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Tagréable: parce qu'à la fin, (1) pour s'attacher trop au ftile figuré, ils tombent dans une fotte affecta

tion.

Il y a encore un troifiéme défaut oppofé au Grand, qui regarde le Pathétique. Théodore l'appelle une fureur hors de faifon, lorsqu'on s'échauffe mal-à-propos, ou qu'on s'emporte avec excès, quand le fujet ne permet que de s'échauffer médiocrement. En effet, on voit très-fouvent des Orateurs, qui, comme s'ils étoient yvres, se laissent emporter à des paffions qui ne conviennent pas à leur fujet, mais qui leur font propres, & qu'ils ont apportées de l'école : fi bien que comme on n'eft point touché de ce qu'ils difent, ils fe rendent à la fin odieux & infupportables. Car c'eft ce qui arrive néceffairement à ceux qui s'emportent & fe débattent mal-à-propos devant des gens qui ne font point du tout émûs. Mais nous parlerons en un autre endroit de ce qui concerne les paffions.

de profit de fa nourriture.'une fotte affectation. ] Longin Nous avons le mot contraire die d'une maniere plus forte, nes dans le chap. xv. & par une figure, ils échouent TOLLIUS. ! dans le ftile figuré, & fe perdent dans une affectation ridicule, DACIER.

(1) Pour s'attacher trop an file figuré, ils tombent dans

CHAPITRE III.

Du Stile froid.

OUR ce qui eft de ce Froid ou Puéril dont

en

teur eft affez habile homme d'ailleurs; il ne manque pas quelquefois par le Grand & le Sublime: (1) il fçait beaucoup, & dit même les choses d'affez bon fens; fi ce n'eft qu'il eft enclin naturelle

qu'il faut penfer, & c'eft proprement ce qu'on appelle un homme de bon fens. Bo1

(1) Il dit les chofes d'affez bon fens. ] Eventinos veut dire un homme qui imagine, qui penfe fur toutes chofes cei EA V.

́ment à reprendre les vices des autres quoiqu'aveu gle, pour les propres défauts, & fi curieux au reste . d'étaler de nouvelles penfées, que cela le fait tom ber affez souvent dans la derniere puérilité. Je me contenterai d'en donner ici un ou deux exemples; parce que Cécilius en a déja rapporté un affez grand nombre. En voulant louer Alexandre le Grand : Il a, dit-il, conquis toute l'Afie en moins de tems qu'Ifocrate n'en a employé (1) à compofer fon Panégyrique. (2) Voilà, fans mentir, une comparaifon admirable d'Alexandre le Grand avec un Rhéteur. Par cet

des expédiens pour le tirer d'affaires. TOLLIUS.

(1) A compofer fon Panegyrique. 1 Le Grec porte, à compofer fon Panégyrique pour la guerre contre les Perfes. Mais fi je l'avois traduit de la forte, on croiroit qu'il s'agiroit ici d'un autre Panégyrique, que du Panégyrique d'Ifocrate qui eft unnot confacré en notre langue. BOILEAU.

(1) Ib. Il fçait beaucoup, & dit même les chofes d'affez bon fens.] Longin dit de Timée visp Mais ce dernier mot ne me paroît pas pouvoir fignifier un homme, qui dit les chofes d'affez bon fens: & il me femble qu'il veut bien plutôt dire un homme qui a de l'imagination, &c. Et c'eft le caractere de Timée dans ces deux mots. Longin n'a fait que traduire ce que Ciceron Ibid. A compofer fon Panés a dit de cet Auteur dans le gyrique. ] J'aurois mieux. aifecond Livre de fon Orateur: mé traduire, qu'Ifocrate n'en Rerum copia & fententiarum a employé à compofer le Panévarietate abundantiffimus. Io-gyrique. Car le mot fon m'a Avis op répond à rerum copia, femblé faire ici une équiva& imventino's à fententiarum va- que, comme fi c'étoit le Parietate. DACIER. négyrique d'Alexandre. Ce Panégyrique fut fait pour exhorter Philippe à faire la guer re aux Perfes; cependant les Interprétes Latins s'y fonttrompés, & ils ont expliqué ce paffage, comme fi ce dif cours d'Ifocrate avoit été l'éloge de Philippe pour avoir déja vaincu les Perfes. DA CIER.

Ibid. Il fçait beaucoup, &c.] M. Dacier eft ici encore de mon fentiment. Nous avons va dans le premier chapitre le motivoia. Ici nous en avons un qui en eft dérivé, Solino's, c'est-à-dire qui eft fort riche en penfees & en expreffions. Nonous, ce qu'HeIodien dit de l'Empereur Sévere, eft encore un peu plus, & fe dit d'un homme qui fait fur le champ srouver

(2) Voilà, fans mentir, une comparaifon admirable d'Ale xandre le Grand, avec un The

te raifon, Timée, il s'enfuivra que les Lacédémoniens le doivent céder à Ifocrate: (1) puifqu'ils furent trente ans prendre la ville de Mefféne, & que celui-ci n'en mit que dix à faire fon Panégyrique.

Mais à propos des Athéniens qui étoient prisonniers de guerre dans la Sicile, de quelle exclamation penseriez-vous qu'il fe ferve? Il dit, Que c'étoit une punition du Ciel, à cause de leur impiété envers le Dieu Hermès, autrement Mercure; & pour

nien,

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theur. ] Il y a dans le Grec,
du Macédonien, avec un Sc-
phifte. A l'égard du Macédo-
il falloit que ce mot
eût quelque grace en Grec
& qu'on appellât ainfi Ale-
xandre par excellence, com-
me nous appellons Ciceron,
l'Orateur Romain. Mais le
Macédonien en François,
pour Alexandre, feroit ridi-
cule. Pour le mot de Sophi-
fte, il fignifie bien plutôt en
Grec un Rhéteur, qu'un So-
phifte, qui en François ne
peut jamais être pris en bon-
ne part, & fignifie toujours
un homme qui trompe par
de fauffes raisons , qui fait
des Sophifmes, Cavillatorem:
au lieu qu'en Grec c'eft fou-

vent un

nom honorable.

BOILEAU.

(1) Puifqu'ils furent trente ans à prendre la ville de Me fene. Longin parle ici de cette expédition des Lacédémoniens, qui fut la caufe de la naiflance des Parthéniens, dont j'ai expliqué l'Hiftoire dans Horace. Cette guerre ne dura que vingt ans ; c'eft pourquoi, comme M. le Févre l'a fort bien remarqué, il faut néceffairement corriger le texte de Longin, où les Copiftes ont mis un à, qui fignifie trente, pour un x, qui ne marque que vingt. M. le Févre ne s'eft pas amufé à le prouver; mais voici un paffage de Tyrtée qui confirme la chofe fort clairement :

Αμφω τώδ ̓ ἐμάχοντ ̓ ἐννεακαιδέκ ἔτη
Νωλεμέως, ἀεὶ ταλασίφρονα θυμὸν ἔχοντες,
Αιχμηταὶ πατέρων ἡμετέρων πατέρες.
Εἰκοσῷ δι' οἱ μὲν κατὰ πίονα ἔργα λιπόντες
Φεύγον Ιθωμαίων ἐκ μεγάλων ορέων.

Nos braves ayeux affiégérent pendant dix-neuf ans fans aucun relâche la ville de Meffene, & à la vingtième année, les Meffeniens quittérent leur citadelle

d'Ithome. Les Lacédémoniens eurent encore d'autres guerres avec les Mefléniens, mais elles ne furent pas fi longues. DACIER.

avoir mutilé fes ftatues. Vû principalement (1) qu'il y avoit un des Chefs de l'armée ennemie (2) qui tiroit fon nom d'Irmès de pere en fils, fçavoir Hermocrate fils d'Hermon. Sans mentir, mon cher Terentianus, je m'étonne qu'il n'ait dit auffi de Denis le Tyran, que les Dieux permirent qu'il fût chaffé de fon Royaume par Dion & par Heraclide, à caufe de fon peu de refpect à l'égard de Dios & d'Heraclès, c'està-dire, de Jupiter & d'Hercule.

Mais pourquoi m'arrêter après Timée : Ces Heros de l'antiquité, je veux dire Xenophon & Platon, fortis de l'école de Socrate, s'oublient bien quel quefois eux-mêmes, jufqu'à laiffer échaper dans leurs écrits des chofes baffes & puériles. Par exemple ce premier, dans le livre qu'il a écrit de la République des Lacédémoniens: On ne les entend, ditil, non plus parler que fi c'étoient des pierres. Ils ne tournent non plus les yeux que s'ils étoient de bronze. (1) Parce qu'il y avoit, &c.] | ticuliers. DACIER. Cela n'explique point, à mon avis, la penfée de Timée, qui dit, Parce qu'il y avoit un des Chefs de l'armée ennemie, fçavoir Hermocrate fils d'Hermon, qui defcendoit en droite ligne de celui qu'ils avoient fi maltraité. Timée avoit pris la généalogie de ce Général des Syracufains, dans les Tables qui étoient gardées dans le Temple de Jupiter Olympien près de Syracufe, & qui furent furprifes par les Atheniens au commencement de cette guerre, comme cela eft expliqué plus au long par Plutarque dans la vie de Nicias. Thucydide parle de cette mu'tilation des ftatues de Mercure, & il dit qu'elles furent toutes mutilées, tant celles qui étoient dans les Temples, que celles qui étoient a l'entrée des maisons des par

Ibid. Parce qu'il y avoit &c.] J'avois ici mis en marge, qui tiroit fon origine de ce Dieu, dont il avoit outragé la Majesté. Ce mot maltraiter, duquel M. Dacier fe fert, ne me femble pas aflez fort: parce qu'il s'agit ici d'une impiété finguliere, & d'un sacrilége, par lequel on viole le droit des dieux. De même M. Defpreaux peu après en difant, à cause de son peu de respect, ne me donne pas cette idée que l'impiété de Denis mérite. TOLLIUS.

(2) Qui tiroit fon nom d'Hermès. ] Le Grec porte, qui tiroit fon nom du Dien qu'on avoit offenfe; mais j'ai mis d'Hermès,afin qu'on vit mieux le jeu de mots. Quoique puiffe dire M. Dacier, je fuis de l'avis de Langbaine, & ne crois point que es âm' napa

Enfin vous diriez qu'ils ont plus de pudeur (1) que ces parties de l'œil, que nous appellons en Grec du nom de Vierges. C'étoit à Amphicrate, & non pas à Xénophon, d'appeller les prunelles, des Vierges pleines de pudeur. Quelle penfée ! bon Dieu ! parce que le mot de Coré, qui fignifie en Grec la prunelle de l'œil, fignifie auffi une Vierge, de vouloir que toutes les prunelles univerfellement foient des Vierges pleines de modeftie: vû qu'il n'y a peut-être point d'endroit fur nous où l'impudence éclate plus que dans les yeux; & c'eft pourquoi Homere, pour exprimer un impudent, Homme chargé de vin, dit-il, qui as l'impudence d'un chien dans les yeux. Cependant, Timée n'a pû voir une fi froide pensée dans Xénophon, (2) fans la revendiquer comme un vol qui lui avoit été fait par cet Auteur. Voici donc comme il l'employe dans la vie d'Agathocle. N'eft-ce pas une chofe étrange, qu'il ait ravi fa propre confine qui venoit d'être mariée à un autre ; qu'il l'ait, dis-je, ravie le lendemain même de fes nôces? Car qui eft-ce

vues, veuille dire autre chofe que, qui tiroit fon nom de pere en fils, du Dieu qu'on avoit offenfe. BOILEAU.

(1) Que ces parties de l'œil, &c.] Ce paflage eft corrompu dans tous les exemplaires que nous avons de Xénophon, où l'on a mis daraus pour iq; faute d'avoir entendu l'équivoque de xópn. Ibid. Que ces parties de l'œil.] Ifidore de Pélufe dit dans une de fes lettres αἱ κόραι ai εἴσω τῶν ὀφταλμῶν, καταπερι παρθένοι ἐν θαλάμος, ιδρυμέναι, και τοῖς βλεφάροις καθαπερ παραπε- τασμασι κεχαλυμμέναι : les prunelles placées au-dedans des yeux, comme des vierges dans la chambre nuptiale, & cachées fous les paupières, comme fons

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