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peindre le verre, décrite dans l'art de la Verrerie de Kunckel, p. 329, qu'on délayoit les couleurs avec de l'eau, dans laquelle on avoit fait diffoudre du borax; qu'on appliquoit les couleurs fur un côté du verre ; qu'on ftratifioit ce verre avec de la chaux vive, & qu'on mettoit le tout à calciner dans le feu. On peut aifément voir que dans cette opération le borax met la furface du verre en fufion, pendant que le phlogiftique de la chaux joint à celui du métal, porte la couleur dans le verre. Que peut fignifier la grande attention que l'on recommande de ceffer le feu précisément dans un temps marqué ? finon qu'en le continuant plus long-temps, il diffiperoit le phogistique qui doit porter la couleur dans le verre, & que par-là la Peinture feroit gâtée.

Pour réfoudre la queftion pourquoi l'or donne la couleur pourpre, il fau- . droit en même temps dire pourquoi le cuivre donne une couleur verte, le cobalt une couleur bleue, &c.

Il eft certain que la couleur pourpre eft en quelque façon propre à l'or, toutes les fois qu'on le rend mifcible

avec le verre en fonte; ce n'est pas qu'il ne donne auffi d'autres couleurs, comme des noirs, des bruns & des violets; mais en examinant de près ces couleurs, on leur trouve toujours une teinte de pourpre plus ou moins forte.

Tous les précipités d'or par les alkalis fixes qui font jaunes ou blanchâtres, prennent une couleur bleue ou rougeâtre lorfqu'on les réverbere fous une moufle; mais toutes ces couleurs tirent davantage fur le pourpre lorfqu'elles font parfondues fur l'Émail,

CHAPITRE VI,

CHAPITRE VI.

PARM

Les Couleurs Bleues.

ARMI le peu de procédés qui nous font reftés fur la Peinture en Émail on trouve des auteurs qui recommandent de tirer la couleur bleue de l'argent; il faut imaginer que celui qu'ils

ont employé, n'étoit point exempt de cuivre, & qu'il n'en avoit point été affez purifié, vu que dans toutes les opérations que l'on a faites avec l'argent totalement délivré du cuivre, on n'a jamais pu obtenir qu'une couleur jaune, très-fixe à la vérité, mais fale, d'un ton faux, & qui n'eft pas jaune quand on l'emploie.D'autres ont voulu que l'on employât l'outremer; mais cette couleur eft tirée du lapis lazuli, qui eft fouvent une pierre calcaire puifqu'elle eft attaquable par les acides; par conféquent fa couleur peut être emportée par le feu, lorfqu'il eft pouffé au point néceffaire pour parfondre: c'eft ce que l'expérience a toujours confirmé Partie I.

L

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toutes les fois qu'on a voulu s'en fervir.

Le lapis lazuli, comme M. Margraff l'a prouvé, tient fa couleur bleue du fer; cette couleur, il eft vrai, résiste à un feu médiocre, & aux extinctions dans le vinaigre, que l'on fait du lapis après l'avoir rougi; mais cette couleur broyée & employée avec trois fois fon poids de fondant, ne produit fur l'Émail qu'une couleur verdâtre & terreuse, qui s'altere même lorfqu'on l'expofe plufieurs fois au fep.

De plus, quoique le lapis donne quelques étincelles lorfqu'on le frappe avec le briquet, il ne laisse pas d'être facilement attaqué par les acides après avoir été calciné au feu, & alors il fe réfout en une espece de mucilage blan→ châtre, dont on ne peut plus tirer aucune couleur.

En général, il faut observer que les terres & les pierres colorées donnent dans l'Émail des couleurs qui n'ont ni la pureté ni la vivacité de celles que l'on tire des chaux pures des métaux,

Il refte le faffre & le fmalt ou bleu d'Émail; mais le faffre eft une compofition faite avec le cobalt, à qui l'on

a enlevé l'arfenic qu'il contenoit par la calcination, qu'on a mêlé enfuite avec de la potaffe & du fable vitrifiable : on fent bien que l'on ne peut pas effayer de peindre avec ce mêlange; & quand on viendroit à bout de féparer le cobalt calciné, du fable & de la potaffe, ou qu'on auroit du cobalt feul que l'on feroit calciner, le cobalt dans cet état eft d'un gris noîrâtre ; ce qui obligeroit le Peintre d'avoir une palette idéale fur cette couleur, ce qu'il faut tâcher d'éviter.

Le bleu d'Émail eft ce même cobalt calciné, mêlé avec de la potaffe & du fable ou de la pierre vitrifiable, dont on vient de parler, qui, mis au feu & pouffé à la vitrification, donne un beau verre bleu, que l'on écrafe enfuite, & dont on fait une poudre très - fine par des lotions; mais quelque degré de fineffe que l'on ait donné à cette poudre, ce n'eft jamais que du verre pulvérisé, qui ne coule point aifément au pinceau & qui ne fe mêle point avec l'huile : tous les Peintres lui connoiffent ces défauts; d'ailleurs, ce verre étant trèsdur à fondre, il faut lui ajouter du

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