페이지 이미지
PDF
ePub

pre grandeur à la confervation de l'autorité Royale.

Les Evêques, gagnés par des graces fi pleines de diftinction, fe dévouerent aux intérêts de la Cour; & les Eccléfiaftiques du fecond Ordre fuivirent le même parti, tant par la dépendance où ils étoient de leurs Supérieurs, que parce que la protection de la Cour & la recommandation de la Reine auprès des Chapitres étoit le moyen le plus für pour parvenir à l'Epifcopat. Les Seigneurs & les Gentilshommes, déja jaloux des grands biens & de la puiffance du Clergé, n'apperçurent qu'avec beaucoup de chagrin la nouvelle autorité des Evêques : ils n'oferent cependant éclater du vivant de la Reine. Cette Princesse auffi habile que puiffante, avoit des créatures fecretes & cachées

1395.

1395.

parmi les Mécontens qui l'avertiffoient de leurs réfolutions, & qui rompoient toutes les mefures qu'ils euffent pu prendre. pour secouer le joug de fa domi

nation.

Après fa mort, le Roi Eric fuccéda à fes trois Couronnes, mais il n'hérita ni de fa puiffance, ni de fon habileté : il fe retira en Danemarck, d'où il envoya des Gouverneurs en Suede qui traitoient les Peuples de ce Royaume plutôt comme des ennemis défarmés, que comme les Sujets naturels de leur Prince. On les accabla d'impôts, & on remplit le Royaume de Troupes qui pilloient impunément les Provinces: les Soldats Danois ajoutoient la raillerie & l'infulte aux violences: leurs Officiers diffimuloient ces défordres, foit qu'ils tiraffent contribution du

pillage de leurs Soldats, ou qu'ils euffent des ordres fecrets de les fouffrir. Les plaintes des maleheureux ne pénétroient point jufqu'au Prince, ou étoient rejettées avec mépris. Les Suédois, ne pouvant efperer de fin ni d'adouciffement à leurs miferes que dans le changement de l'Etat, fongerent à s'affranchir d'une domination qui leur avoit paru injufte dès fon commencement, & étoit devenue tirannique & infupportable.

Engelbreath, Gentilhomme de la Province de Dalécarlie " touché des malheurs de fon Pays, prit les armes le premier, & fit foulever les Payfans de fon Canton: c'étoient des Peuples qui habitoient vers le Nord de la Suede, gens fimples & groffiers, affectionnés au Prince & à la Patrie; mais jaloux de leurs Privi

1395.

1434.

que

te la gloire en revînt à un fim-
ple Gentilhomme tel qu'Engel-
breath; & il craignit même
dans l'affection que les Payfans
lui portoient, ils ne difpofaffent
en fa faveur d'un Royaume qu'ils
avoient prefque conquis entie-
rement fous fa conduite : il fe
joignit habilement à fes Troupes
& à fon parti, afin de s'en ren-
dre le Chef & le Maître; & il
obtint fans peine un pouvoir qui
étoit dû à fa naiffance & à fa
dignité.

Ce Seigneur profita de la méfintelligence qui étoit alors entre le Roi Eric & les Danois. Ce Prince, fe voyant Souverain de trois grands Royaumes, crut que fa puiffance le mettoit au dessus des Loix & des Priviléges de ces Nations il traitoit les Danois

:

& les Norvégiens peu différemment des Suédois: il prétendoit régner

que

régner d'une maniere toute defpotique, & fans égard pour des gens qui vouloient bien être fes Sujets, mais qui ne pouvoient fouffrir d'être traités en esclaves. Une domination fi tyrannifit foulever les trois Royaumes contre lui, fans qu'il lui reftât des Sujets fideles, & qu'il pût oppofer aux révoltés. Les Danois le forcerent d'abandonner le Royaume, & ils déférerent leur Couronne à Christophe de Baviere fon neveu. Ce Prince ne fut pas plutôt fur le Thrône de Danemarck, qu'il demanda aux Etats de Suede & de Norvege d'être reconnu pour leur Souverain, fuivant le Traité de Colmar. Les Norvégiens s'y foumirent. Le Grand Maréchal de Suede & les principaux de la Nobleffe auroient bien voulu Tome I.

E

1439.

« 이전계속 »