페이지 이미지
PDF
ePub

gauche on l'éleve en dehors, & dans fa canelure on introduit de la main droite la pointe d'un biftoury courbe, a avec lequel on coupe ce qui fait l'étranglement. Enfin l'ouverture étant fuffifante, on fait rentrer les inteftins en les pouffant doucement dans le ventre, & obfervant d'y rengager les premiers ceux qui font fortis les derniers: fi on trouve une partie de l'épiploon dans la tumeur, après avoir réduit les inteftins, on la lie d'un double fil R. au bout duquel il y a une éguille droite

& avant que de faire l'extirpation, on laiffe paffer un grand bout de fil par la plaie pour le tirerquand la nature l'aura féparée elle-même. Il faut fourrer dans la plaie un gros tampon T. (a) de charpie attaché à un long fil pour le pouvoir reti rer en cas qu'il tombât dans le vuide du ventre. On obfervera que les fils de l'épiploon & du tampon foient de différentes couleurs, afin que hi par fi malheur le tampon étoit entré & qu'on voulût le retirer, on ne rifquât point de fe tromper, en ame nant le fil avec lequel on auroit lié l'épiploon. On obfervation garnira la plaie de plumaceaux X. X. que l'on cou- pour le pane vrira de l'emplâtre Y. & de la compreffe Z. pour

cou-fement.

(4) La tente a dans ce cas un inconvénient très-grand fans avoir aucune utilité. Elle entretient une ouverture qu'il faut refermer le plus promptement qu'il eft poffible. La pelote de M. Petit eft preferable. On la fait de charpie brute qu'on enveloppe dans un petit morceau de taile coupée en rond; on l'environne d'un fil dont on laiffe pendre un bout affez long pour pouvoir la retirer. On la met directement fur le trou ombilical; on panfe le refte de la plaie avec de petits morceaux de lingeufe & déchiré par lambeaux; on couvre la plaie de compreffes que l'on foutient avec le bandage de corps. Il ne faut pas oublier de faire des embrocations d'huile émolliente, & d'appliquer fur tout le ventre un morceau de flanelle qu'on trempera de deux en deux heures dans une fomentation émolliente. On fera obferver au malade une régime très-exact, & on le faignera à proportion de fes forces & de la grandeur des accidens.

Danger de

tion.

appliquer le bandage de la même maniére que je vous ai montré dans la Gaftroraphie.

Vous jugez bien que cette opération eft trèscette opéra- périlleufe & prefque toujours mortelle, parce qu'on eft obligé de couper les aponevrofes qui entourent le trou du nombril: je l'ai fait cependant une fois avec un fuccès heureux. Le malade fentoit des douleurs fi cruelles qu'il fouhaitoit la mort à tous mo-> mens; mais auffitôt que les boyaux furent remis, it ne fe plaignit plus, & il guérit parfaitement. Je Fai faite encore deux autres fois, mais à la vérité les malades en font morts, Il eft certain auffi que de cette opération il en périt plus qu'il n'en réchape; c'eft pourquoi ceux qui ont de ces Exomphales doivent plutôt fe paffer de chemife que de bandage.

Méthodes

Anciens.

les

Il femble que les Anciens ayent pris plaifir à cruelles des inventer pour les exomphales différentes fortes d'opérations toutes plus cruelles les unes que autres. Quelques-uns veulent qu'on ferre l'exomphale entre deux morceaux de bois jufqu'à ce qu'elle foit tombée en mortification: & plufieurs ordonnent de paffer au travers de la tumeur un double fil, dont ils font faire quatre chefs pour en lier deux d'un côté de la poche, & deux de l'autre, les refferant tous les jours jufqu'à ce que cette tumeur foit féparé du corps. Il y en a qui demandent qu'après avoir paffé deux aiguilles à travers de l'exomphale on faffe une petite incifion circulaire à la peau, afin que la ficelle avec laquelle on ferrera la tumeur, la puiffe couper plus promptement. Je ne crois pas que ceux qui nous ont laiffé par écrit de telles opérations, ayent été affez hardis pour la pratiquer : je ne les ai jamais yû faire, & je ne m'arrêterai point à vous les démontrer, parce que je fuis affuré qu'elles vous inf pireroient plus d'horreur & de mépris pour l'ancienne Chirurgie, qu'elles ne vous inftruiroient ou ne contenteroient votre curiofité.

Ttie de & inteftintes pellented VHERN 11 Outes les tumeurs qui font caufées par la fortie de l'épiploon & des inteftins s'appellent du VENTRALE, nom général de hernies, & elles ont des noms particuliers fuivant les endroits où elles fe font. Lorf Differences que ces parties fortent de l'ombilic, on les nomme des herpics. des Exomphales, quand elles font une groffeur dans l'aîne, on les appelle des Fu'onocelles, lorsqu'elles defcendent jufques dans le fcrotum, elles ont le nom d'Ofcheoceles; ces deux derniers mots étant dérivez de bubon & d'efcheon ; dont l'un fignifié l'aîne, & l'autre le fcrotum, & de rele, defcente; & quand ces mêmes organes trouvent moyen de s'échaper dans un autre endroit de l'abdomen, ce font des Hernies ventrales.

La caufe de ces fortes d'hernies eft une rupture Caufes de qui fe fait au péritoine, car il n'eft pas vraifem- ces maux. blable qu'elles fe puiffent faire par la fimple dilatation de cette envelope qui adhéretrop aux muf cles & aux aponevrofes qu'elle touche, pour s'étendre autant qu'il faudroit, afin de former de fi groffes tumeurs; c'eft done toujours un déchi rement qui ne furviendra que par quelqu'effort très-rude, & qu'aux endroits où il y aura eu abfcès ou plaie qui n'ayant pas été bien cicatrifée laiffera le péritoine fujet à fe déchirer ou à fe rouvrir.

Les fignes qui font connoître ces hernies, font Les fignes; qu'elles fuccedent toujours à la violence de quel qu'effort, qu'elles fe font tout d'un coup, qu'elles rentrent pour peu qu'on les comprime, & qu'étant rentrées il ne reste plus de tumeur à l'endroit où elles étoient.

Pour guérir ces espèces de ruptures, il faudroit De la Cure. faire enforte d'approcher l'une de l'autre les deux lévres de cette plaie du péritoine;& de les tenir unies afin qu'elles puffent fe rejoindre & fe reprendre enfemble; mais je ne vois rien de plus difficile, & les Moïens prefmoyens que Celle propofe pour y parvenir me pa- crit

crits par Cel

usage.

roiffent trop rigoureux pour vous confeiller de les mettre en pratique. Il dit qu'il faut lier la poche avec un double fil paffé à travers la bafe de la tumeur, & qu'en la ferrant fortement on approchera les lévres de la plaie de péritoine; ou qu'on peut faire deux incifions en forme de croiffant qui foient oppofées l'une à l'autre, & qui fe joignent par leurs pointes afin d'emporter le milieu qu'elles comprendront, & qui étant plus long que large, aura la figure d'une feuille de laurier; il ordonne enfuite de faireà cette plaie une future pareille à celle qu'on fait Inconvé dans la Gaftroraphie. Outre la cruauté de la preniens de cer miere de ces opérations, c'eft qu'elles manquent très-fouvent car on n'eft pas certain de rejoindre la plaie du péritoine, en faifant tomber en mortifie çation toute la tumeur par la ligature, la ligature, vû que cette ligature ne peut ferrer que la peau & les muscles, & nullement l'autre enveloppe, & on ne pourroit pas s'affurer de réuffir mieux par l'incifion, d'autant que les hernies ventrales fuccedant toujours aux plaies du péritoine mal cicatrifées, il y auroit de la téme rité de l'ouvrir une feconde fois, & d'entreprendre de le guérir de cette nouvelle plaie, le Chirurgien n'ayant pû obtenir une cure parfaite de l'ancienne, Palliation de Ce feroit donc être indifcret que de propofer ou ces maladies. de promettre la cure radicale de ces hernies; il faut fe contenter de la palliative, & chercher des moyens de rendre cette incommodité fupportable. Pour cet effet on fe fervira d'un bon bandage fait en forme de ceinture, qui tenant les parties fujettes empêchera que la tumeur n'augmente, qui eft tout ce qu'on doit prétendre pour le foulagement du malade. (a)

(a) L'expérience nous apprend qu'il y a des hernies ventrales avec dilatation du péritoine. Celles où le péritoine eft rompu & divifé,font communément la fuite d'un plaie pénétrante dans la capacité du bas-ventre, ou de quelque coup violent porté deffus. Celles où le Féritoine eft dilaté font caufées par la foibleffe ou la

rupture de quelques fibres des mufcles de l'abdomen ou de celles de la ligne blanche; car il furvient quelquefois de ces hernies le long de cette partie entre les muscles droits, de même qu'aux environs de l'anneau ombilical, comme on l'a déja dit dans une des remar ques précedentes. On a obfervé que plufieurs de ces hernies fituées dans la région épigaftrique,entre les muf. cles droits, étoient formées par l'eftomac. La groffeur énorme des hernies ventrales ou l'adhérence des par ties avec le péritoine, ou enfin l'étranglement des parties forties empêchent quelquefois de réduire ces hernies. Quand elles font trop groffes & adhérentes, il fuffit de les foutenir par un bandage contentif. Quand les parties font étranglées, ce que l'on connoît aux fymptômes,i faut avoir recours aux faignées, aux potions huileufes, aux cataplafmes émolliens, &c. Siles accidens refiftent à ces remédes, ou que la reduction des parties ne puiffe pas fe faire,il en faut venir à l'opération; mais il faut te fouvenir en la faifant qu'il y a des hernies ventrales par dilatation du péritoine,& par conféquent renfermées dans un fac. Voici la maniere de la faire. On fait à la peau un pli que l'on coupe tranfverfalement; on paffe une fonde canclée fous un des côtés de la plaie pour y faire avec un biftouri une feconde incifion; on en fait autant de l'autre côté pour.. donner à l'incifion la forme d'une croix; on fepare les quatre angles,on déchire les feuillets membraneux qui fe trouvent für le fac herniaire, s'il y en a, ou bien on les coupe avec des çifeaux à la faveur d'une fonde cannelée, qu'on gliffe de haut en bas entr'eux & le fac. Après avoir ainfi decouvert le fac herniaire, quelques Praticiens confeillent d'introduire entre le fac & la bride qui forme l'étranglement, une fonde, dans la cannelure de laquelle ils gliffent la pointe d'un biftouri,coupent l'obftacle & reduifent tout à la fois les parties & le fac.Si la defcente eft confiderable & ancienne, fi les accidens ont été violens, ou qu'ils foupçonnent que le fac forme l'étranglement ils fuivent la methode ordinaire que voici. Après avoir découvert le fac, on l'éleve en les pinçant avec les ongles ou avec des pincetres à diffequer, ou avec une érine dont on fait entrer la pointe dans le fac, & on y fait une petite ouverture avec un biftouri prefque couché fur la tumeur. On éleve le fac, on tient le biftouri prefque couché, & l'on ne fait qu'une petite ouverture pour ne point bleffer les parties renfermées dans là tu

« 이전계속 »