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J

SCENE. V.

DORIS.

E ne le vois que trop, mes feux font méprilez,

J'ai cru que l'on m'aimoit, j'ai pris des efperances trop foibles apparences?

Sur de

Ciel ! quelle honte pour mon cœur
D'être tombé dans une erreur fi vaine!
Et quelle peine

De renoncer à cette douce erreur

Mais que fert ma plainte impuiffantez
Il faut punir & fe vanger.
Que par les maux l'Ingrat reffente
Dans quels maux il m'a fçû plonger;
Il faut punir & fe vanger.

Tout ce que la fureur prefente,
Eft permis pour se soulager;

Il faut punir & le vanger,

************************

SCENE VI

NEPTUNE, DORIS, Suite de Neptune.

Q

NEPTUNE.

U'on ne me fuive plus, allez, que l'on m'as tende,

Je veux que fans témoins cet Oracle le rende.

SCENE VII

NEPTUNE.

Edez pour quelque temps, importune Gran

C deur,

Cedez au tendre amour qui regue dans mon cœur. Moi que les vaftes Mers reconnoiffent pour Maitre, Je viens en tremblant reconnoître

Un plus grand pouvoir dans ces lieux; L'Amour qui m'y réduit fçait abaiffer les Dieux, Sa force contre nous affecte de paroître.

Cedez pour quelque temps, importune grandeur, Cedez au tendre amour qui regne dans mon cœur.

************************** SCENE VIII.

NEPTUNE, MINISTRES DU DESTIN.

UN DES MINISTRES.

Dieu de la Mer quél fdjet vous athene !

NEPTUNE.

Mon amour pour Thetis caufe toute ma peine,
Jupiter vient troubler mes feux,

Prononcez qui de nous verra remplir fes vœux.

UN DES MINISTRES.

Destin, un grand Dieu te demandé

Quel fuccès tu veux qu'il attende;
Dans tes fecrets il cherche à pénetrer,
Daigneras-tu les declarer ?

Le Miniftre eft faifi tout à coup d'une espece d'entoufiafme, & il continue.

Qu'un relpect plein d'épouvante
Faffe tout trembler,

L'avenir va fe révéler„.

Que tout l'Univers reffente
Un refpect plein d'épouvante,
Le Deftin eft prêt à parler.
CHOEUR.

Qu'un refpect plein d'épouvante
Faffe tout trembler,
L'Avenir va fe révéler.

Que cout l'Univers reffente
Un respect plein d'épouvante,
Le Deftin eft prêt à parler.
On entend une voix qui fort du fond du Temple,

ORACLE.

Ecoutez, Dieu de l'Onde,'

Tout ce que le Destin permet qu'on vous réponde. L'Epoux de la belle Thétis

Doit être un jour moins grand, moins puiffant que Lon Fils;

Tout le refte eft caché dans une nuit profonde,

NEPTUN E.

Ah! quel Oracle je téçoy !

Quel Arrêt menaçant! quelle funefte loy!

ACTEI V.

Le Théatre reprefente un lieu defert au bord

de la Mer.

SCENE I.

JUPITER, DORIS.

JUPITER.

Ans quel étonnement votre discours me jette ? Thetis pourroit brûler d'une flame fecrette! Neptune à Jupiter eft-il donc préferé ?

DORIS.

Non, un fimple Mortel, Pelée eft adoré.

Je viens de voir encor ces deux Amans ensemble, Ils fe cherchent partout, & le trouvent toûjours.

JUPITER.

Quoi ! lorfque fous mes Loix il n'eft rien qui ne tremble,

Un Mortel oferoit traverser mes amours?

DORIS.

Thetis vient en ces lieux, & vous pouvez vous

même

Vous éclaircir dans cet inftant.

SCENE

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JUPITER.

D Beffe expliquez-vous fur le fort qui m'atend.

Jupiter ne veut point que fa grandeur fuprême
Lui faffe auprès de vous un merite éclatant.
Il ne veut s'en fervir qu'à prouver qu'il vous aime,
En vous la foûmettant.

THE TI S..

Neptune ainfi que vous prétend à ma tendresse,
Il eft le Dieu des Mers, j'en fuis une Déesse,
Je dois redouter son couroux,

Il ne m'eft pas permis de choifir entre vous.
JUPITER.

Tant d'égards, tant de prévoyance
Sont des effets d'indifference,.
Ces timides ménagemens
Ne font pas faits pour les Amans.

THETIS.

Vous fçavez quelle eft ma fortune, Le Destin m'a foûmise au Maître de la Mer..

Mais

que

JUPITER.

Si vous aimiez Jupiter,

Vous craindriez moins Neptune.

me veut Protée ? il le faut écouter..

A a

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