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On trouve chez le même Libraire une nouvelle édition de la Mort de Céfar, bien plus ample que la précédente, à laquelle on a joint deux Lettres un Avertißement. Et tous les autres Ouvrages du même

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L

OUIS PAR LA GRACE DE DIEU, ROY DE FRANCE ET DE NAVARRE, à nos amez feaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand-Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénechaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra. SALUT Notre bien amé JEAN-BAPTISTE BAUCHE, Libraire à Paris, nous ayant fait remontrer qu'il lui avoit été mis en main un Ouvrage qui a pour titre, Alzire, ou les Amexicains Tragédie, par le Sieur de Voltaire; qu'il fouhaiteroit faire impriiner & donner au Public. S'il nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilege fur ce néceffaires; offrant pour cet effet de le faire imprimer en bon papier & beaux Caracteres, fuivant la feuille imprimée & attachée pour modele fous le contrefcel des Préfentes. A ces causes, voulant traiter favorablement ledit Expofant; nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes, de faire imprimer ledit Ouvrage ci-deffus fpécifié, conjointement ou féparément, & autant de fois que bon lui femblera fur Papier & Caracteres conforme à ladite feuille imprimée & attachée fous notredit Contrefcel; & de le vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le temps de fix années confécutives, à compzer du jour de la datte defdites Préfentes. Faifons deffenfes à toutes fortes de perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéiffance; comine auffi à tous Libraires, Imprimeurs & autres d'imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage ci-deffus fpécifié, en tout & en partie; ni d'en faire aucun extrait fous quelques prétextes que ce foit, d'augmentation, correction, changement de titre; même en feuilles feparées ou autrement fans la permiffion expreffe & par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui; à peine de confiscation des Exemplaires contrefaits, & de fix mille livres d'amande contre chacun des contrevenants; dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, l'autre tiers audit Expofant, & dé tous dépens dommages & interêts : à la charge que les Présentes feront enregistrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté desLibraires & Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la datte d'icelles; que l'impreffion de cet Ouvrage fera faite dans notre Royaume & non ailleurs; & que l'impetrant fe conformera en tout aux Reglemens de la Librairie, & notamment à celui du dix Avril mil fept cent vingt-cinq, & qu'avant de l'expofer en vente le Manuferit ou imprimé qui aura fervi de copie à l'impreffion dudię Li

vre fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, ès mains de nôtre très-cher & féal Chevalier, Garde des Seaux de France, le Sieur Chauvelin; & qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notre trèscher & feal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le Sieur Chauvelin. Le tout à peine de nullité des Préfentes; du contenu defquelles vous mandons & enjoignons ce faire jouir l'expofant ou les ayans caufe pleinement & paifiblement, fans fouffrit qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement, Voulons que la copie defd. Préfentes qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Livre, foit tenue pour duement signifiée, & qu'aux Copies collationées par l'un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaires; foi foit ajoûtée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent, de faire pour l'exécution d'icelles tous Actes requis & néceflaires, fans demander & autre permiffion, & nonobftant.clameur de Haro & Chartre Normande, & Lettres à ce contraire. CAR TEL EST NOTRE PLAISIR. Donné à Paris le vingtiéme jour du mois d'Avril, l'an de grace mil fept çent trente-fix, & de notre Regne le vingtuniéme.

PAR LE ROY EN SON CONSEIL.

Signé, SAINSO NA

Registré fur le Regiftre IX. de la Chambre Royale & Sindicale des Libraires Imprimeurs de Paris, No. 274. fol. 250. conformément aux anciens Reglemens, confirmés par celui du 28 Fevrier 1723. A Pavis le 20 Avril 1736. G. MARTIN Syndic.

RRRRRRRÉARRRRARA

DISCOURS

PRELIMINAIRE.

ON

N a tâché dans cette Tragédie, toutė d'invention & d'une efpece affez neuve, de faire voir combien le véritable efprit de religion l'emporte fur les vertus de la na

ture.

La Religion d'un barbare confifte à offrir à fes Dieux le fang de ses ennemis. Un Chrétien mal inftruit n'eft fouvent gueres plus jufte. Etre fidéle à quelques pratiques inutiles & infidéle aux vrais devoirs de l'homme, faire certaines priéres & garder ses vices; jeuner, mais hair, cabaler, perfécuter, voilà fa Religion. Celle du Chrétien véritable eft de regarder tous les hommes comme fes freres, de leur faire du bien, & de leur pardonner le mal.

Tel eft Gufman au moment de fa mort tel eft Alvares dans le cours de fa vie; tel j'ai peint Henri IV. même au milieu de fes foibleffes.

On retrouvera dans prefque tous mes Ecrits

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cette humanité qui doit être le premier caractere d'un être penfant, on y verra ( fi j'ofe m'exprimer ainfi ) le défir du bonheur des hommes, l'horreur de l'injuftice & de l'oppreffion; & c'eft cela feul qui a jufqu'ici tiré mes Ouvrages de l'obscurité où leurs défauts devoient les enfevelir.

Voilà pourquoi la Henriade s'eft soutenuë malgré les efforts de quelques Français jaloux qui ne veulent pas abfolument que la France ait un Poëme épique. Il y a toûjours un petit nombre de Lecteurs, qui ne laiffent point empoifonner leur jugement du venin des caballes & des intrigues, qui n'aiment que le vrai, qui cherchent toûjours l'homme dans l'Auteur. Voilà ceux devant qui j'ai trouvé grace. C'est à ce petit nombre d'hommes que J'adreffe les réflexions fuivantes; j'efpere qu'ils les pardonneront à la néceffité où je fuis de les faire.

Un Etranger s'étonnoit un jour à Paris d'une foule de libelles de toute efpece, & d'un déchaînement cruel, par lequel un homme étoit opprimé. Il faut apparemment, dit-il, que cet homme foit d'une grande ambition & qu'il cherche à s'élever à quelqu'un de ces poftes qui irritent la cupidité humaine & l'envie. Non, lui répondit-on; c'est un Citoyen obfcur, retiré, qui vit plus avec Virgile & Locke, qu'avec ses Compatriotes &

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