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du métal & la réunion de ces petites molécules. C'eft de cette façon que l'on vient à bout de faire attaquer l'argent par l'efprit de fel, ce qu'il ne peut point faire par la voie humide.

Plufieurs Chymiftes ont prétendu que les métaux qui fe mettoient en fufion avant de rougir, comme le plomb & l'étain, n'étoient point fufceptibles d'être travaillés par là cémentation. Cela peut être vrai, lorfqu'on fe contente de les réduire en lames; mais il paroît dans l'opération par laquelle on a fait le blanc, qu'il fuffit de mettre le fel dans l'étain lorsqu'il est en fonte, au point d'être rouge, & qu'en agitant bien le tout avec une baguette de fer, le fel pénétre le métal, & fe réduit avec lui en une maffe, qu'on peut facilement mettre en poudre après qu'elle a reçu un degré de calcination fuffifant.

On a préféré, pour calciner l'étain, le fel marin aux autres fels, parce qu'il eft de tous les fels celui dont l'acide divife le plus parfaitement les maffes aggrégatives; parce qu'il eft auffi celui de tous les fels dont l'acide enleve le moins le phlogiftique aux fubftances métalliques,

métalliques, & celui dont la base donne à ces fubftances plus aifément le degré de fufibilité capable de les amener au point de la vitrification, avant d'avoir perdu la portion de phlogistique qui conftitue leur couleur.

On ne peut pas nier que dans l'opération que l'on vient de donner pour faire le blanc, une partie de la bafe du fel marin ne foit entrée dans la combinaison, puifqu'après toutes les calcinations & toutes les édulcorations, on a trouvé par le calcul qu'en employant un gros d'étain & deux gros de fel marin, il eft refté 32 grains de la bafe du fel marin unis à la chaux d'étain, puifque le blanc tout-à-fait fini a pefé i gros 32 grains; s'il n'en eft pas refté une plus grande quantité, il faut s'en prendre aux édulcorations qui en ont enlevé une portion. Il feroit mieux que toutes les édulcorations dont on parlera dans cet Ouvrage, ne fe fiffent qu'avec de l'eau diftillée; mais à caufe de la grande quantité qu'on eft obligé d'employer, on a cru pouvoir se contenter de l'eau de riviere filtrée, pour rendre les opérations plus faciles. Partie I

F

CHAPITRE

IV.

Les Rouges & les autres Couleurs tirées du fer.

ENTRE tous les métaux, il n'y en a

point qui produife dans la nature une plus grande quantité & une plus grande variété de couleurs que le fer. Il a été démontré que prefque toutes les pierres & toutes les terres, de quelque efpece qu'elles puiffent être, qui contiennent des couleurs, ne les doivent qu'au fer. En effet, après les avoir travaillées de façon à leur enlever le fer qu'elles contenoient, elles font reftées blanches & fans aucune couleur.

Comme la terre végétale contient auffi du fer, on a foupçonné ( & c'est affez le fentiment de Henckel dans fon Flora Saturnigans) que ce métal pourroit bien être la principale cause des différentes couleurs que tous les végétaux nous préfentent dans leurs feuilles, leurs fleurs & leurs fruits. On a trouvé du fer attirable par l'aimant

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dans les cendres de plufieurs végétaux que l'on a fait brûler; mais on ne doit pas en conclure que ceux dans les cendres defquels on n'a pas trouvé de fer attirable par l'aimant ne puffent en contenir on n'ignore pas que le fer pouffé à un certain degré de calcination, perd fon phlogistique & que dans cet état, il ne peut plus être attiré par l'aimant ; n'eft-il pas probable que le fer, qui eft en petite quantité & dans un grand état de divifion dans les végetaux, peut par le feu feul de l'incinération être réduit au point de calcination qui fuffit pour lui faire perdre fon phlogistique? Il ne feroit point étonnant dans ce cas que l'on ne trouvât point de fer attirable par l'aimant dans les cendres de certaines plantes, quoiqu'elles en euffent contenu. Il fe pourroit bien faire auffi que le fer que l'on trouve dans les cendres de certaines plantes, n'eût de phlogistique que celui qui lui a été fourni par la plante en brûlant.

La facilité avec laquelle le fer peut être attaqué par tous les diffolvants & l'extrême divifion dans laquelle il

peut être mis, le rendent fufceptible d'être tranfporté dans les petits canaux des végétaux; s'il eft vrai que ce foit lui qui y produife toutes les différentes couleurs que nous y appercevons, on doit tout attendre dans la Peinture en Émail des propriétés d'un métal, qui par les différentes combinaisons où il peut entrer, peut produire une auffi grande variété de couleurs.

Le rouge écarlate que produit le fafran de mars, étoit fur-tout de la plus grande importance pour les Peintres en Émail. Cette couleur, dont le jaune paroît être la base, étoit absolument néceffaire dans les carnations, fur-tout dans celles des jeunes perfonnes. La chofe ne paroiffoit pas difficile ; la calcination du vitriol de mars, celle de la couperofe verte, & toutes les préparations de fafrans de mars, décrites dans l'art de la Verrerie de Kunckel, fourniffoient abondamment du plus beau rouge & de fort aifé à employer au pinceau. Mais malgré toutes les édulcorations que l'on avoit pu faire à ces couleurs, & les différents fondants qu'on y avoit appropriés, elles étoient enle

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