tête; je me suis guéri plufieurs fois de différens maux de tête en employant l'électricité négative, principalement dirigée vers la région des tempes; & d'autres perfonnes, à qui je l'ai confeillée, en ont été très-fatisfaites. Un moyen bien fimple & qui indique que l'électricité négative eft très-propre à produire cet effet, ce font les lotions d'eau très-froide, & les applications des linges mouillés faites à la tête; on en éprouve toujours le plus grand foulagement. Lorfque je ne puis avoir recours à l'électricité, je mets toujours en pratique ce moyen avec fuccès. L'eau froide eft, comme je l'ai dit un excellent conducteur de l'électricité, & les remedes connus nous éclairent beaucoup fur la caufe des maladies. M. Lovet a réuffi à guérir, par l'électricité, des maux de tête opiniâtres. Selon les tranfactions philofophiques, on a guéri à Boulogne, un homme qui avoit de violens maux de tête. Phil. tranf. Abridged. vol. 10, pag. 423.

A l'hôpital d'Upfal, on a réuffi à diffiper, par le moyen des étincelles éleariques, des maux de tête & des migraines; le célebre Linné eft garant de ces faits. (*)

(*) Pendant l'impreffion de cet ouvrage, j'ai appris qu'une jeune demoiselle, qui, depuis fon enfance, fouffroit habituellement d'une migraine héréditaire, prefque toujours jointe à de vomiffemens confidérables, a vu, depuis qu'elle s'eft fait électriser par bain, toutes fes migraines, auparavant rebelles à tous les remedes de l'art, disparoître au bout d'un quart d'heure environ d'électrifation. Si elle fe fait électrifer, lorfqu'elle fent les fymptomes, avant-coureurs du mal, elle n'éprouve point de migraine. Lorfque les douleurs ont commencé, elles ceffent bientôt après les opérations de l'électricité, & jamais, quelques violentes qu'elles aient été, elles n'ont réfifté à une électrifation de demi-heure. L'électricité a triomphé avec un égal fuccès des vomiffemens qui n'ont point eu lieu, lorfqu'on a employé ce remede. On jugera d'autant mieux de l'efficacité de ce fecours, qu'on fe rappellera que les migraines étoie nt héréditaires, habituelles & très-fréquentes, de même que les vomiffemens, avant les électrifations; que, depuis cette époque, les migraines ont été très-rares, & que fi on les a éprouvées quelquefois, l'électricité les a diffipées prompte& même empéché les retours qui s'annonçoient. Le pere de cette jeune demoiselle

ment

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L'odontalgie ou le mal de dents, qui fait fouffrir des douleurs fi cruelles trouve un remede affuré par l'expérience dans l'électricité. Ce mal peut avoir plufieurs causes; tantôt il dépend d'une fluxion fur les nerfs, & les vaiffeaux nourriciers de la dent, tantôt d'un engorgement fereux : quelquefois c'eft la carie; d'autrefois il eft produit par une humeur âcre qui fe jette fur les gencives. L'obfervation nous a même

(M. Pafchal, agent de change) voyant les fuccès réi térés de l'électricité, a fait conftruire une machine électrique, dont la disposition est très-bien entendue & fort commode. Son fils qui paroît avoir une goutte fereine à un œil, a éprouvé de bons effets de l'électricité; il n'a pu continuer d'y avoir recours, parce qu'il eft en voyage. J'oubliois de dire que deux autres perfonnes du fexe, fujettes à des migraines, & déterminées par l'exemple précédent, ont obtenu les mêmes fuccès ; & que mademoiselle Paschal a obfervé qu'une électrifation foutenue & non interrompue réuffiffoit mieux que celle qu'on auroit fufpendue pendant quelques inftans; & que le figne de la difparition totale de la migraine eft une espece de petit frémiffement qu'elle éprouve dans l'eftomac. Ces faits font auffi certains que notoires.*

montré

montré, dans des dents arrachées pendant le tems des douleurs, les vaiffeaux très-engorgés, & le tiffu cellulaire qui les foutient comme démateux. Or, on ne peut douter que l'électricité, dont nous avons développé les propriétés relatives à ces causes, ne foit très-propre à diffiper l'engorgement fereux, l'odéme caufé par une férofité infiltrée dans les vaiffeaux nourriciers de la dent, &c. On a fait, il y a quelques années, plufieurs expériences fur ce fujet; elles ont eu des fuccès foutenus entre les mains

de plufieurs phyficiens; & je me rappelle d'en avoir vu le détail dans le Journal des favans.

Pour guérir cette maladie, on peut ifoler le malade, & tirer de la dent & de la partie de la gencive qui eft affectée, des étincelles avec une verg ede fer dont l'extrêmité foit arrondie. Pour éviter l'incommodité de tenir la bouche ouverte, & lorsque les dents fur lef quelles on veut opérer font les dernieres dents molaires, le malade ne fera point

ifolé, & il tiendra dans fa bouche fermée un tuyau de verre percé, dans lequel fera une petite verge de fer arrondie par les deux extrémités, mais plus longue que le tuyau. Lorfqu'on approchera du conducteur électrique un bout de la verge, l'autre bout qui eft dans la bouche, & qu'on aura placé près de la dent malade, en tirera fucceffivement des étincelles: cet appareil n'eft point gênant. On peut auffi donner des commotions qu'on a soin de diriger feulement fur la partie malade; fi le premier moyen ne fuffit pas, rarement la douleur réfifte-t-elle à plufieurs chocs électriques. M. Lovet a guéri plufieurs maux de dents par l'électricité (Lover's, Effai pag. 112.) M. Hiotberg a eu de femblables succès, M, Zetzell a guéri, à Upfal, plufieurs maux de dents de diverfes fortes. M. le Roi & quelques autres électriciens François ont procuré à plufieurs perfonnes la guérison de cette cruelle maladie.

Dans la cardialgie, les commotions