compre les électrifations, fur- tout quand elles ont déjà commencé à produire d'heureux effets. M. de Haën a éprouvé plufieurs fois que divers malades qui, ayant d'abord obtenu des foulagemens marqués, avoient trop-tôt abandonné l'électricité, font retombés dans leur premier état ; & que ce n'eft enfuite, qu'après beaucoup de peine, & un plus long efpace de tems qu'ils ont pu recouvrer, par de nouvelles électrisations, le bien-être dont ils avoient été redevables à l'électricité. Ibid. pag. 234. Quelques phyficiens ont auffi recommandé aux malades de ne pas s'éxpofer à l'air, fur-tout après une électrisation forte & foutenue; la chaleur animale augmentée, la tranfpiration plus abondante, la fueur qui eft quelquefois excitée, &c. font des raifons puiffantes de mettre un intervalle fuffifant entre le tems de l'électrifation & celui de l'expofition à un air toujours froid, refpectivement à l'étar du repos. A toutes ces précautions j'en ajou terai une que perfonne n'a encore recommandée, c'eft d'appliquer habituellement des fubftances anélectriques c'est-à-dire, des conducteurs fur le corps, ou principalement fur les par ties affectées, dans les cas où la maladie a exigé l'électricité négative; & de faire au contraire des applications de corps idioélectriques, lorfqu'on a employé l'électricité pofitive ou en plus. Ainfi, par exemple, dans les violens maux de tête, on fe fentira foulagé, en appliquant des linges trempés dans l'eau froide, & en continuant de les bumeder fans ceffe, ou en mettant fur le front & fur les tempes des plaques de métal, &c. parce que l'électricité animale qui eft trop abondante dans cette circonftance, fe diffipera plus fa-cilement, en fe tranfmettant à des corps. conducteurs; au contraire, dans la paralyfie, il faut appliquer habituellement fur le corps du malade des étoffes de foie ou de laine, des peaux velues, &c. ce qui, non-feulement empêchera la diffipation du fluide électrique animal, mais encore par le frottement continuel qui aura lieu, une nouvelle électricité fera fans ceffe produite. Si on pouvoit douter de la bonté de ce moyen, on n'auroit qu'à fe rappeler des expériences de M. Symmer, dont j'ai déjà parlé, & de celles qui leur font analogues. Les fignes de guérifon dans la plupart des maladies, & fur - tout dans celles qui dépendent de la paralyfie, font des frémiffemens, des picotemens, de la chaleur, des douleurs dans les parties foumifes à l'électrifation, les chairs qui font moins livides, qui reprennent leurs couleurs, l'atrophie qui diminue, &c, &c. MM. Jallabert, de Sauvages, Veratti, Hiotberg, Linné, Quelmalz, de Haën, &c. les ont trèsfouvent obfervés. Il y auroit bien des chofes à dire des fignes, en général, qui font diagnoftiques, prognoftiques ou anamneftiques, fur- tout relativement à l'électricité, à l'hygienne électrique; car l'électricité eft plus néceffaire qu'on ne pense pour conferver la fanté mais comme ces objets n'ont point un rapport direct & néceffaire avec la question propofée, nous les pafferons fous filence, ayant dû nous borner à l'atiologie électrique & à la thérapeutique électrique, qui font les principales parties de la pathologie électrique. Je n'ai point parlé à deffein des intonocatures des Italiens, & je n'ai jamais apporté en preuve les guérisons opérées à Venife par M. Pivati: Lettre fur l'électricité médicale, à M. Zanoti, fecrétaire perpétuel de l'académie de Bologne; à Bologne, par M. Veratti: Obfervations phyficomédicales fur l'électricité, dédiées au fenat de Bologne ni celles de M. Bianchi, à Turin, Lettres à divers favans; de M. Brigoli à Véronne, Lettre fur la machine électrique; de M. Palma en Sicile Recherches médico-électriques; de M. Winkler à Léipfick, &c. parce que les autres phyficiens n'ont pu réuffir à produire le moindre effet par le moyen des tubes ou des globes, enduits in térieurement de drogues pharmacéutiques, même quand les malades électrifés les tenoient immédiatement dans leurs mains. Voyez ce qu'en difent l'abbe Nollet, dans fer Recherches fur l'électricité; M. J. Fortunat Bianchi, dans fon Recueil d'expériences faites à Venife fur la médecine électrique ; MM. Watfon & Canton en Angleterre, Boze à Wittemberg, &c. J'aurois bien d'autres chofes intéreffantes à ajouter fur cette matiere; mais le mémoire. n'étant déjà que trop long, elles trouveront mieux leur place dans un Nouveau Traité fur l'électricité médicale, que je me propofe de donner au jour Je finirai, en difant, que je crois être le premier qui ait employé l'électricité négative médicale à la guérison des maladies, ce que je puis montrer par des preuves publiques; & j'ajouterai que les électrifations relatives aux maladies étant très-longues, il eft bon d'appliquer, à une machine électrique, mouvement compofé de plufieurs roues, comme dans les tournebroches à-peu un |