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bien mauvaise de la nation anglaise, en cent trente-sept pages. Tout cela n'est pas lisible.

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Le Voyage d'Alcimédon, ou le Naufrage qui conduit au port est un petit roman froid et insipide qu'on a attribué à M. le cardinal de Bernis. Il est d'un M. de Choiseul qui sert dans la marine.

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Phantasiologie, ou Lettres philosophiques à Mme de ***, sur la faculté imaginative 2. Autre platitude.

- Abrégé chronologique de l'histoire de la Société de Jésus, pour servir d'introduction au procès que le public fait aux jésuites et à la justification des édits du roi de Portugal contre ces Pères3. C'est encore un présent que les jansénistes ont fait à leurs bons amis de la robe de saint Ignace.

- Le Patriotisme, mauvais poëme de M. l'abbé Desjardins.

- Journal historique des campagnes du capitaine Thurot. Le pauvre capitaine Thurot est devenu fameux par la fin qu'il a faite. Ce journal ne contient que ses campagnes de 1757 et 1758 sur les côtes de l'Irlande et d'Écosse. Vraisemblablement on nous donnera la suite de ses exploits.

État ou Tableau de la ville de Paris, considérée relativement au nécessaire, à l'utile, à l'agréable et à l'administration. On a dit de l'Almanach royal que c'était un des livres qui contenaient le plus de vérités. Le Tableau de Paris pourra peutêtre lui disputer cette gloire. C'est un livre fort commode pour quelqu'un qui veut bien connaître son Paris. On l'a considérablement augmenté à cette nouvelle édition. L'auteur s'appelle M. de Jèze, avocat.

- Observations sur un ouvrage intitulé Vindicia typogra

1. Amsterdam, 1761, in-12. Attribué par Quérard au comte de Martigny.

2. (Par le marquis de Feuquières.) Oxford et Paris, 1760, in-12.

3. (Par l'abbé J. Tailhié.) En France, 1760, in-12. Nouvelle édition corrigée et augmentée par l'auteur, même année, in-12.

4. S. 1., 1759, in-8°, 8 pages.

5. Bragelongne a publié en 1778 un Journal de la navigation d'une escadre aux ordres du capitaine Thurot.

6. (Avec préface par Pesselier.) Paris, Prault, 1761, in-8°. Ce livre avait d'abord paru en 175 sous le titre de Journal du citoyen. La Bibliothèque de la ville de Paris possède les éditions de 1757, de 1760 (s. d.), de 1761 et de 1762, qui présentent toutes quelques modifications dans le titre.

phicæ, pour servir de suite au Traité de l'origine et des productions de l'imprimerie en taille de bois, par M. Fournier le jeune, fondeur de caractères1. M. Fournier est un homme distingué dans son art. Il y a à Leipzig un jeune imprimeur, M. Breikopf, qui peut aller de pair avec M. Fournier. Ils ont tous les deux des vues fort étendues. L'opinion de M. Fournier est que Guttemberg n'est pas l'inventeur de l'imprimerie, et il croit l'avoir prouvé contre le sentiment de M. Schoepflin, savant professeur de l'université de Strasbourg.

ΜΑΙ

1er mai 1760.

MADRIGAL

PAR M. DE SAINT-LAMBERT.

Thémire est peu sensible à l'amour qu'elle inspire.
Je connais tout le prix du temps,

Je connais le cœur de Thémire,

J'en jouirai quelques instants.

Il faut sans en perdre un les passer auprès d'elle;
Opposer plus d'amour à sa légèreté,

Et du moins, si Thémire est encore infidèle,
Je ne l'aurai pas mérité.

AUTRE

PAR LE MÊME.

Avec moins de talent vous séduiriez mon cœur,
Avec moins de beauté vous me plairiez encore;
Vous réunissez tout, et tout fait mon bonheur
Vous m'aimez et je vous adore.

A chaque instant plus amoureux,

Je rends grâces aux dieux des progrès de ma flamme :
L'amour rassemble dans mon âme

Les plaisirs de tous les heureux.

1. Paris, 1760, in-8°.

AUTRE

PAR LE MÊME.

De nos destins le ciel seul est le maître.
Si ma fortune eût dépendu de moi,
Vous m'aimeriez; je ne serais pas roi,

Mais je serais tout ce que je veux être.

On a commencé un nouveau journal sous le titre de Génie de la littérature italienne1. Ce titre indique assez l'objet des auteurs. Ils se proposent de donner seize volumes par an, pour lesquels on peut souscrire. Ce que j'en ai vu m'a paru si mal fait que je ne conseillerais à personne de perdre son temps à cette lecture. Il y a dans le premier volume des morceaux remplis de bévues, qui prouvent que le traducteur n'avait pas la connaissance la plus vulgaire de la langue italienne.

- L'Inoculation nécessaire. Une feuille in-4°. C'est une plate et mauvaise plaisanterie qui me paraît dans le ton et de la force de M. l'abbé Coyer.

La Logique de l'esprit et du cœur, à l'usage des dames3. Brochure de cent pages. Petite rapsodie de remarques communes. On m'a dit qu'elle était d'un nommé Blanchet.

- Le Tableau de la nature. Poëme de vingt-quatre pages, que personne n'a regardé.

Pensées et Réflexions morales sur divers sujets 5. Petit volume de deux cents pages. C'est une autre rapsodie de réflexions triviales, qui n'a pas trouvé de lecteurs. Voici une de ces réflexions « Le sentiment ne s'exige ni ne se demande; il se mérite.» Je dis que si cette façon d'écrire pouvait jamais devenir à la mode, la langue serait bientôt barbare. Heureusement tout ce barbouillage reste dans l'obscurité, et ne trouve tout au plus des lecteurs que dans les îles sous le vent.

- Lettres pour servir de suite à l'Ami des hommes. Ce

1. (Par J.-R. Sanseverino et Gaillard de Graville.) Paris, 1760, 2 vol. in-12. 2. Il en existe aussi une édition in-8°, 14 pages, s. l. n. d. L'auteur est inconnu. 3. La Haye et Paris, 1760, in-12.

4. (Par l'abbé E.-J. Desnoyers.) Londres et Paris, 1760, in-8°.

5. (Par Mme Thiroux d'Arconville.) Avignon (Paris), 1760, in-12.

6. Avignon, 1760, in-8°. Ce volume est ainsi composé: Lettre d'un ingénieur de province à un inspecteur des ponts et chaussées sur les corvées (par Claude Bour

recueil, joliment imprimé, consiste en trois lettres, l'une sur les corvées, et les deux autres sur la milice; mais toutes les trois avaient déjà été imprimées séparément.

-Les Traits de l'histoire universelle, sacrée et profane, d'après les plus grands peintres et les meilleurs écrivains. Ouvrage destiné principalement à l'éducation des jeunes gens; propre aussi aussi pour pour l'instruction et l'amusement des personnes de tout âge et de tout sexe, qui veulent avoir des notions de l'histoire, par M. Le Maire, graveur1. Voilà le titre d'un ouvrage périodique qui a commencé l'hiver dernier par la Genèse et qui se continue. Il en paraît un cahier tous les mois. L'idée de cet ouvrage me paraît bonne; il pourrait être utile à la jeunesse ; mais l'exécution en est trop mauvaise. On a de la peine à reconnaître le génie de Raphaël et de Rubens dans les copies de M. Le Maire, et le texte qui se trouve sous ces gravures est pitoyable.

-Description du Parnasse français, de M. Titon du Tillet. A la suite de cette description se trouvent toutes les pièces en prose et en vers composées à la louange du Parnasse français en bronze. M. Titon du Tillet, maître d'hôtel de feu Mine la Dauphine, mère du roi, est un des hommes du siècle qui ont été le plus loués par nos journalistes; mais aussi nos journalistes sont de tous les hommes du siècle les plus plats et les plus absurdes.

15 mai 1760.

M. de Voltaire a dit quelque part qu'un discours de réception et d'entrée à l'Académie française était composé de quatre ou cinq propositions essentielles. La première, que le cardinal de Richelieu était un grand homme; ce qui n'empêchait pas, en second lieu, le chancelier Séguier d'être de son côté un grand homme, sans compter, troisièmement, que Louis XIV avait

gelat). Réponse d'un major d'infanterie à un intendant de province sur la milice. Lettre d'un subdélégué à un intendant de province sur la milice. La pagination de ces trois pièces est unique. D'après une note de Jamet le jeune, les deux dernières seraient de Perrin, secrétaire du maréchal de Belle-Isle. Voir page 151. 1. Paris, 1760, 6 vol. in-12, et 1771, 6 vol. in-8°, Le texte était rédigé par l'abbé Aubert.

2. Paris, 1760, in-folio. La première édition est de 1727, in-12.

été aussi un grand homme; mais que, quatrièmement, l'académicien auquel on succède avait été surtout un très-grand homme, ainsi que le directeur, le secrétaire, et même tous les membres de l'Académie; et que, cinquièmement, lui, récipiendaire, pourrait bien être aussi une espèce de grand homme1; ce qui fait que de tous ces ingrédients de grands hommes on compose ordinairement le discours le plus plat et le plus insipide qui se débite dans le royaume des Gaules, où cependant il s'en débite tant de cette espèce. M. Le Franc de Pompignan, en prenant séance à l'Académie française, a cru devoir s'écarter, du moins à quelques égards, de la route ordinaire. D'abord il s'est attaché principalement à nous laisser soupçonner que lui, récipiendaire, était un très-grand homme; ensuite il convient bien que M, de Maupertuis, auquel il succède, était aussi une espèce de grand homme, ainsi que Richelieu, Séguier, et Louis XIV; mais il s'arrête là, et le reste de son discours est une invective très-forte contre les philosophes et les gens de lettres de nos jours; ce qui fait que Richelieu, Séguier, Louis XIV, et Maupertuis, morts, il ne reste, compte fait, de grands hommes à la France que M. Le Franc de Pompignan, et que Voltaire, Diderot, Buffon, d'Alembert, ne sont pas bons à jeter aux chiens. Ce discours n'a pas été reçu du public avec indifférence. On a trouvé singulier que le seul grand homme qu'il y eût en France arrivât du fond de la Gascogne dans la capitale pour nous apprendre qu'on ne pouvait être grand homme qu'autant qu'on allait à la messe et qu'on disait son chapelet, et que Maupertuis n'avait été grand homme que parce qu'il était mort entre les mains des capucins. On a trouvé à redire que M. Le Franc débutât à l'Académie française par une satire contre les gens de lettres, et qu'il nous imputât de n'avoir qu'une fausse littérature et une fausse philosophie, ce qui, pour parler avec plus d'exactitude, voudrait dire que notre philosophie est devenue fausse et dangereuse depuis qu'elle ressemble à celle des Grecs du temps des Socrate et des Platon; à celle des Romains du temps des Lélius et des Cicéron, et à celle des Anglais

1. C'est dans la vingt-quatrième de ses Lettres philosophiques (sur les Académies) que Voltaire prononce à peu près dans les mêmes termes un juste et piquant arrêt contre les discours de réception. (T.)

2. Le 10 mars 1760.

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