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Trop heureux qui les peut recevoir !
La beauté foumet tout dès qu'elle fe fait voir,
C'eft regner que de plaire.

Que tes dons font charmans, Déeffe de Cythere!
Quand on a des appas, que l'on a de pouvoir !

CH OE U R.

Que tes dons font charmans, Déeffe de Cythere!
Quand on a des appas, que l'on a de pouvoir!

VENUS.

A peine Jupiter en lançant le tonnerre
Peut s'attirer les refpects de la Terre,
Sans effort deux beaux yeux
Se les attirent mieux.

CH OE U R.

A peine Jupiter en lançant le tonnerre
Peut s'attirer les refpects de la Terre,
Sans effort deux beaux yeux

Se les attirent mieux,

VENUS.

Dieux, Mortels, c'est à moi qu'il faut que tout fø rende,

Je ne veux pour encens que de tendres foupirs,
Les honneurs que Venus vous demandent
Sont les plus doux plaifirs.

UN PLAISIR.

Suivons tous, adorons une puiffance aimable.

Tranfports délicieux, nous nous livrons à vous.

Adorons, fuivons tous

Une puiffance aimable.

Ah! quel bonheur pour nous
Qu'un empire inévitable
Soit un empire fi doux!

CHOEUR.

Suivons tous, adorons une puiffance aimable.
Tranfports délicieux, nous nous livrons à vous,
Adorons, fuivons tous
Une puiffance aimable.
Ah! quel bonheur pour nous
Qu'un empire inévitable
Soit un empire fi doux!

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ACTE V.

Temple de Junon.

SCENE I.

LAVIN 1 E.

UBL trifte fort dans ce Temple m'aï

mene?

Pourquoi faut-il que j'y fuive la Reine ? Ici tout reconnoît la Maitreffe des Dieux

Qui nous hait, & qui nous accable,

F fiiij

Turnus feroit peu redoutable

Sans le fecours qui lui vient de ces lieux.

Peut-être le combat en ce moment commence,
Peut-être en ce moment Enée eft en danger.
Juftes Dieux, prenez fa défense,

Ah! pourriez-vous ne le pas proteger !

Qu'ai-je dit? où m'emporte une ardeur témeraire ?
Dans le Temple où je fuis,quels voux ai-je formez?
Vœux trop ardens, tenez-vous renfermez,
Vous pourriez de Junon redoubler la colere.

Helas ! quand pour moi feule il expofe fes jours;
Quand je vois de fa mort l'image menaçante,
Il faut encor qu'une timide Amante
Ne puiffe de ses vœux lui prêter le fecours.

ແລ

SCENE II

LA REINE, LAVINIE..

MA

LA REINE.

A fille, triomphons, j'ai fait un facrifie
Qui nous promet un heureux fort.

Du plaifir que je fens partage le tranfport,

Il n'en faut point douter, Junon nous eft propice, Et l'on va du Troyen nous annoncer la mort.

LAVINIE

Sa mort! ah! je fremis!

LA REINE.

Quelle eft cette furprise ?

Quqi ? contre un ennemi le Ciel nous favorife,

Et j'entens vos foupirs, je vois couler vos pleurs ? LAVINIE.

Paifque ma flâme s'eft trahie,

Je ne vous cache plus mes mortelles douleurs,
Avec cet ennemi je vais perdre la vie.
LA REINE.

Qu'entens je? ah! rougiffez de cet indigne amour.
LAVIN E.

Contentez-vous qu'il m'en coûte le jour.

Chere Ombre, qui déjà peut-être

Dans ces funeftes lieux excs autour de moi,,
Je dois en te fuivant récompenfer ta foi
Que j'ai fçû fi mal reconnoître,

Je vais ou te vanger des crimes que j'ai faits,
Ou m'unir à toi pour jamais.

SCENE III.

LA REINE, LAVINIE, CAMILLE.

H

LA RE-IN E.

Elas! quel eft ce trouble, & que dois-je en at tendre ?

Parle, quel eft l'arrêt que le fort vient de rendre?

CAMILLE.

Ah! que ne pouvez-vous à jamais l'ignorer?.

Sous le fer ennemi Turnus vient d'expirer.

LA REINE.

O préfages trompeurs ! ô deftin trop contraire!

CAMILLE.

Le fuperbe Troyen va fe rendre en ces lieux.

LA REIN E.

Fuyons un vainqueur odieux,

Déeffe, a-t-il enfin furmonté ta colere?

SCENE IV.

LE ROY, ENEE, LAVINIE ILIONE'E, CAMILLE, Soldats Troyens, Peuples Latins.

LE ROY.

MA fille, tu vois le vainqueur ;

pour prix de fa victoire il a droit fur ton cœur. Mais pour ne vous unir qu'avec d'heureux présages Je veux que fes hommages

De Junon, s'il fe peut,fléchiffent la rigueur.

ENE'E.

Il ne me fuffit pas que fa colere ceffe,

Mon bonheur le plus grand dépend de la Princeffe. à Lavinie.

Votre cœur avec moi daigne-t-il partager

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