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fluidité: on trouvera plufieurs preuves de ces affertions dans la feconde partie de cet ouvrage. Je rapporterai cependant ici une expérience curieufe de M. Gerhard, qui montre combien le feu électrique influe fur la fluidité du fang: « Je pris, dit-il, une livre de fang » humain, que je divifai en deux parties » égales. Je mis des thermomètres cor» refpondans; je plaçai l'une à côté de >> l'autre, & une en fut électrifée. Les >> thermomètres n'indiquoient aucune » différence; mais en continuant l'effai jufqu'à ce que le fang commençât à ce » s'épaiffir, je vis que le fang électrifé >> gardoit un peu plus long-tems la flui»dité; la couleur du fang ne fut pas » altérée ; je n'observai pas de différence » dans les globules, & le poids fut diffé» rent; car, au lieu que le fang électrifé avoit perdu 145 grains, l'autre partie n'avoit diminué que de roo grains.» Obferv. de phyf. citées plus haut.

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Quant à la couleur du fang, j'ai ›eine à croire qu'elle dépende de l'élec

tricité, quoiqu'on puiffe citer en fa veur de ce fentiment une espece d'analogie, fondée fur le changement en rouge que le fluide électrique, comme tous les acides, opere fur les teintures bleues des végétaux; parce que pluLieurs faits décififs prouvent que, dans le fang, il y a un principe colorant particulier qu'on doit ranger, felon le célebre M. Rouelle, parmi les fubftances extracto-réfineufes; il feroit trop long de rapporter ici les preuves qui établiffent cette doctrine. D'ailleurs les autres fluides de nature alkaline, qui font dans le corps humain, devroient être changées en rouge par la même raifon ; & fur-tout on appercevroit une différence de couleur dans le fang non électrifé, & principalement dans celui qui eft électrisé négativement, &c. ce qu'on ne remarque aucune part, en confultant le flambeau de l'expérience.

Je ne dirai rien ici de cette fonction. par laquelle l'efpece humaine fe perpétue, quoiqu'il foit très-probable que

des

l'électricité de l'atmosphere ait fur elle une grande influence, fur-tout fi on fait attention que, felon les expériences de plufieurs phyficiens, l'électricité a difpofé des œufs d'infectes à éclore plutôt. J'ai fait quelques épreuves fur ce dernier objet, qui ont eu un fuccès marqué, & dont je pourrai parler dans une autre occafion. M. Sennebier habile phyficien de Geneve, a également réuffi. M. le prince de Gallitzin, dans une expérience, a trouvé que œufs de poule, électrifés, avoient commencé à éclore avant d'autres œufs non élearifés. Voyez fa lettre fur quelques objets d'électricité, adreffée à l'acadé mie impériale des fciences de Péterf bourg, pag. 15. J'ai lu dans l'affemblée publique de l'Académie de Beziers, en 1773, un mémoire fur l'influence de l'électricité du tonnere & de quelques autres météores, relativement aux végétaux & aux infectes, dans lequel j'ai prouvé que l'électricité naturelle contribuoit beaucoup à la multiplication

des animaux, laquelle étoit plus confidérable, lorfque le fluide électrique régnoit avec plus d'énergie dans cercaines années; on peut en voir un extrait dans le Mercure de France 1774, pag. 147.

Ce n'eft pas feulement fur le phy fique de l'homme que l'électricité agit, elle influe encore très-fenfiblement fur le moral. Perfonne n'ignore que l'imagination, par exemple, n'eft jamais plus brillante que dans ces tems où l'électricité de l'atmosphere regne avec plus d'empire, & qu'alors l'ame femble être au-deffus d'elle-même, tandis qu'elle a peine à fe retrouver, qu'on la diroit anéantie dans ces inftans où la température eft diamétralement oppofée. Ceux qui cultivent la poéfie, la peinture, Ja mufique, & tous ces arts créateurs du génie, peuvent être ici nos garans; ils pourroient nous attefter que leurs chef-d'œuvres n'ont été compofés que dans des tems plus favorables à l'élec tricité atmofphérique. Il en eft de même

de

de la mémoire, de la fenfibilité, de la plupart des autres facultés fpirituelles de l'homine, dont l'exercice eft toujours enchaîné par les entraves du corps. L'expérience prononce hautement en faveur de cette vérité. Le

génie fublime de l'Homere anglois étoit fujet à des périodes. Il brilloit dans certaines faifons, depuis le mois de feptembre jufqu'à l'équinoxe du printems, tems où l'électricité de l'air eft plus abondante & plus continuelle; & pendant le refte de l'année on ne retrouvoit plus Milton dans Milton même. On rapporte dans les mémoires de l'académie « qu'un enfant de dix-huit ans,

qui apprenoit le latin parfaitement » bien, oublia tout d'un coup presque >> tout ce qu'il en favoit, quand les » grandes chaleurs de 1705 commen» cerent. Deux ou trois jours de fraî>> cheur lui redonnerent la mémoire ; » & il la perdit une feconde fois au retour de la chaleur » qu'on fait être C

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