on obtiendra un fuccès d'autant plus. fûr que l'électricité augmentant la tranfpiration & les fueurs, accélérant le mouvement des fluides, diffipera les humeurs qui font fouvent les caufes de ces maladies dolorifiques. J'ai vu la commotion électrique guérir la crampe en deux occafions différentes.

On lit encore dans les Mémoires de l'académie des fciences de Stockolm, tom. 24, que M. Guftave Frederic Hiotberg a guéri, pendant plufieurs années, par l'électricité, des rhumatifmes invétérés, & qui interdifoient totalement l'ufage de certains membres. Il a néanmoins fallu combiner l'ufage des remedes internes, les frictions & la chaleur pour raffermir la fanté recouvrée au moyen de l'électricité. Ceux qui ont enfuite éprouvé quelque refroidiffement, & ne fe font pas privés de l'eau de vie, du porc & autres alimens contraires, ont été obli

gés de recourir de nouveau à l'électricité. M. Hiotberg a auffi guéri, par

l'électricité, d'autres maladies de cette claffe, telles que la fciatique, la colique, &c. On voit encore dans le 28 vol. des Mémoires de l'académie de Stockolm, un Journal des expériences d'électricité médicale que ce Suédois a faites dans l'année 1766. M. Lover a auffi guéri la fciatique & la crampe par le moyen de l'électricité. M. de Sauvages, dans fa lettre à M. Morand, dit, qu'ayant employé l'électrifation dans toute fa force, avec de trèsbonnes commotions fur madame le Nain, époufe de l'intendant de ce nom, un des premiers partifans de l'électricité médicale, elle fut bientôt guérie de quelques douleurs fciatiques récentes. Rec. d'élect. méd. tom. 2 pag. 452..

Le célebre Wan-Swieten, premier médecin de l'impératrice, a également. employé, avec le plus grand fuccès, l'électricité, pour guérir les rhumatifmes & les autres infirmités de ce genre. M. Wefley a obfervé que des

douleurs de rhumatifme avoient augmenté à la premiere ou à la feconde commotion, mais qu'elles avoient été parfaitement guéries par la fuite (Wefley's defideratum, p. 50.) M. SamuelThéodore Quelmaz, dans le nombre de fes guérifons par l'électricité, fait mention d'un très-grand foulagement d'un rhumatifme fort douloureux. V. fes Obferv. fur les vertus méd. de l'élect. Léipfick, 1753, M. Veratti, dans fes Obfervations phyfico-médicales fur T'électricité, dédiées au fénat de Bologne, pag. 92 & fuiv. parle d'un. rhumatisme, dont il procura la guérifon par la fimple électricité. M. Hartmann a également guéri un grand nombre de foldats attaqués de rhumatifme. Voyez fon ouvrage qui a été honoré de l'approbation de la fociété royale de Gottingena « Il n'y a pas quinze jours

dit M. de Sauvages, dans fa lettre fur l'électricité médicale, que M. le Nain me remit douze autres procèsverbaux faits par fon fubdélégué

par lefquels il conftate que douze » perfonnes attaquées de rhumatisme, » fix ont été guéries fans retour, après » avoir été électrifées un an aupara» vant, & les fix autres ont été foulagées pendant quelques mois.... Le

fuccès que nous en avons eu fur »les paralytiques, a été bien peu de chofe, en comparaifon de ce qu'en » ont éprouvé ceux qui n'ont eu que » des rhumatifmes fimples, goutteux » véroliques ou autres; plus de cin» quante ont été électrifés, pas un n'a » manqué à être foulagé ou guéri.

M. de Haën a éprouvé que l'électricité étoit très-efficace pour les calculeux. Un homme de 56 ans, qui, depuis 19 ans étoit fujet à la néphralgie, éprouvoit de grandes douleurs dans les reins & dans le périnée, & de plus, avoit rendu plufieurs fois de petits calculs par les urines. Un des derniers calculs s'étoit arrêté pendant quatre jours dans l'urethre; le mouvement d'une voiture le lui fit enfuite.

rendre avec une quantité énorme d'u rine. Après cela il devint paralytique du côté gauche; mais quatre jours après avoir été électrifé, il fentit un nouveau calcul qui fe détachoit des. reins, lequel, pouffé enfuite dans l'urethre, en fortit bientôt, tandis qu'auparavant il avoit coutume de fouffrir des douleurs. violentes pendant trois ou quatre jours, pour rendre ces fortes de calcul. Cum nec doluit deinde, nec calculus ultra excrevit, &c. Ratio medendi, tom. 2, part. 4, cap. VIII, pag. 201 & 202. MM. Linnæus & Zetzell qui firent à Upfal, pendant deux ans, des expériences fur l'électricité médicale, difent que « on a vu des gens qui, pendant le traitement électrique, ont fenti la néceffité d'uriner fouvent.