SCENE III. JUPITER, THETIS,PROTE'E. N dre, PROTE'E à Jupiter. Eptune m'a chargé de venir vous apprendre Qu'il n'a plus le deffein de vous la difputer. JUPITER. Quel bonheur imprevû, vient icy me furprendre? Vous m'oppofiez un obftacle qui ceffe. Mais que vois-je, Thetis ? quelle fombre trifteffe Dans le moment que tout cede à mes feux? Pour m'affurer de tout ce trouble doit fuffire.. Un fidelle rapport. THE TI S. Quoi ? qu'a-t-on pû vous dire? JUPITER. Je vois que vous êtes coupable, Aux vœux d'un mortel méprifable? Je rendois feulement fon triomphe plus doux, Vous impofiez à cet amour fatal Qui tenoit Jupiter fous votre obéiffance. THE TI S. Ciel ! que viens-je d'entendre ! Par de cruels mépris vous osez m'irriter, bD༡?8891?6b9་ SCENE V. Q THETI S. Uelle horreur m'environne, & quel effroi Quels abîmes de maux s'ouvrent devant mes yeux! Quels traits peut nous lancer le fouverain des Dieux.! Ah! je le vois déja, je le vois qui prépare Trop funeftes Appas, pourquoi m'attirez-vous SCENE VI THETIS, PELEE. THETIS. H! Pelée, apprenez tous les malheurs enfem A ble, Jupiter fçait enfin nos fecrettes amours. Vous dirai-je encor plus? Ciel! je fremis, je trem ble.. Jupiter menace vos jours. Quoi ! de votre peril la funefte nouvelle Jupiter en fureur ne peut rien contre moi, THETIS. Si vous ne craignez pas pour vous, Que votre tendreffe eft charmante, THETI. S.. Craignez du moins pour une Amante, Quel feroit mon deftin? vous cefferiez de vivre, Si je pouvois vous suivre, Je ne me plaindrois pas. THETIS & PELE'E. Helas de quelles flâmes Nous perdons les douceurs! Quel amour unifloit nos cœurs ! Helas! de quelles flâmes Nous perdons les douceurs ? THETI S. Mais quels bruits pleins d'horreur troublent mes fens timides? Tous les Vents rassemblez frémiffent dans les airs. PELE'E. Je vois fortir des Enfers Les cruelles Eumenides. THETI S. Ah! c'en eft fait, je vous perds. SCENE VII. THETIS, PELEE, LES TROIS EUMENIDES, LES VENTS. Les Vents arrivent en faisant des efpeces de tourbillons autour de Pelée, avec des actions menaçantes. UNE EUMENIDE. P Elée, il faut aller fur ce Rocher funefte, Où dans un tourment éternel Partez, Vents, & l'emportez Dans ces lieux fi redoutez. Les Vents vont pour enlever Pelee |