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l'échelle. Pour le prouver je ne choi firai pas à deffein une des années ou le froid a été très-rigoureux, comme celle de 1776, dans laquelle le mercure eft defcendu à 16 degrès & quart audeffous de la congelation; mais ouvrant au hafard les mémoires de l'académie, 'y trouve dans ceux de 1752, que, felon M. Fouchi, à l'obfervatoire de Paris, le plus grand froid de cette année a été de cinq degrès & quart audeffous de zero, & la plus grande chaleur a été de vingt-fept degrès; ce qui forme plus de trente deux degrès de différence dans la température de cette année, différence qui en doit former une très grande dans l'influence de l'air & de l'électricité atmosphérique fur le corps humain. Ces effets sont bien plus fenfibles lorfque dans la même femaine, ou dans le même jour, comme il arrive en certaines contrées, les variations du thermomètre ont une étendue confidérable.

Les divers degrés de féchereffe &

d'humidité, qui dans plufieurs circonf tances affectent l'air de l'atmosphere, doivent auffi produire des impreffions très fortes fur tous les corps organisés. L'humidité relâche les fibres, augmente le poids des corps, &c. &c. La fécheresse produit des effets contraires, & ces deux qualités de l'air ne peuvent manquer d'influer beaucoup fur l'électricité de l'atmosphere, puifque les vapeurs aqueufes, difféminées parmi les molécules de l'air, le modifient différemment. J'ai fait autrefois plufieurs observations avec des hygromètres, & j'ai toujours apperçu que la marche de l'électricité atmosphérique, & de celle que nous excitons avec nos machines, fuivoit les mêmes variations qu'on obfervoit dans l'état plus ou moins grand de féchereffe & d'humidité de l'air. Les hygromètres comparables de MM. de Luc, de Retz, Buiffart 2 Arderon, feront très-utiles pour nous inftruire des changemens fucceffifs que les vapeurs aqueufes produifent jour nellement dans la maffe de l'air.

La raréfaction & la condensation de l'air n'ont pas moins d'influence for l'électricité atmofphérique. Les belles. expériences de M. Hauxsbée & de M. l'abbé Nollet, nous ont démontré depuis long-tems, les effets de l'air raréfié ou condenfé, relativement au fluide électrique. On fait qu'il eft plus abondant dans un air raréfié, & qu'il s'y meut avec plus de liberté: auffi rien n'eft-il plus brillant que le fpectacle d'un grand matras vuide d'air qu'on électrife. Il en eft de même de l'électricité atmosphérique; car plus on s'éleve au deffus de la furface de la terre, plus la quantité de fluide électrique eft grande; on peut voir les preuves de cette vérité dans notre mémoire fur la caufe phosphorico-électrique des aurores boréales, lu en 1777 à l'académie de Montpellier, & imprimé l'année fuivante dans le journal de phyfique de M. l'abbé Rozier. Pour connoître les différens degrès de raréfaction & de condenfation de l'air

de l'atmosphere, on pourra fe fervir du manomètre de M. Varignon. Le Queynomètre de M. Saverien nous. inftruira de l'élafticité de l'air, qualité qui a une grande connexion avec l'état de raréfaction de ce fluide: alors on pourra examiner le rapport qu'il y a entre l'électricité de l'atmosphere, & ces différentes propriétés de l'air.

Les vents étant dans l'atmosphere ce que les courans font dans la mer, produifent infalliblement, dans l'état de l'électricité de l'atmosphere, un certain changement proportionnel à leur vîteffe; & cette action a le plus grand rapport, foit médiatement, foit immédiatement avec le corps humain de là, l'altération plus ou moins grande de la fanté. En effet, la preffion du vent fur le corps & fur une partie de l'atmosphere

fa

fa chaleur plus ou moins grande, féchereffe ou fon humidité, &c. influent néceffairement fur l'électricité de la maffe de l'air qui nous environne, & fur le corps humain. De telle forte

que pour juger avec certitude des effets qui en résultent, on ne peut fe difpenfer de connoître la nature de la caufe & l'intenfité de fon action. Les anemomètres de MM. Bouguer & Ons-enBray ne ferviront pas peu à remplir ce. but, en indiquant d'une maniere fûre les variations des vents & leurs viteffes.

Une infinité d'exhalaifons diverfes alterent en différens tems la pureté de l'air, ce qui ne peut être fans modifier l'influence de l'électricité de l'atmofphere fur le corps humain. Les différentes parties hétérogenes dont ce fluide eft rempli dans certaines circonftances, font capables d'augmenter, de diminuer ou de détruire fa vertu électrique. Un air très-pur, & comme on dit à préfent, un air déphlogistiqué eft plus propre à l'électricité; au contraire, s'il eft phlogiftiqué, il eft très-nuifible à la vertu électrique. Tout le monde fait qu'une machine électrique, quelque bonne qu'elle foit, s'affoiblit beaucoup lorfqu'elle eft mise en jeu dans un petit

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