페이지 이미지
PDF
ePub

ques fafrans de mars d'un beau rouge vif ou d'écarlate, mêlés avec du bleu, donneront du cramoifi; les mêmes fafrans de mars, mêlés avec du blanc, donneront des couleurs de chair. Les fafrans de mars les plus jaunes, mêlés avec le blanc, pourront donner des jaunes clairs; en un mot, le Peintre en Émail, à volonté, pourra fe former une palette avec autant de facilité que le Peintre en huile.

Na. Toutes les couleurs qui font propres à être employées fur l'Émail, peuvent auffi être employées fur la porcelaine; il ne s'agit que de proportionner la quantité du fondant à la folidité de la pâte dont eft compofée la porcelaine fur laquelle on voudra peindre.

Fin de la premiere Partie,

[ocr errors]
[merged small][ocr errors][ocr errors]

****

**

***

MÉMOIRE

SUR

LA PORCELAINE.

QUOIQUE

UOIQUE le nombre des manufactures de porcelaines se soit actuellement fort multiplié, & que chacune de ces manufactures emploie des matieres différentes dont elle fait myftere, & qu'elle regarde comme un fecret qui lui eft particulier, on peut cependant réduire la porcelaine en général à deux efpeces: favoir, la porcelaine des Indes, & fous ce nom on comprend celle qui fe fait à la Chine & au Japon : la feconde efpece peut être appellée porcelaine d'Europe; & fous ce nom on com prend toutes les différentes manufactures qui s'en font établies en Europe; Partie II.

Q

quoique ces deux efpeces de porcelaine paroiffent fe reffembler au premier coup d'œil, & être toutes une espece de demi-vitrification, on fera voir qu'elres different beaucoup quant aux matieres dont elles font compofées, & quant aux qualités qu'elles renferment. La porcelaine des Indes & la porcelaine de l'Europe peuvent être regardées toutes deux comme une espece de demi-vitrification, mais avec la différence que la demi-vitrification de la porcelaine d'Europe peut être rendue complette, c'eft-à-dire, qu'elle peut

devenir totalement verre fi on lui donne un feu plus violent, ou qui foit continué plus long-temps; au lieu que la porcelaine des Indes, une fois portée à fon degré de cuiffon, ne peut plus, par la durée du même feu, & même d'un plus violent, être pouffée à un plus grand degré de vitrification; l'ufage que l'on en fait en l'employant, pour fervir de fupport aux matieres que l'on a expofées au feu des miroirs ardents les plus forts, eft une preuve qui paroît ne rien láiffer à defirer làdeffus.

[ocr errors]

Nous n'entrons point ici dans le détail des différentes matieres dont on fe fort pour faire la porcelaine en Europe: chaque manufacture a la fienne & en fait un grand fecret; tout ce que l'on fait en général, c'eft que la base ordinaire des porcelaines d'Europe eft une fritte. Cette fritte eft une compofition pareille à celle dont on fe fert pour faire le verre & le cryftal; c'est un mélange d'alkali fixe (on emploie ordinairement la potaffe), & de pierres vitrifiables calcinées, comme pierres à fufil, fable blanc, &c. On expose ce mêlange fous le four qui fert à cuire la porcelaine, afin que les matieres graffes qu'il peut contenir, fe brûlent, ce qui le purifie, & qu'il y prenne un commencement de vitrification. Comme cette manipulation est la même que l'on obferve pour faire le verre & le cryftal, il n'est pas douteux que cette matiere n'en produisît de fort beau & de fort tranfparent, fi l'on venoit à la pouffer davantage au feu; mais comme il ne faut qu'une demi-vitrification pour faire la porcelaine, & que cette compofition

[ocr errors]
« 이전계속 »