reçoivent l'électricité des premiers ; & dans ce nouvel état, ils font paroître les mêmes fignes d'électricité, qui font les attractions, les répulfions & les étincelles électriques. Les corps électrila ques par eux-mêmes font le verre, foie, le foufre & les bitumes. Tous les autres corps de la nature font des conducteurs. Les meilleurs conducteurs, c'eft-à-dire, ceux qui tranfmettent le mieux l'électricité reçue des corps électriques, font les métaux, l'eau, les animaux, les végétaux: l'expérience la plus conftante prouve tout ce que je viens de dire. Voyez les ouvrages des Gilbert, des Otto, des Guerike, des Boyle, des Hauxbée, des Grai, des Dufay, des Nollet, des Bofe, des Winckler, Watfon, &c. &c.

des

L'électricité atmosphérique fe communique aux corps conducteurs, & beaucoup mieux à ceux qui font meilleurs conducteurs; ainfi elle fe tranfmet par les cordes des cerfs-vclans, qui font ordinairement tiffues avec un fil

métallique; elle fe communique à la matiere des électromètres ou conducteurs élevés pour recevoir l'électricité aërienne; elle fe répand dans la fubf tance des animaux qui, étant ifolés, communiquent avec ces divers conductcurs, & on tire des uns & des autres des étincelles électriques. Les animaux même non ifolés, s'approchant des divers conducteurs électrifés par le fluide électrique de l'atmosphere, font éclater des étincelles, fignes conftans d'électricité. Le fluide électrique de l'atmosphere fe communique donc aux animaux,

L'intenfité du fluide électrique aërien ou atmosphérique, eft plus ou moins grande dans un tems que dans un autre, felon les diverfes circonftances qui ont lieu, telles que la féchereffe l'humidité, le froid, le chaud, les vents, &c. Auffi voit-on varier quelquefois, d'heure à heure, les effets de l'électricité de l'atmosphere. J'ai fouvent tiré de fortes étincelles d'un grand

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conducteur élevé en l'air, tandis que peu de tems auparavant ou quelque tems après, elles étoient beaucoup moindres. Cette variation continuelle de force eft atteftée par tous les obfervateurs; quelquefois même la vertu électrique eft fi foible, qu'on la regarde comme nulle, & qu'il eft paffé en ufage de dire qu'il n'y en a point. L'éle&ricité atmosphérique qui fe tranfmet fi facilement aux corps conducteurs, doit donc fe communiquer à eux, & par conféquent aux animaux, dans le rapport de fa force plus ou moins grande.

L'électricité de l'atmosphere cft tantôt pofitive, ou en plus & par excès, tantôt négative, ou en moins & par défaut. Comme cette vérité eft un principe fondamental, fur lequel eft appuyée une grande partie de ce mémoire, il est nécessaire de la démontrer de la maniere la plus décifive, quoique prefque tous les phyficiens la regardent comme indubitale, parce qu'en phyfique comme en trigonométrie, il faut

établir une base certaine de toutes fes

opérations. Afin que la preuve foit complete, je vais d'abord prouver

la

réalité de cette diftin&tion de deux efpeces d'électricité, d'abord dans l'élec tricité artificielle, & enfuite dans l'électricité naturelle. Comme ce n'eft point un traité que je me propofe, mais la preuve d'un principe, on fe rappellera que je ne dois donner que le précis des principales expériences.

Par le frottement du verre ou des fubftances qui lui font analogués, on fait naître l'électricité pofitive: ainfi lorfqu'on électrife avec un globe, un cylindre ou un plateau de verre à la maniere ordinaire, l'électricité eft pofitive, & l'étincelle part du corps électrifé. Si on emploie un globe de foufre ou d'autres moyens analogues, l'électricité eft négative; l'étincelle éle&rique part des corps non électrifés, & fe rend au globe. Le globe de verre produit l'électricité, & le globe de foufre l'abforbe. L'un donne, & l'autre reçoit

Nous parlerons enfuite de plufieurs autres moyens de produire l'électricité pofitive ou négative.

Preuves par l'expérience. 1°. Faites agir le globe de verre, & par ce moyen, électrifez un corps léger que vous aurez isolé en le suspendant à un fil de foie; ce corps léger fera repouffé par tout corps électrifé de la même maniere. Préfentez-le dans le même inftant au conducteur électrifé par le globe de foufre, au lieu d'être repouffé, il fera attiré. Que ce même corps léger foit électrifé par le globe de foufre, les phénomenes feront inverfes, c'est-àdire, que le corps léger fera repouffé par le conducteur électrifé, au moyen du globe de foufre, & attiré par le conducteur du globe de verre.

2o. Placez fur le conducteur du globe ou du plateau de verre, une pointe de métal très- aiguë, électrifez, & vous verrez une très-belle aigrette lumineufe dans l'obfcurité. Étant placé fur le plancher, tenez une pointe femblable,