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AVERTISSEMENT.

ON

Na cru devoir fe hâter de mettre les Artistes en poffeffion d'un Ouvrage qu'ils defiroient depuis long-temps; il eft dû aux travaux conftants & réitérésď'une perfonne qui aux connoiffances les plus exactes & les plus profondes dans la Chymie, joignoit les qualités les plus eftimables dans la Société : fon Ouvrage fournira la preuve des unes; qu'il foit permis à ceux qui ont joui des autres, de fe foulager en s'entretenant de la perte qu'ils ont faite.

M. de MONTAMY, Auteur de ce Traité étoit d'une famille noble & ancienne de la Basse Normandie (a). Dès fa plus ten

(*) Son nom de famille eft d'Arclais ; c'eft le

dre jeuneffe, ennemi de la diffipation & des frivolités, il eut un goût décidé pour les Sciences; après avoir fait fes études dans l'Univerfité de Caen, de retour dans la maifon paternelle, il s'appliqua très-férieusement à la Phyfique & aux Mathématiques, dans lesquelles, par luimême & quoique privé de fecours, il fit des progrès furprenants; cependant à la fin le defir de perfectionnér fes connoiffances & de converfer avec des perfonnes habiles, lui fit quitter la Province pour venir puifer des lumieres dans la Capitale; il y

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nom d'une terre qui de temps immémoriale s'eft identifié avec celui de fes anciens poffeffeurs cette famille dont on ne connoît point l'origine, prouve fa nobleffe fur des titres autentiques, & fuivis depuis 1380 jusqu'à préfent. Depuis l'an 15co elle s'eft partagée en deux branches, qui font celle de Monbofq & celle de Montamy.

vécut quelque temps dans une retraite philofophique, content d'un petit nombre d'amis que la douceur de fes mœurs, & fa candeur ne purent manquer de lui faire. Cependant fes lumieres le firent bientôt connoître, & lui donnerent accès auprès de feu M. le Duc d'Orléans : ce Prince auffi religieux qu'ami des Sciences, ne tarda point à fentir le mérite de M. de Montamy; pour lui donner des marques de fon eftime, il l'attacha à fa Perfonne par une place de Gentilhomme ordinaire. Affuré de plus en plus de fa probité, de ses talents, de fon attachement pour la religion, il le plaça bientôt auprès de M. le Duc de Chartres (aujourd'hui Duc d'Orléans), & voulut qu'il coopérât à fon éducation. Depuis ce temps M de Montamy ne quitta plus ce

Prince

fes

;

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il le fuivit dans toutes campagnes, & par fes fideles fervices, il mérita fon eftime fa confiance & fes bontés. Ce fut pour récompenfer fes foins affidus que, devenu le maître de faire éclater fa reconnoiffance, Ice Prince lui donna la place de fon premier Maître d'Hôtel vacante par la mort de M. de Court, Vice-Amiral de France; M. de Montamy la remplit avec une vigilance, une probité, & un défintéreffement qui jamais ne fe font démentis qui ont réuni tous les fuffrages en fa faveur, & qui lui ont mérité les larmes que ce Prince répandit en apprenant fa mort.

Ces fentiments font faits pour être fincérement partagés par tous ceux qui ont eu l'avantage de connoître M. de Montamy; ils regretteront toujours en lui un

ami fincere, indulgent, éclairé,qui apportoit dans la Société toutes les qualités qui peuvent la rendre aimable.

La vie active de M. de Montamy ne l'empêcha point de se livrer à fon goût pour les Sciences elles firent tous fes délices; il leur confacra tous les moments que fes occupations lui laifferent; s'il parut abandonner les Mathématiques, dans lefquelles il avoit fait de grands progrès, ce fut pour fe livrer à la Phyfique expérimentale & à la Chymie, qui eurent fur-tout des attraits pour lui, & qui finirent par absorber toute fon attention. Cet Ouvrage fuffit pour prouver qu'il n'y a point travaillé fans fuccés ; les expériences qu'il renferme montreront l'étendue de fes lumieres, l'opiniâtreté de fon travail : les Artiftes & les

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