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ne refte du cordon au ventre de l'enfant, que la longueur de trois travers de doigt.

Čette ligature doit être médiocrement férée, car fi elle l'étoit trop, elle pourroit couper le cordon, principalement quand on la fait avec du fil fin, c'eft pourquoi on prend ordinairement de gros fil: il ne faut pas auffi qu'elle foit trop lâche, de crainte que le fang ne s'échape, ce qui cauferoit la mort à l'enfant, avant qu'on le fût apperçu de cet écoulement, parce que l'enfant alors le trouve emmailloté, & cela n'eft arrivé que trop souvent. On obferve donc un milieu entre ces deux extrémi→ tés, & on examine après la ligature faite & le cordon coupé, s'il ne fort point de fang, ce qui fera une preuve évidente que l'opération eft bien exécutée.

On trempe dans de l'huile un morceau de linge large de trois doigts, ou bien on le couvre de beure frais pour en envelopper circulairement ce refte de cordon lié, puis le relevant en haut on le couche fur une petite compreffe dont on aura garni le ventre de l'enfant; on en met une feconde fur le pombril, & on bande le tout avec un linge large de quatre travers de doigt qui fait le tour du corps de l'enfant.

Inconvé

Quelquefois ce cordon venant à fe deffécher; fait que la ligature n'eft plus affez ferrée, & qu'il niens à évien fort quelques goutes de fang par les differentes er. impulfions de celui de ces arteres qui fait toujours des efforts pour reprendre fon ancienne route ; en ce cas il faut refferer la ligature, c'eft pourquoi le Chirurgien ne doit pas la premiere fois couper les fils proche des nœuds, au contraire il les laiffera un peu longs pour en faire encore quelques tours quand la néceffité le requierera.

Lorsque le Chirurgien aura fait ce que nous ve nons de marquer, il abandonnera le reste à la nature qui aura le foin de féparer ce cordon, ce

Erreur perBicieuse.

qu'elle acheve en fept ou huit jours, & on doit tou jours le laiffer tomber de lui-même, fans tirer par trop d'impatience, de crainte qu'en l'arrachant trop tôt & avant que les arteres foient entierement réunies & fermées, il n'y arrivât une perte de fang.

Il n'y a fur cette opération que trop d'erreurs vulgaires aufquelles le Chirurgien ne doit point faire attention. Quelques femmes prétendent qu'avant que de faire la ligature de l'ombilic, il faut repouffer dans le ventre de l'enfant tout le fang qui eft dans les vaiffeaux de ce cordon; cette pratique feroit pernicieuse, & on fe donnera bien de garde de la fuivre, vû que ce fang réfroidi par l'air du dehors, étant ordinairement grumelé, feroit capable de faire des obftructions & de fe corrompre dans le corps. Il y en a d'autres qui affurent qu'une femme aura encore autant d'enfans qu'il fe rencontre de nœuds le long de ce cordon; & elles ajoutent que de ces nœuds ceux qui font rouges, marquent les garçons, & les blancs les filles ; mais comme ces nœuds ne font faits que par la dilatation des vaiffeaux qui font plus pleins de fang en un endroit qu'en un autre, c'est un abus de croire qu'ils marquent le nombre des enfans qu'une femmeaura, puifqu'on en voit autant au cordon du dernier enfant d'une femme qui accouchera à quarante-cinq ans, qu'au cordon du premier enfant d'une autre qui fera accouchée à dix-huit ou vingt ans. D'autres encore veulent qu'on faffe la li gature tout proche du ventre de l'enfant quand c'est une fille, & plus loin quand c'est un garçon, parce qu'elles s'imaginent que les parties de la génération ont du rapport avec ce cordon, & qu'elles feront dans la fuite proportionnées à la mesure qu'on lui donne alors: Mais vous ne devez avoir aucun égard à ces préventions qui ne peuvent paffer que pour des contes de bonnes-femmes.

Quoique la Gaftroraphie foit une des plus GASTRONA confidérables Opérations, ce n'eft cepen- PHIT. dant qu'une future qui fe fait aux plaies du ventre. Ce nom eft compofé de deux dictions grecques, fçavoir, de gazer, qui fignifie ventre, & de raphé, Etimologia qui veut dire couture ; & comme cette couture ne fe pratique pas feulement à l'abdomen, mais encore à l'eftomac & aux inteftins, il eft à propos que le Chirurgien foit inftruit des plaies qui arrivent à ces parties.

Les plaies du ventre font de deux fortes, car ou elles font pénétrantes, ou bien elles ne bleffent que les parties contenantes fans entrer dans la capacité; & alors elles ne demandent pour être guéries que le traitement qu'on fait aux plaies fimples de toutes les autres parties du corps (a).

Des plaies pénétrantes, les unes font fans léfion des parties contenues, & les autres avec léfion; celles qui ne bleffent point les parties internes, feront encore panfées comme les plaies fimples, tâchant d'en procurer au plutôt la réunion: mais pour celles où les parties contenues ont reçu quelqu'atteinte, il faut que le Chirurgien examine foigneufement quelles de ces parties peuvent étre offenfées; car de telles plaies ont toutes des fignes particuliers qui nous indiquent le viscere bleffe & l'endroit où le coup a porté.

De toutes ces plaies, les unes font avec issue de quelque partie fans léfion; les autres font avec iffue & léfion tout ensemble, & tant aux unes qu'aux autres, ou c'est l'épiploon qui fort, ou c'est

(a) Il y a néanmoins des plaies non pénétrantesdu bas-ventre qu'on ne doit pas traiter comme des plaies fimples. Telles font celles qui font faites par les armes à feu & par d'autres inftrumens contondans, & celles qui pénètrent jufqu'à la gaine des mufcles droits, & qui peuvent se trouver compliquées de tous les accidens qui fuivent les bleffures des parties aponeuroti ques,

de co mor

Il faut exa.

trument qui

Pinteftin, ou tous les deux de compagnie : Enfin à ces fortes de bleffures où les parties font récem→ ment forties, les inteftins ne font pas encore enfés, ni l'épiploon alteré ; au-contraire fi ces organes ont été long tems expofés à l'air, pour lors les inteftins étant bourfouflés, ont befoin de remedes carminatifs & difcuffifs, pour les défenfter, & la partie de l'épiploon qui fera pouffée au dehors étant alterée, il y faudra faire la ligature, pour la retrancher de la maniere que je vous montrerai dans un inftant.

.

Le-bas ventre peut recevoir une bleffure de tout miner l'inf ce qui eft capable d'en faire dans toute autre partie a fait laplac. du corps, mais en quelqu'endroit qu'il arrive plaie, il est toujours de la prudence de fe faire repréfenter l'inftrument avec quoi le malade a été offenfé & de l'examiner comme l'on fit lorfque le Roi Henri III. fur bléffé, on trouva que le couteau dont le traître l'avoit frappé, étoit long d'un pied & enfanglanté plus de quatre doigts, ce qui fit juger que les inteftins étoient percez, eu égard à la Tituation de la plaie, en quoi on fe confirma par les accidens qui furvinrent, & par la mort qui s'en enfuivit dix huit heures après le coup reçu. Comment On connoît quand une plaie eft pénétrante, ou qu'une plaie par la fonde (a)ou par ce qui en fort,comme l'épi

on connoîtra

pénétre,

ploon

(a) Pour découvrir la penetration d'une plaie du basventre par le moyen de la fonde,on doit mettre,autant qu'il eft poffible, le bleifé dans la fituation où il étoit lorfqu'il a reçu le coup. Cette méthode cependant ne réullit pas toujours Le changement de direction des fibres qui ont été divifés,un corps étranger arrêté dans la plaie, le gonflement qui arrive quelquefois autour de la plaie par la rétention du fang, de la lyınphe ou de T'air, l'iffue de quelques parties engagées dans le trajet de la plaie, font autant d'obftacles qui peuvent empêcher la fonde de pénetrer jufqu'au fond de la plaie. Au refte la fonde ne fait connoître que la penetration des plaies fans découvrir fi les parties intérieures font

ploon & l'intestin: & parce que les plaies qui péDétrent peuvent bleffer toutes les parties contenues dans le bas-ventre, c'eft au Chirurgien à diftinguer par les fignes qui paroiffent, quelles font celles qui font offenfées. Voici à peu près tous les fignes géné raux fur lesquels on ne fe peut guéres tromper.

tion.

La fituation de la bleffure donne au Chirurgien Par la fitua la premiere notion de la partie qui peut être endommagée, puifque fçachant par l'Anatomie quelles font celles qui font placées dans chaque région du ventre, il eft vrai femblable de croire que fi le coup a été reçu dans l'hypocondre droit, par exemple, c'est le foye qui fera bleffé; & fi la plaie eft

bleffées ou non; & comme le plus ou le moins de profondeur d'une plaie n'en fait pas le danger, il me femble que la pratique de fonder les plaies du bas ventre eft affez inutile. Ce qui les rend dangereufes, c'eft principalement la léfion des parties intérieures.Or les fymptômes qui viennent de l'épanchement des liqueurs ou de la divifion des parties nerveufes & membraneufes font les feuls moyens par lefquels on peut connoître f les parties intérieures font endomagées.

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Il faut encore remarquer ici au fujet de la pénétration des plaies, qu'une plaie peut paroître pénétrante, & ne l'être pas effectivement.Par exemple, une épée perce les tegumens exterieurs du ventre à un certain endroit & fort par l'endroit oppofé: il femble alors qu'elle trayerfe le ventre. Cependant elle peut avoir gliffe le long du péritoine fans l'avoir percé, furtout file bleffé eft fort replet. Un homme a deux bleffures à peu près femblables au ventre, l'une par devant; l'autre par derriere: on peut croire qu'elles ont été faites du même coup & par conféquent que l'inftrumenta percé le ventre de part en part.Elles pourroient néanmoins venir de deux coups differents, & n'être point pénétrantes. Pour ne fe point tromper en ce cas, il faut fçavoir diftinguer l'effet de l'entrée desinftrumens d'avec celui de leur fortie. Les inftrumens piquans tels que l'épée, font de plus grandes ouvertures en entrant qu'en fortant; au-contraire les inftrumens contondans, tels que les bales de fufil, font de plus grandes ouvertures en fortant qu'en entrant,

F

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