» peine les plier pour fe lever & s'af» foir.» Voyez auffi la lettre de M. de Sauvage fur l'électricité médicale adreffée à M. Bruhier, 1749, & la differtation fur l'électricité médicale de cet illuftre médecin, dans le Recueil fur l'électr. méd. tom. 2, pag. 378. On lit encore dans les thefes fur la médecine électrique, foutenues fous la préfidence de Linnæus, que les étincelles électriques hâtent la fuppuration des froncles.

Le fluide électrique produit des effets bien plus merveilleux & auffi conftants: les femences ou graines électrifées de diverfes plantes levent plus promptement que les femences non électrifées, toutes chofes égales d'ailleurs, telles que la température, la terre, la culture, &c. Ces graines levent en plus grand nombre dans un tems donné, & leur accroiffement fe fait plus vite. On fait auffi éclore plutôt les œufs & les chryfalides d'infectes, les œufs même de poule : les germes font plutôt développés & difpofés à la maturation. Le mouvement

inteftin que le fluide électrique produit dans tous les fluides, & même dans les petites molécules des folides; mouvement qui dépend néceffairement de la répulfion électrique dont on a parlé cidevant, ce mouvement inteftin doit disposer à la maturation, accélérer la fuppuration & la guérison totale. Si j'avois à craindre que cette raifon, fondée fur l'expérience, ne parût pas auffi forte qu'elle l'eft en effet, je ferois ici une belle application d'une propriété électrique qui n'étoit pas anciennement connue; car le fujet propofé ne peut être traité d'une maniere conforme aux vues de l'académie, qu'en faifant de belles applications des principes & des propriétés propres à la matiere électrique, & j'ofe croire que ce mémoire en contient beaucoup. L'électricité a la vertu d'attendrir & de mortifier finguliérement les chairs des animaux nouvellement tués, comme fi elles avoient été long-tems gardées. FRANKLIN, dans une lettre affez re

cente, écrite à M. Barbeu du Bourg, dit expreffément <«< que quelques per» fonnes qui ont mangé des volailles »tuées par notre drôle de petit ton»nerre (l'électricité) & accommodées > fur le champ ont certifié qu'elles en » avoient trouvé la chair finguliére» ment tendre. »

Dans l'hôpital d'Upfal, M. Linné a guéri des ganglions. Trois expériences, dit-il, ont démontré la vertu réfolutive de l'électricité dans des tumeurs de ce genre. M. de Haën a guéri, par l'électricité, un jeune tailleur qui, indépendamment d'autres maladies, avoit au cou une tumeur remplie de pus, Ratio medendi, tom. 1, part. 3, cap. VI, pag. 389. M. de Thouri, prêtre de l'Oratoire, à Caën, a guéri depuis peu un jeune homme paralytique, qui portoit en même tems une tumeur fi énorme qu'elle descendoit des vertebres cervicales fur la poitrine & le long du bras. Cette tumeur a été diffipée par le traitement électrique, ainfi que la para> HS

lyfie. M. l'abbé Sans rapporte qu'un paralytique qu'il électrifoit avoit une tumeur qui fut diffipée par l'électricité.

M. l'abbé Adams, profeffeur de phyfique, a auffi guéri plufieurs tumeurs par le fecours de l'électricité; & c'eft lui-même qui attefte ces faits. M. Manduit dit quelque part : « nous favons » par nous-mêmes que l'électricité diffipe affez promptement l'enflure & l'empâtement du tiffu cellulaire, & » plufieurs phyficiens ont écrit que » l'électricité est un puiffant diffolvant > des tumeurs indolentes pâteufes.... » Les tumeurs, dit encore cet habile » médecin, font fufceptibles d'être dif→foutes par l'électricité, car depuis que > nous traitons des malades par l'élec

tricité, un grand nombre de faits. » nous ont porté à regarder ce remedę » comme un puiffant incifif, d'autant

plus actif qu'il eft plus pénétrant, » & qu'il agit immédiatement fur les » parties affectées; l'indication eft de > divifer l'humeur accumulée qui forme

la tumeur, de la rendre affez fluide » pour qu'elle puiffe être reforbée. »

Quant aux cancers, maladies fi terribles, il n'est pas douteux, fi on fait attention aux principes cités dans tout cet article, & aux maladies de cette: premiere claffe, qui ont de l'analogie avec les cancers, que l'électricité ne foit très-utile pour leur guérifon, en augmentant l'évaporation des matieres qui entretiennent le mal, en les divifant & attenuant, en pénétrant dans toute la fubftance de l'organe affecté, &, fi je puis parler ainfi, dans toute fa profondeur, en rétabliffant la libre circulation des liquides dans les vaiffeaux, &c. &c. &c. Pour obtenir un fuccès plus prompt & plus sûr, il faut affocier à l'électricité l'air fixe, cet excellent remede, dont les bons effets, dans ce genre de maladie, font conftans. Ils furent d'abord éprouvés dans l'hôpital. de Manchester en Angleterre, fous la conduite de M. White; voyez Prieflley, tom. I, pag. 395. Mais enfuite les.