Quand Neptune vous rend les armes, Ce triomphe pour vous eft trop peu glorieux; L'Amour devoit à tant de charmes La conquête d'un Dieu maître des autres Dieux. Je fçai que Jupiter tient tout fous fon Empire, FOTO TO SOSOVO VOCD FAC SCENE I V. THETI S. Riftes honneurs, gloire cruelle, Triftes honneurs, gloire cruelle, Mon Amant n'eft qu'un infidele! Dieux! quel trouble faifit tous mes fens étonnez! Le perfide trahit une flâme fi belle ! Helas! mes jours infortunez Vont couler dans l'horreur d'une peine éternelle. Triftes honneurs, gloire cruetle; Pourquoi m'êtes-vous deftinez ? Vous qu'en ces lieux l'Amour appelle, Retournez dans le Ciel que vous abandonnez, Laiffez-moi m'occuper de ma douleur mortelle ; A de trop juftes pleurs mes yeux font condamnez. Triftes honneurs, gloire cruelle; Pourquoi m'êtes-vous deftinez? SCENE V. THETIS, PELEE. PE LE' E. Nfin je vous revois, quel bonheur pour ma fla Enfin me! Que ces moments me femblent doux ! THETI S. Allez chercher Doris, elle a touché votre ame, O Ciel! que vous entens-je dire? Quoi? lorfqu'à votre hymen vous fouffrez que j'afpire... THE TIS. Non, Ingrat, non, Perfide, il n'y faut plus penfer Mon hymen t'eût comblé de gloire, Mais il te plaît d'y renoncer Par une trahison fi noire. Non, Ingrat, non, Perfide, il n'y faut plus penfer. PELE'E Ah! quels noms pleins d'horreur me faites-vous entendre? Quel traitement, grands Dicux! & l'amour le plus tendre Peut-il fe l'être attiré ?. THETIS, Ton crime eft trop affuré, Tu ne fçaurois t'en défendre.. En vain des plus grands Dieux j'avois touché lè cœur, Je te facrifiois leur majesté suprême, Et j'euffe encor voulu que Jupiter lui-même Tu me fais cependant la plus cruelle injure, Quel deftin eft le mien? helas! C'est le fort d'une ardeur trop fidelle, & trop pure Le croyez vous, belle Déesse ? Quoi ? vous m'aimez, & j'aimerois Doris ? Ah! pour vous détromper d'un foupçon qui me bleffe, J'irai, même à vos yeux, l'accabler de mépris. THETI. S. Ne croy point m'ébloüir par une fauffe adreffe. On voit des Eclairs, & on entend le Tonnerre. Mais je puis me vanger, ces Eclairs que je voy, M'annoncent le Maître du Monde. Je Je fçaurai me forcer à recevoir la foy, Et je veux l'en punir en m'impofant la peine Et moi, je vais le voir ce Rival redoutable, Je vous parois coupable, Ah! que dis-tu ? fuy fa prefence, PELEE. Si je vous ai pu faire une mortelle offense; THETI S. Eloigne-toi, le bruit redouble, Je ne puis plus te voir icy fans trouble. A me chaffer vos efforts feront vains, THETI S. Va, fuy; te montrer que je crains, SCENE V I. JUPITER, THETIS. JUPITER. Deelle, dans ces lieux mon amour me confuit Avec tout l'éclat qui me fuit; Pour d'autres Beautez moins charmantes J'ai fouvent emprunté des formes differentes, vous; Il faut qu'à vos attraits mon hommage réponde, Que je veux être à vos genoux. THETIS. Permettez que mon cœur prenne peu d'affurance Sur des foins rrop flateurs que je n'attendois pas, Je fçai quels font mes appas, Et quelle eft votre conftance. JUPITER, Il eft vrai que jufqu'à ce jour J'ai pris pour cent Beautez un inconftant amour; Rien n'eft plus doux que d'arrêter |