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de l'Afie avec fa fille en mariage. Pour moi, lui dífoit Parménion, fi j'étois Alexandre, j'accepterois ces. ffres. Et moi auffi, repliqua ce Prince, fi j'étois Parménion. N'eft-il pas vrai qu'il falloit être Alexandre pour faire cette réponse ?

Et c'eft en cette partie qu'a principalement excellé Homere, dont les penfées font toutes fublimes comme on le peut voir dans la description de la Déeffe Difcorde, qui a, dit-il,

La tête dans les Cieux, & les pieds fur la Terre. Car on peut dire que cette grandeur qu'il lui donne eft moins la méfure de la Difcorde, que de la capacité & de l'élévation de l'efprit d'Homere. Héfiode a mis un Vers bien différent de celui-ci, dans fon Bouclier, s'il eft vrai que ce Poëme foit

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,

trois premiers cahiers, qui
contiennent les Problémes
d'Ariftote, font tous de huit
feuillets chacun. A l'égard
des fept derniers, qui appar-
tiennent au Sublime de Lon-
gin, le premier, le troifiéme,
le quatrième, & le fixiéme
cottés 24. 26. 27. & 29. font
de fix feuillets, ayant perdu
chacun les deux feuillets du
milieu. C'est ce qui a fait la
premiere la troifiéme, la
quatrième, & la fixiéme la
cune des Imprimés, & des
autres Manufcrits. Le fecond
cahier manque entiérement;
inais comme il en reftoit en-
core deux feuillets dans le
tems que les premieres copies
ont été faites, il ne manque
en cet endroit, dans les au,
tres Manufcrits & dans les
Imprimés, que
la valeur de
fix feuillets. C'est ce qui a
fait la feconde lacune, que
Gabriel de Pétra a prétenda

égard à ces fortes d'avertiffemens qu'autant qu'ils l'ont jugé à propos: l'autorité des Copiftes n'étant pas d'un grand poids auprès de ceux qui la trouvent oppofée à d'heureufes conjectures. L'ancien Manufcrit de la Bibliotheque du Roi a cela de fingulier, qu'il nous apprend la mefure jufte de ce que nous avons perdu. Les cahiers y font cottés jusqu'au nombre de trente. Les cottes ou fignatures font de mê.ne antiquité que le texte. Les vingt-remplir de trois où quatre

de

de lui, (1) quand il dit, à propos de la Déeffe des Ténébres :

Une puante humeur lui couloit des narines.

En effet, il ne rend pas proprement cette Déesse terrible, mais odieufe & dégoûtante. Au contraire, voyez quelle majefté Homere donne aux Dieux.

Autant qu'un homme (2) affis au rivage des mers
Voit d'un roc élevé d'espace dans les airs :
Autant des Immortels les courfiers intrépides
En franchißent d'un faut, &c.

Il mesure l'étenduë de leur faut à celle de l'Unilignes. Le cinquiéme cahier, comme M. le Févre l'a remarcotté 28. n'eft que de qua- qué. Voici le portrait qu'Hétre feuillets: les quatre du fiode en fait dans le Bouclier, milieu font perdus. C'eft la au vers 264. La trifteffe fe tecinquiéme lacune. Le feptié- noit près de là toute baignée de me n'eft que de trois feuil- pleurs, pâle, feche, défaite, lets continus, & remplis juf les genoux fort gros, & les onqu'à la derniere ligne de la gles fort longs. Ses narines derniere page. On examinera étoient une fontaine d'humeurs. ailleurs s'il y a quelque cho- le fang couloit de fes jouës, elle fe de perdu en cet endroit.grinçoit les dents, & couvroit De tout cela, il s'enfuit qu'- fes épaules de pouffiere. Il feroic entre les fix lacunes fpécifiées, bien difficile que cela pût conles moindres font de quatre venir à la Déefle des ténébres. pages, dont le vuide ne pour- Lorfqu'Héfychius a marqué Ta jamais être rempli par de αχλύμβρος, λυπέμίμος, il a fait fimples conjectures. Il s'en- aflez voir que axis peut fort fuit de plus, que le Manuf- bien être prife pour Adan, tricrit du Roi eft original par fteffe. Dans ce même chapitre rapport à tous ceux qui nous Longin s'eft fervi de axus reftent aujourd'hui, puifqu'on pour dire les ténébres y découvre l'origine & la vé- épaisse obscurité : & c'est peutritable caufe de leur imper-être ce qui a trompé les Infection. BoIVIN. terprétes. DACIER.

(1) Quand il a dit à propos de la Déesse des Ténébres. ] Je ne fçai pas pourquoi les Interprétes d'Héfiode & de Longin ont voulu que Axis foit ici la Déeffe des ténébres. C'eft fans doute la triftefe Tome II.

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une

(2) Affis au rivage des mers.] Cette expreffion gate içi la véritable idée que nous devions avoir de la hauteur d'un écueil aux bords de la mer : parce que ce mot affis ne fait pas monter nos pensées des ri

C

vers. Qui eft-ce donc qui ne s'écrieroit avec raison, en voyant la magnificence de cette Hyperbole, que fi les chevaux des Dieux vouloient faire un fecond faut, ils ne trouveroient pas affez d'efpace dans le

onde? Ces peintures aufli qu'il fait du combat des Dieux, ont quelque chofe de fort grand, quand il dit:

Le Ciel en retentit, & l'Olympe en trembla :
Et ailleurs :

L'Enfer s'émeut au bruit de Neptune en furie.
Pluton fort de fon Throne, il pâlit, il s'écrie:
Il a peur que ce Dieu, dans cet affreux séjour,
D'un coup de fon Trident ne fasse entrer le jour ;
Et par le centre ouvert de la Terre ébranlée,
Ne false voir du Styx la rive désolée;

Ne découvre aux vivans cet Empire odieux,
Abborré des Mortels, & craint même des Dieux,

Voyez-vous, mon cher Terentianus, la terre ouverte jufqu'en fon centre, l'enfer prêt à paroître & toute la machine du monde fur le point d'être détruite & renversée , pour montrer que dans ce combat, le ciel, les enfers, les chofes mortelles & immortelles, tout enfin combattoit avec les Dieux, & qu'il n'y avoit rien dans la nature qui ne fût en danger? Mais il faut prendre toutes ces pensées dans un fens allégorique; (1) autrement elles ont je ne fçai quoi d'affreux, d'impie, & de peu convenable

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à la majefté des Dieux. Et pour moi, lorsque je vois dans Homere les playes, les ligues, les fupplices, les larmes, les emprifonnemens des Dieux, & tous ees autres accidens où ils tombent fans ceffe; il me femble qu'il s'eft efforcé, autant qu'il a pû, de faire des Dieux de ces hommes qui furent au fiége de Troye; & qu'au contraire, des Dieux mêmes il en a fait des hommes. Encore les fait-il de pire condition: car à l'égard de nous, quand nous fommes malheureux, au moins avons-nous la mort, qui eft comme un port affuré pour fortir de nos miferes : au lieu qu'en repréfentant les Dieux de cette forte, il ne les rend pas proprement immortels, mais éternellement miférables.

Il a donc bien mieux réuffi, lorfqu'il nous a peint un Dieu tel qu'il eft dans toute fa majesté & fa grandeur, & fans mélange des chofes terreftres; comme dans cet endroit, qui a été remarqué par plufieurs avant moi, où il dit, en parlant de Nep

tune:

Neptune ainfi marchant dans ces vaftes campagnes,
Fait trembler fous fes pieds & forêts & montagnes.

Et dans un autre endroit :

Il attelle fon char, & montant fiérement,
Lui fait fendre les flots de l'humide élément.
(1) Dès qu'on le voit marcher fur ces liquides
Plaines,

D'aife on entend fauter les pefantes Baleines.

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perfection de la Poëfie, néanmoins ce feroit une horrible impiété d'attribuer aux Dieux des paffions qui conviennent fi mal à l'excellence & à la perfe&ion de leur nature.

TOLLIUS.

(1) Dès qu'on le voit mar

L'eau (1) frémit fous le Dieu qui lui donne la Loi
Et femble avec plaifir reconnoître fon Roi,
Cependant le char vole, &c,

Ainfi le Législateur des Juifs, qui n'étoit pas un homme ordinaire, ayant fort bien conçû la grandeur & la puiffance de Dieu l'a exprimée dans toute fa dignité au commencement de ses Loix, par ces paroles, DIEU DIT: QUE LA LUMIERE SE FASSE; ET LA LUMIERE SE FIT: QUE LA TERRE SE FASSE ; ET LA TERRE FUT FAITE.

Je pense, mon cher Terentianus, que vous ne ferez pas fâché que je vous rapporte encore ici un paffage de notre Poete, quand il parle des hommes; afin de vous faire voir, combien Homere est héroïque lui-même en peignant le caractere d'un Héros. Une épaiffe obfcurité avoit couvert tout d'un coup l'armée des Grecs, & les empêchoit de combattre. En cet endroit Ajax, ne fçachant plus quelle réfolution prendre, s'écrie:

cher fur ces liquides plaines. ][ Ces vers font fort nobles & fort beaux: mais ils n'expriment pas la pensée d'Homere, qui dit que lorfque Neptune commence à marcher, les Baleines fautent de tous côtés devant lui, & reconnoiffent leur Roi; que de joye la mer fe fend pour lui faire place. M. Defpreaux dit de l'eau ce qu'Homere a dit des Baleines, & il s'eft contenté d'exprimer un petit frémiffement, qui arrive fous les moindres barques comme fous les plus grands vaiffeaux: au lieu de nous représenter après Homere, des flors en&'ouverts, & une mer qui fe

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