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fine des inteftins; & qu'étant pleine des ordures da foie, elle s'enfle, & devient bouffie.En fuite, continue t-il, les Dieux couvrirent toutes ces parties de chair, qui leur fert comme de rempart & de défense contre les injures du chaud & du froid, (1) contre tous les autres accidens. Et elle eft " ajoûte-t-il, comme une Laine molle & ramassée, qui entoure doucement le corps. Il dit que le fang eft la pâture de la chair. Et afin que toutes les parties pussent recevoir l'aliment, ils y ont creufé, comme dans un jardin, plufieurs canaux, afin que les ruiffeaux des veines fortant du cœur com

inême de Platon & für le

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témoignage de Pollux qui cite ce paffage dans le chap. 4. du Livre II. DACIER.

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texte fuivant en cela l'avis de M. Voffius. Julien l'Empereur fe fert auffi de ce mot orat. v. p. 305: Lux* wone εκμαγείον τι τῶν ἐνύλων εἰδῶν, κ εἰκὼν ἔσι. Mais il fignife ici un modéle, un ix. ixopáyoua comme l'explique Suidas qui y joint μayňa zir ἀπομάσσοντα. Τόντε μαγκα σπίτια ὑπὸ σιβαρᾷ κεκλιμίωον κοπίδι. Ετ ce paffage-ci eft très-propre pour confirmer l'explication de M. Dacier. Car la rate est vraiement l'éponge des intes tins. TOLLIUS.

doute d'accord; car la rate ne peut jamais être appellé raifonnablement la cuifine des inteftins, & ce qui fuit détruit manifeftement cette métapho- Ibid. Il dit que la rate. ] Te. Longin avoit écrit comme M. Dacier a fort bien remarPlaton xayior, & non pas qué, qu'il faut lire ici inpas ayeptier. On peut voir le paf-yox, comme j'ai fait dans le fage tour du long dans le Timée à la page 72. du Tome III. de l'édition de Serranus ; xaytior fignifie proprement χειρόμακτρον, une ferviette à ef fuyer les mains. Platon dit · que Dieu a placé la rate au voifinage du foye, afin qu'elle lui ferve comme de torchon, fi j'ofe me fervir de ce terme & qu'elle le tienne toujours propre &net; c'est pourquoi lorfque dans une maladie le foye eft environné d'ordure, la rate, qui eft une substance creuse, molle, & qui n'a point de fang, le nett ye, & prend elle-même toutes ces ordures, d'où vient qu'elle s'enfle & devient bouffie; comme au contraire après que le corps eft purgé, elle se défenfle, retourne fon premier état. Je m'étonne que perfonne ne fe foit apperçu de cette faute dans Longin, & qu'on me l'ait corrigée fur le texte

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(1) Et contre tous les autres accidens. ] Je ne me fçaurois pas ici auffi bien m'expliquer en François, que j'ai fait en Laein. Le mot water ne fignifie pas dans cet endroit les antres accidens, mais les chûtes': car la chair nous fert alors

comme d'un rempart contre les bledures. TOLLIUS

me de leur fource, pûssent couler dans ces étroits conduits du corps humain. Au refte, quand la mort arrive, il dit, que les organes fe dénouent comme les cordages d'un Vaißeau, & qu'ils laissent aller l'ame en liberté. Il y en a encore une infinité d'autres enfuite de la même force: mais ce que nous avons dit fuffit pour faire voir combien toutes ces Figures font fublimes d'elles-mêmes; combien, dis-je, les Métaphores fervent au Grand, & de quel ufage elles peuvent être dans les endroits pathétiques, & dans les defcriptions.

Or, que ces Figures, ainfi que toutes les autres élégances du difcours, portent toujours les chofes dans l'excès; c'est ce que l'on remarque affez fans que je le dife. Et c'eft pourquoi Platon même n'a pas été peu blâmé, de ce que fouvent, comme par une fureur de difcours, il fe laiffe emporter à des Métaphores dures & exceffives, & à une vaine pompe allégorique. (1) On ne concevra pas aisément, ditil en un endroit, qu'il en doit être de même d'une Ville comme d'un vase, où le vin qu'on verse, & qui eft d'abord bouillant & furieux, tout d'un coup entrant en fociété avec une autre divinité fobre, qui le châtie, devient doux & bon à boire. D'appeller l'eau une divinité fobre, & de fe fervir du terme de châtier pour tempérer en un mot, de s'étudier fi fort à ces petites fineffes, cela fent, difent-ils, fon Poëte, qui n'est pas lui-même trop fobre. Et c'eft peut-être ce qui a donné fujet à Cécilius de décider fi hardiment dans fes Commentaires fur Lyfias, que Lyfras valoit mieux en tout que Platon, pouffé par deux fentimens auffi peu raifonnables l'un que l'autre. Car bien qu'il aimât Lyfias plus que foi-même, il haïffoit encore plus Platon, qu'il n'aimoit Lyfias, fi bien

mes Remarques Latines, qu'il falloit lire ici qasir, au lieu de quoír : c'est-à-dire, difent-ils.

(1) On ne concevra, &c.] Ce n'eft pas Platon qui dit ceci, mais ce font ceux qui le blament. J'ai montré dans | TOLLIUS.

que porté de ces deux mouvemens, & par un espric de contradiction, il a avancé plufieurs chofes de ces deux Auteurs, qui ne font pas des décisions fi fouveraines qu'il s'imagine. (1) De fait, accufant Platon d'être tombé en plufieurs endroits, il parle de l'autre comme d'un Auteur achevé, & qui n'a point de défauts ; ce qui, bien loin d'être vrai, n'a pas même une ombre de vrai-semblance. (2) Et en effes, où trouverons-nous un Ecrivain qui ne péche jamais, & où il n'y ait rien à reprendre?

(1) De fait accufant Platon, friode appartient au chapitre c. 11 me femble que cela fuivant, & y doit être jointe, n'explique pas affez la penfée de cette maniere: Mais pofons de Longin, qui dit : En effet qu'on puiffe trouver un Ecrivain il préfere à Platon, qui eft tom- qui ne péche jamais, & où il bé en beaucoup d'endroits, il lui n'y ait rien à reprendre un fupréfere dis-je, Lyfias, comme jet fi noble ne mérite-t-il pas an Orateur achevé, & qui n'a qu'on examine ici cette question point de défaut, &c. DACIER. en général, &c. TOLLIUS. (2) Et en effet. ] Cette pé-|

CHAPITRE

XXVII.

Si l'on doit préférer le médiocre parfait, au Sublime ·qui a quelques défauts.

PEUT-ESTRE ne fera-t-il pas hors de propos

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d'examiner ici cette queftion en général, fçavoir, lequel vaut mieux foit dans la Profe foit dans la Poëfie, d'un Sublime qui a quelques défauts, ou d'une médiocrité parfaite, & faine en toutes ses parties, qui ne tombe & ne se dément point : & enfuite lequel, à juger équitablement des chofes, doit emporter le prix de deux Ouvrages, dont l'un a un plus grand nombre de beautés mais l'autre va au Grand & au Sublime. Car ces questions étant naturelles à notre fujet, il faut néceffairement les réfoudre. Premiérement donc je tiens pour moi qu'une grandeur au deffus de l'ordinaire, n'a point naturellement la pureté du Médiocre. En effet, dans

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un difcours fi poli & fi limé, il faut craindre la baffeffe: & il en eft de même du Sublime que d'une richeffe immense, où l'on ne peut pas prendre garde à tout de fi près, & où il faut, malgré qu'on en ait, négliger quelque chofe. Au contraire, il eft prefque impoffible, pour l'ordinaire, qu'un efprit bas & médiocre falle des faures. Car, comme il ne se hazarde & ne s'éléve jamais, il demeure toujours en fureté ; au lieu que le Grand de foi-même, & par fa propre grandeur, eft gliffant & dangereux. (1) Je n'ignore pas pourtant ce qu'on me peut objecter d'ailleurs, que naturellement nous jugeons des Ouvrages des hommes par ce qu'ils ont de pire, & que le fouvenir des fautes qu'on y remarque, dure toujours, & ne s'efface jamais au lieu que ce qui est beau, paffe vite, & s'écoule bien-tôt de notre efprit. Mais bien que j'aye remarqué plufieurs fautes dans Homere, & dans tous les plus célébres Auteurs, & que je fois peut-être l'homme du monde à qui elles plaifent le moins; j'eftime, après tout, que ce font des fautes dont ils ne fe font pas fouciés, & qu'on ne peut appeller proprement fautes, mais qu'on doit fimplement regarder comme des méprifes, & de petites négligences, qui leur font échapées, parce que leur efprit, qui ne s'étudioit qu'au Grand, ne pouvoit pas s'arrêter aux petites choses. En un mot, je maintiens que le Sublime, bien qu'il ne fe foutienne pas également par tout, quand ce ne feroit qu'à caufe de fa grandeur, l'emporte fur tout le refte. En effet, Apollonius, par exemple, celui qui a compofé le Poëme des Argaunautes, ne tombe jamais; (2) & dans Théocrite, ôté quelques

les vertus ; & que le fouvenir, &c. Ou; que naturellement nous nous appercevons plus vite & plus facilement des vices d'un autre que de fes vertus. TOL

(1) Je n'ignore pas pourtant. ] J'aimerois mieux traduire ainfi cette période: Mais auffi feai-je très-bien ce qu'il faut auffi bien remarquer que le preque naturellement les fautes nous donnent beaucoup (2) Et dans Théocrite. ] Les plus fortement dans la vûe, que | Anciens ont remarqué, qu

mier

LIUS.

endroits, où il fort un peu du caractere de l'Eglogue, il n'y a rien qui ne foit heureusement imaginé. Cependant aimeriez-vous mieux être Apollonius, ou Théocrite, qu'Homere? L'Erigone d'Eratofthéne est un Poëme où il n'y a rien à reprendre. Direz-vous pour cela qu'Eratofthéne eft plus grand Poëte qu'Archiloque, qui fe brouille à la vérité, & manque d'ordre & d'économie en plufieurs endroits de fes écrits; (1) mais qui ne tombe dans ce défaut, qu'à caufe de cet efprit divin dont il est entraîné & qu'il ne fçauroit régler comme il veut ? Et même pour le Lyrique, choifiriez-vous plûtôt d'être Bacchylide que Pindare? ou pour la Tragédie, Ion ce Poëte de Chio, que Sophocle? En effet, ceux-là ne font jamais de faux pas, & n'ont rien qui ne foit écrit avec beaucoup d'élégance & d'agrément. Il n'en eft pas ainfi de Pindare & de Sophocle: car au milieu de leur plus grande violence, durant qu'ils tonnent & foudroyent, pour ainfi dire, fouvent leur ardeur vient mal-à-propos à s'éteindre, & ils tombent malheureusement. Et toutefois y a-t-il un honme de bon fens, (2) qui daignât comparer tous les Ouvrages d'Ion ensemble au feul Oedipe de Sophocle?

qu'il eft bien difficile de régler. DACIER.

la fimplicité de Théocrite étoit ce défaut.] Longin dit en gétrès-heureufe dans les Bucoli-néral, mais qui ne tombe dans ques; cependant il eft certain, ce défaut qu'à cause de cet ef comme Longin l'a fort bien prit divin dont il eft entraîné, vu qu'il y a quelques endroits qui ne fuivent pas bien la même idée, & qui s'éloignent fort de cette fimplicité. On verra un jour dans les Commentaires que j'ai faits fur ce Poëte, les endroits que Longin me paroît avoir entendus. DACIER.

(1) Mais qui ne tombe dans

(2) Qui daignât comparer. ] M. Defpreaux a très-bien exprimé le fens de Longin, bien que je croye qu'il faille lire en cet endroit avilyμhoaît ἴσης au lieu ἀντιτιμήσατο ἑξῆς. Ce qui m'eft échappé dans mes remarques Latines. TOLLIUS,

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