viennent de Province les perfonnes qui voudront bien. en faire part, affranchiront le port.

Une perfonne de mérite nous a confié beaucoup de Pieces de Théatre très-néceffaires pour la continuation de notre Hiftoire, mais à condition de ne le point nommer, ni même de le défigner. Nous le prions de croire que notre déférence à fa volonté eft une fincere marque de notre reconnoiffance.

M. Mouffinot, connoiffeur

ne Livres rares, & de ceux qu'on appelle de fantaisie, nous a auffi communiqué très-poliment beaucoup d'ouvrages fur le Théatre. M. Mouffinot eft en réputation parmi les Curieux, qui par fon moyen ont enrichi leurs Cabinets de beaucoup de Piéces choifies en tous genres. Il eft plus que jamais en état de continuer fes foins obligeans, par d'amples collections qu'il a faites de ces mêmes Livres, & qu'il augmente tous les jours.

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LES CHASTES

ET LOYALES AMOURS

DE THÉAGENE

ET CLARICLÉE,

Par ALEXANDRE HARDY.

Ous ne pouvions commen-
cer plus heureusement ce
Siécle favorable au Théatre,
que par les Ouvrages d'un

Poëte, qui a tant contribué à fon ag-
grandiffement.

1601.

Tome IV.

A

IGOI.

ALEXANDRE HARDY, Parifien, naquit avec un talent tout-à-fait décidé HARDY. pour le genre Dramatique. Il commença à fe faire connoître fous le régne d'Henri IV. vers l'an 1594. ou 1595. à ce qu'on peut conjecturer par les termes de la Préface du fecond Tome de fes Tragédies, qu'il fit paroître en 1625. & où après avoir défini, à fa façon, les régles du Poëme Dramatique,il ajoûte: « Voilà selon ce que mon "foible jugement a reconnu depuis » trente ans, pour les fecrets de l'Art. » On dit qu'il fuivit une troupe errante deComédiens. (a) Ce qui eft sûr,c'eft que ceux qui s'établirent à Paris vers la fin du feiziéme fiécle, & qui formerent le deffein d'y donner leur Spectacle réguliérement trois fois la femaine, jugerent qu'ils ne pouvoient l'exécuter qu'en s'affociant un Poëte qui fut en état de leur donner fréquemment des Piéces nouvelles.Hardy ofa l'entreprendre, & fecondé par fon génie, & fes lectures, il foutint prefque feul la Scene

(4) Hardy, fuivoit une troupe de Comédiens, qu'il fourniffoit de Piéces. Quand il en falloit une, elle étoit prête au bout de huit jours, & le

fertile Hardy fuffifoit à tous les befoins de fon Théatre. M. Fontenelle, Tome III. de l'édition de fes Oeuvres, (1743.) page 78.

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