veut adminiftrer dans des vues médi cinales. Ce choc fera plus grand ou plus petit, fuivant la diftance de la pommette au conducteur, & cette diftance eft mefurée par les révolutions de la vis, ou par les divifions d'une échelle; de forte que la commotion électrique eft d'autant plus petite, que la distance de la pommette au conducteur eft moindre. Voyez - en la defcription que M. Barbeu du Bourg a ajoutée aux œuvres de FRANKLIN, (tom. I, pag. 306) qui font entre les mains de tout le monde. D'ailleurs toutes les machines électriques faites à Paris ou à Londres, font pourvues de cet électronome. Voilà les principales manieres d'augmenter la force de la commotion électrique, & toutes les cinq font propres aux électricités pofitive & négative.

La commotion peut être dirigée feulement fur la partie malade; pour cet effet, le feul membre affecté fera portion du circuit électrique. Suppofons

qu'un malade n'ait qu'un bras paralytique, on placera à un bout du bras, un fil de fer qui communiquera avec la furface inférieure de la bouteille de Leyde, un fecond fil de fer touchera l'autre extrêmité du membre paralyfé, & dans l'inftant qu'on abaiffera l'autre bout du fecond fil d'archal fur la furface fupérieure de cette même bouteille, la commotion aura lieu feulement fur la partie malade.

Pour électrifer d'une des quatre premieres façons, il eft néceffaire d'ifoler le malade, c'eft-à-dire, de le placer fur un tabouret de poix réfine, où d'autre matiere bitumineufe, d'une épaiffeur fuffifante, on peut y fubftituer un tabouret fupporté par des cordons de foie, ou foutenu par des pilliers de verre.

On électrifera pofitivement par le d'un globe moyen d'un tube de verre, de verre ou d'un plateau de glace: cette derniere machine eft actuellement préférée. L'électricité négative aura lieu fi

on emploie un tube bitumineux, um globe de foufre, ou un plateau de maftic. Alors les étincelles qui brilleront entre le conducteur & un objet non ifolé fortiront de ce dernier, & tendront au conducteur qui fera dans un état négatif. L'homme ifolé qui communiquera avec le conducteur fera donc auffi dépouillé de fa quantité naturelle de feu électrique. Les preuves d'expériences que nous avons apportées dans la premiere partie, font autant de moyens d'électriser en moins qu'on peut fe rappeler. Le couffin ifolé d'une machine électrique de verre étant électrifé négativement, fi une perfonne fait les fonctions de frottoir, ou communique avec le couffin féparé, comme difent les Italiens, elle fera encore électrifée négativement, le conducteur ordinaire étant fuppofé toucher le plancher. On fent bien que réciproquement dans une machine à globe de foufre, le couffin ifolé fera dectrifé pofitivement. Un homme ifolé

tenant en fa main par le ventre une bouteille chargée d'électricité, fi on tire des étincelles du crochet de la bouteille, il deviendra électrique en moins, & l'électricité négative fera d'autant plus forte qu'on tirera plus d'étincelles. Plufieurs belles'expériences de Franklin, de Beccaria, & des électriciens modernes prouvent cette vérité.

Les cylindres de bois bouillis dans l'huile de graine de lin, que le P. Ammerfin, minime, a imaginés, électrifent pofitivement ou négativement, felon que le frottoir eft de foie ou de laine. Depuis que M. Canton, excellent phyficien Anglois, a découvert que l'électricité négative étoit produite par le verre dont la furface eft brute & raboteufe, on a fait des globes & des plateaux de glace. dépolis qui donnent une électricité négative. M. Speudler a très bien réuffi à Coppenhague; on peut voir fes lettres für l'électricité, & ce qu'en dit auffi M. Vilke (pag. 5). En général il est prouvé par les découvertes de MM.Can

ton, Wilson, Bergmann, &c. que les différentes efpeces d'électricité pofitive & négative, dépendent de la furface des corps électriques & de celle du frottoir.

Mais pour électrifer avec plus de facilité pofitivement ou négativement, on n'a qu'à fe procurer la machine ingénieusement imaginée par M. Nairne de Londres. C'eft une machine électrique à globe, dont le couffin ou frottoir eft isolé, étant placé fur un tuyau de verre; elle a deux conducteurs dont l'un communique avec le couffin: lorfqu'on veut obtenir l'électricité négative, on place fur le conducteur mis devant le globe une chaine qui touche le plancher; pour avoir l'électricité pofitive, on n'a qu'à transporter la chaine à l'autre conducteur. Par le moyen de l'appareil de M. Nairne, on pourra donc électrifer pofitivement & négativement. Voyez les œuvres de Franklin, tom. 2, pag. 307. M. l'abbé Meunier, profeffeur de philofophie à

Paris,