Dès le premier abord notre prince étonné J'en ai rougi moi-même, et me suis plaint à moi Seigneur, vous n'avez plus, lui dit-il, de rival; « Ce que n'ont pu les dieux dans votre Thessalie, Il semble qu'à parler encore elle s'apprête; est vraie; celle de la tête de Pompée, qui semble s'apprêter à parler, n'est pas si vraie cela sent le počte; et dès lors on n'est plus si touché. Un mort n'a pas la vue égarée. (V.) Un des miens, il semble que ce soit un de ses vaisseaux, et Ptolėmée entend un de ses officiers. Ces méprises sont assez communes dans notre langue; il faut y prendre garde soigneusement. (V.) 2 Quelle peinture, et quelle vérité ! que ces grands traits effacent de fautes! Rien n'est plus beau que cette tirade; elle fait voir en même temps qu'il fallait mettre ce récit intéressant dans la bouche d'un personnage plus important qu'Achoréc. (V.) Et de cette douceur son esprit combattu Non plus comme ennemi, mais comme son beau-père. CHARMION. Voilà ce qu'attendait, Ce qu'au juste Osiris la reine demandait. Je vais bien la ravir avec cette nouvelle 2. Vous, continuez-lui ce service fidèle. ACHORÉE. Qu'elle n'en doute point. Mais César vient. Allez, Et moi, soit que l'issne en soit douce ou funeste, SCÈNE II. CÉSAR, PTOLOMÉE, LÉPIDE, PHOTIN, ACHORÉE; SOLDATS ROMAINS, SOLDATS ÉGYPTIENS. PTOLOMÉE. Seigneur, montez au trône et commandez ici. 'Cela est impropre; on met des gardes, et on donne des ordres. (V). 2 Vers familier de comédie. (V.) CÉSAR. Connaissez-vous César, de lui parler ainsi 1? Elle qui d'un même œil les donne et les dédaigne, Et la haine du nom, et le mépris du rang. C'est ce que de Pompée il vous fallait apprendre : S'il en eût aimé l'offre, il eût su s'en défendre; Et le trône et le roi se seraient ennoblis A soutenir la main qui les a rétablis. Vous eussiez pu tomber, mais tout couvert de gloire : Mais quel droit aviez-vous sur cette illustre vie? Beaucoup de bons juges ont trouvé que César affecte ici un peu trop de rodomontade; que la véritable grandeur est plus simple; que les Romains ne regardaient point le trône comme une infamie; qu'ils avaient au contraire aboli chez eux le nom de roi, comme trop dangereux à Rome; que les Romains n'avaient aucun mépris pour un roi d'Égypte; que César joue un peu sur le mot ; que quand Ptolémée lui dit, montez au trône, il veut dire seulement, soyez ici le maître, et non pas, faites-vous couronner roi d'Égypte ; qu'enfin César répond à un compliment très-raisonnable par des hauteurs qui sentent plus la vanité que la grandeur. Ces critiques peuvent être fondées; mais peut-être est-il nécessaire d'enfler un peu la grandeur romaine sur le théâtre, comme on place des figures colossales dans de vastes enceintes. Il est bien certain que quand Ptolémée dit à César, commandez ici, il ne lui dit pas, prenez le titre de roi d'Égypte, au lieu de celui d'imperator, de consul, de triumvir; mais César veut humilier Ptolémée. Le spectateur est charmé de voir ce roi abaissé et confondu, et les reproches sur la mort de Pompée sont admirables. (V.) 2 Jamais on n'a tenu le trône égal à l'infamie: il n'y a là qu'un faux air de grandeur, et tout faux air est puéril. César tenait si peu le tròne égal à l'infamie, qu'il voulut depuis être reconnu roi. Les Romains craignaient chez eux la royauté; mais le trône ailleurs n'était point infàme. (V.) Vous ai-je acquis sur eux, en ce dernier effort, De quel nom, après tout, pensez-vous que je nomme Que règle la fortune, et qui tourne avec elle! Je le suis, il est vrai, si jamais je le fus ; 3 Étant né souverain, je vois ici mon maître : 1 Un coup qui fait affront sur un chef n'est pas élégant. (V.) 2 Cela est beau, parce que cela est vrai. Il n'y a là ni déclamation ni enflure. (V.) 3 Le point est de trop. (V.) CORNEILLR. — T. 1. 31 Il me souvient pourtant que s'il fut notre appui, Tout ce qu'il fit après fut à votre prière : Que sans cette prière il aurait négligés; Mais de ce grand sénat les saintes ordonnances Eussent peu fait pour nous, seigneur, sans vos finances; Et, pour en bien parler, nous vous devons le tout'. Jusqu'à ce qu'à vous-même il ait osé se prendre 2; CÉSAR. Tout beau! que votre haine en son sang assouvie PTOLOMÉE. Je laisse donc aux dieux à juger ses pensées, Expression trop faible, trop commune. Ne finissez jamais un vers par ces mots, le tout; ils ne sont ni harmonieux, ni nobles. Le tout, est du style de bureau. (V.) 2 On ne peut trop remarquer avec quel soin pénible il faut éviter ce concours de syllabes dures, dont les auteurs ne s'aperçoivent pas dans la chaleur de la composition. Jusqu'à ce qu'à révolte l'oreille : se prendre à quelqu'un est du discours familier; et s'en prendre est quelquefois fort noble: Répondez du succès, ou je m'en prends à vous. De plus se prendre ne signifie pas attaquer, comme Corneille le prétend ici; il signifie le contraire, chercher un appui, un secours : en tombant, il se prit à un arbre, qui le garantit; dans le malheur, on se prend à tout, c'est-à-dire, on se fait une ressource de tout ce qu'on trouve; dans le malheur, on s'en prend à tout, signifie, on accuse tout, on se plaint de tout. (V.) 3 Un pouvoir jaloux d'un succès! (V.) |