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gnées parurent ceffer le cinquième jour de la bleffure. Mais on fentit bientôt après une petite dureté entre la plaie & les cartilages des fauffes côtes. Ce nouvel accident fit craindre qu'il ne fe fut formé aux environs de ce lieu quelque dépôt. Cependant deux faignées le firent difparoître, & le bleffe fut regardé depuis jufqu'au 14 de fa bleffure, comme entièrement hors de danger. Ces apparences favorables ne durerent pas ; car le quatrième jour la fièvre qui revint, une difficul té de refpirer, & une petite douleur vers la région hypogastrique, déterminerent à faigner ce bleffe pour la quatorzième fois. Le feizième jour la douleur, la fiévre & la difficulté de refpirer augmenterent & furent accompagnées par intervales de défaillances; & l'on s'apperçut d'une legere tenfion dans un endroit de la region hypogastrique. L'extrême foibleffe du malade empêcha de reiterer la faignée.Ces fymptômes firent foupçonner un amas de fang ou d'autres fluides échapés des parties bleffées & capables par leur féjour de faire perir le malade. M. Vacher crut alors être obligé de donner iffue à ces matières. Il ouvrit à l'endroit le plus faillant de la tumeur, un pouce au-deffus de l'anneau du côté droit, & à quelque diftance du mufcle droit, la peau & les muscles, ce qui le mit en état de fentir avec le doigt que le péritoine faifoit effort de dedans en dehors, & par conféquent de juger certai nement de l'utilité de l'opération. Le peritoine ayant été ouvert dans la même étenduë que les autres tegumens, il fortit d'abord en jet trois chopines d'un fang noir, grumelé & de mauvaise odeur. Le foulagement que le malade reffentit fur le champ, & la quantité de ce fluide qui fortit,prouverent la néceffité qu'il y avoit de faire promptement cette opération. Il panfa enfuite le malade avec un morceau de linge plié en double qu'il introduifit dans la plaie. Les accidens diminuerent peu à peu, & ils difparurent totalement le troifiéme jour. Il fortit néanmoins par la plaie pendant les cinq ou fix premiers jours une liqueur de la couleur & de la confiftence de la lie de vin, efpèce de fupuration qui vient à la fuite des extravafions de fang.

Il s'établit enfuite une fupuration louable qui diminua peu à peu & ceffa par le moyen d'une injection faite vers la fin avec une diffolution de la tête morte de vitriol. La plaie fut parfaitement guèrie dans l'efpace d'un mois. La cicatrice fe trouva enfoncée, & il ne refta aucune apparence de hernie.

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Pierre de Merchettis rapporte un fait qu'on peut joindre à celui-là. On coupa, dit-il, à un homme une portion de l'épiploon fortie par une plaie faite aux envelopes du bas-ventre, quoique cette portion ne fut pas mortifiée, & l'on reduifit dans le ventre le reste de l'épiploon fans y faire de ligature. Le fang qui s'écouloit continuellement des vailleaux qui avoient été coupés Icette partie, tomba du côté de l'aine droite s'y amaffa, ce qui forma dans ce lieu au bout de 20 jours, un abces confidérable qu'on ouvrit, & dont il fortit une très-grande quantité de pus.On panfa la plaie avec une tente que l'on diminua peu à peu,& que l'on fupprima enfuite totalement afin de laiffer former la cicatrice.

Ces deux obfervations font voir qu'on peut remédier aux épanchemens de fang dans quelqu'endroit du basventre, pourvû qu'ils foient bornés, & qu'on peut faire avec fuccès à cette partie la même opération qu'on fait à la poitrine, pour donner iffue aux matieres qui y font épanchées. Quant à la differente maniere dont on s'eft conduit dans les panfemens des deux opérations que j'ai rapporté, je crois qu'on doit préferer la pratique de M. Vacher, qui s'eft fervi d'unlinge pour entretenir l'ouverture de la plaie, comme on s'en fert après l'empième, à celle de P. de Marchettis qui s'eft fervi d'une tente. Le morceau de linge tient la plaie ouverte fans empêcher les matieres de fortir. La tente bouche exactement la plaic, & empêche parconféquent la fortie des matieres.

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Il paroît que l'efpèce d'opération autorisée par les obfervations précedentes, convient autant aux épanchemens de pus dans le ventre à la fuite de quelque inflammation qu'aux épanchemens de fang. On lit dans Méckren, une obfervation faite en pareil cas. Une Obs. Medic femme après un accouchement laborieux, fentit une Chirurgica. douleur continuelle & très vive au côté gauche du bas- Cap, 15., ventre. Cette partie fe gonfla & les médicamens ne purent empêcher qu'il ne fe formât aux environs de l'ombilic,une tumeur qu'on ouvrit& d'où il fortit une pinte de pus fœtide. La malade fe trouva foulagée pendant les premiers jours, mais l'abondance de la fupuration épuifa fes forces & elle mourut un mois après. L'introduction de la fonde, & quelques portions de l'épiploon qui étoient forties, avoient fait connoître avant fa mort, que l'abcès s'étoit formé dans l'inté rieur du ventre. Mais on en fut plus certain encore par l'ouverture que l'on fit de fon cadavre. La mort

de la malade qui fuivit l'opération un mois après, ne doit pas être attribuée à l'opération qui paroît très-utile en elle-même, mais à la trop grande abondanee de la fupuration, & peut-être même au delai de l'opération que les fymprômes avoient indiqués trop tard.

X. FIG. DE L'EXOMPHALE

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Etimologie. 'Exophale

L'EX

'Exomphale comprend toutes les tumeurs qui Zarrivent au nombril: ce mot eft dérivé de ex ou extra qui fignifie dehors, & domphalos qui veut dire ombilic, d'autant que cette maladie eft une élévation de l'ombilic qui fe pousse en dehors plus qu'il ne doit.

L'Exomphale qui convient à toute élévation de l'ombilic fe réduit fous deux genres différens dont l'un eft des tumeurs qui fe forment de parties, & l'autre refulte d'un amas d'humeurs; & ces fortes de maladies reçoivent différens noms par rapport à la différence des parties ou des humeurs qui les caufent.

Celles qui fe font des parties font de trois efpéces, l'une qu'on appelle Enteromphale, c'eft quand l'inteftin fort, l'autre Epiplomphale, qui fe produit de l'épiploon, & la troifiéme Entero-épiplomphale à laquelle l'inteftin & l'épiploon concourent en un même-tems.

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péces d'E

meurs.

Celles qui fe font faites par des humeurs fe fub- Quatre ef divifent en quatre efpéces ; la premiére appellée xomphales hydromphale, eft caufée par de l'eau, la feconde faites d'h■pas des vents, on la nomme pneumatomphale; la Jarcomphale, qui eft la troifiéme, eft une chair endurcie; & la quatrième, c'est-à-dire, la varicomphale, confifte dans la dilatation de quelques vaiffeaux.

Autre ef péced' Exome

phale.

Ce mal at

A ces deux fortes d'Exomphales en général l'on en ajoute une troifiéme, qui eft compofée de l'une & de l'autre; fçavoir de parties & d'humeurs enfemble. Quand c'eft l'inteftin & de l'eau qui font la tumeur, on la nomme Entero-hydromphale : & lorfque c'eft l'épiploon & de la chair, on l'appelle Epiplo-farcomphale, & ainfi des autres. Tous nos Anciens nous difent fe font ou par dilatation ou par rupture, rive par la mais dilatation du quelques Modernes ne conviennent pas de la péritoine, ou rupture, prétendant qu'elles fe font toutes par la par rupture feule dilatation du péritoine qui felon eux, peut s'é- membrane tendre & prêter autant qu'il le faut pour former ces droit de tumeurs quelque groffes qu'elles foient, puifqu'il l'ombilic. fe dilate encore davantage aux hydropiques.

que

ces tumeurs

Ces divers fentimens méritent une difcuffion particuliére cependant je ne reconnois qu'une

de cette

furtout au

L'expérience

caufe des exomphales; fçavoir, la rupture, j'entens des exomphales des parties ; car la dilatation que les Anciens & quelques Nouveaux admettent me paroît impoffible à l'égard de l'ombilic, qui n'étant qu'un nœud fait en cette partie après la ligature du cordon, ne peut non plus avoir la liberté de s'alonger qu'une cicatrice de quelque plaie de la peau : & pour convenir de ce que je dis il n'y a qu'à remarquer que le nombril eft formé par la réunion des vaiffeaux ombilicaux, qui après la naiffance fe retreciffent, & en fe defféchant dégénerent en ligamens, dont les extrêmitez étant unies avec la peau & le péritoine, en cet endroit, forment ensemble un petit corps femblable à un nœud incapable de s'alonger en aucune maniére.

J'avoue que le péritoine peut prêter dans toute le prouve. fon étendue, mais non pas dans l'ombilic; & j'ofe dire que j'ai l'expérience de mon côté, puisque j'ai ouvert plufieurs de ces tumeurs, & à des hommes vivans & à des corps morts, où je n'ai jamais pû remarquer que le péritoine les tapiffât intérieurement, ainfi qu'il auroit dû faire fi elles s'étoient produites par la fimple dilatation. Après avoir coupé la peau je ne trouvois plus de membrane, & mettant mon doigt dans l'ouverture qui étoit au nombril, il entroit dans la capacité de l'abdomen fans aucune réfiftance; ce qui m'a confirmé dans l'opinion où je perfifte, que la rupture seule fait les exomphales faites de parties.

Diftin&tion

Il faut diftinguer les hernies du nombril d'avec à faire des celle du fcrotum, car le péritoine fe prolongeant nombril & vers les aînes pour conduire les vaiffeaux fpermatides bourfes, ques jufqu'aux tefticules, l'épiploon ou les inteftins

hernies du

ont beaucoup de difpofition à fe gliffer le long de ces productions, & à tomber jufques dans le fcrotum fans rompre le péritoine; mais il n'en eft pas de même de l'ombilic qui n'étant pas fufceptible d'une

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