THETI S. Accablez-moi plûtôt des plus affreufes peines, LES EUMENIDE S. Vos cris ne font point écoutez; Les Vents vont encore pour enlever Pelée. THE TI S. Arrêtez, cruels, arrêtez. PELEE à Thetis. Laiflez-moi d'un Rival devenir la victime, Quels rigoureux tourments n'ai-je pas meritez ? Les Vents enlevent Pelée. Q THETIS. Uoi! toute la Nature A ce fpectacle affreux ne fremit-elle pas ? Soleil, retourne fur tes pas, Plonge-nous pour jamais dans une nuit obfcure; HH A CTE V. La Décoration eft la même que dans l'Acte précedent. SCENE I JUPITER, MERCURE. MERCURE. "En doutez point, Neptune à fa flâme re N'En nonce, Sur l'oracle qu'icy je vous ai rapporté, Par mes avis il l'avoit confulté. JUPITER. Quel Oracle cruel! que je fuis agité ! J'ai puni mon Rival, Thetis ambitieuse Mon trouble eft extrême, Vous m'entraînez tour à tour, MERCURE. Le cœur de Jupiter n'eft fait que pour la gloire, L'amour n'y peut long-temps difputer la victoire. JUPITER. Non, il ne la difpute plus, C'en eft fait, ses nœuds font rompus. Pour monter fur ce Trône où le Ciel me revere, Pour me remplir d'effroi. Mais quel fouvenir me retrace Des charmes trop doux & trop chers ? Ma grandeur difparoit, tout fon éclat s'efface; Faudra-t-il fuccomber & rentrer dans mes ferst U Souverain des Dieux j'implore la clemence Dont j'éprouve la violence, S'ils étoient moins cruels; j'aurois moins d'espe rance De toucher un cœur genereux; Plus vous aimez, plus ma conftance Epargnez feulement les jours d'un Malheureux; ************************❀ SCENE III JUPITER, MERCURE, THETIS, DORIS à Jupiter, UN jufte répentir m'agite & me tourmente, J'ai troublé deux Amans dans leur flâme innocente, THETIS & MERCURE. MERCURE. La gloire vous en preffe. THETI S. L'Amour même, l'Amour vous en fait un devoir. JUPITER. Vents, partez, & que la Déeffe Revoye en ce moment l'Objet de la tendresse. THE TI S. Ah! quel gencreux retour! Doris fort. Quet bonheur pour mon amour! SCENE I V. 鮮茶 JUPITER, MERCURE, THETIS, PEL E'E ramené par les Vents. P THETIS à Pelée. Elée à mes foûpirs Jupiter a fait grace, De fon plus fier couroux fa bonté prend la place, |