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vent de toutes les caufes qui font capables de la leur tranfmettre. Ce que nous avons établi fur l'influence de l'électricité de l'atmosphere, relativement au corps de l'homme, doit être appliqué également aux animaux. Si on eft curieux de favoir à quelle fubftance les différentes familles d'animaux doivent la faculté de tranfmettre l'électricité, on peut avoir recours à notre mémoire fur ce fujet, lu en 1776, à l'académie des fciences de Paris, & imprimé enfuite dans les obfervations de phyfique de la même année, pag. 377, & dans l'Encyclopédie de Genêve, supplément.

CHAPITRE VIII.

De la fanté, relativement à l'Électricité, & des moyens de la conferver.

IL y a donc dans le corps animal un fond d'électricité naturelle qui y regne, & qui, dans certaines occafions où il femble fe développer, fe montre avec plus d'éclat. Cette électricité fpontanée des parties idioélectriques du corps des animaux & fur-tout de l'homme, fe communique toujours aux matieres conductrices qui le compofent en partie; & ce fluide électrique, ainfi communiqué aux fluides & aux folides conducteurs, fe combine avec la matière électrique qu'ils reçoivent de l'atmosphere. De forte

que le corps corps humain en fanté, de même qu'en maladie, eft foumis à un double principe d'électricité, à l'electricité innée ou fpontanée, & à l'électricité communiquée par l'influence de Fatmosphere. La fanté étant le concours

de

de toutes les actions & difpofitions convenables à l'âge, au fexe, au tempérament, suppose néccffairement un certain équilibre électrique. Si la quantité de l'électricité qui exifte dans le corps d'un individu quelconque eft trop grande relativement à l'âge, au sexe ou au tempérament, refpectivement à la conformation des principaux organes, il n'y a plus d'état parfait de santé, & on en eft d'autant plus ou moins éloigné que le fluide électrique abonde plus ou moins. Il en eft de même fi la quantité d'électricité qui regne dans corps d'un homme eft trop petite par rapport à fa conftitution; la perfection de la fanté ne fe trouve plus dans cette hypothèse, parce qu'elle confifte dans le milieu également éloigné des deux extrêmes; c'eft par l'obfervation qu'on pourra connoître fi on eft dans l'état de fanté ou dans celui de maladie. Si toutes les actions s'exécutent bien fi toutes les fonctions s'accompliffent parfaitement, on eft affuré que la quan

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tité d'électricité qui exifte actuellement dans le corps humain, eft dans le jufte équilibre requis.

On ne doit cependant pas s'imaginer que le moindre changement dans l'électricité de l'atmosphere, où dans celle du corps humain, foit capable de produire des effets nuifibles dans l'état de fanté. Pour que l'influence de l'atmosphere foit fenfible, elle doit être confidérable dans fa durée & dans fon intenfité; car il en eft de l'électricité de l'air comme des autres qualités de cet élément; par exemple de la chaleur, elle n'eft pernicieufe au corps humain que lorfqu'elle eft foutenue trop longtems. M. Tillet, de l'académie des fciences, & M. Marantin ont démontré que les hommes & les animaux peuvent réfifter pendant un certain tems à une chaleur qui paroîtra exceffive, fans en être néanmoins incommodés. Pluficurs jeunes filles ont resté pendant plus de dix minutes dans un four, dont la chaleur étoit de plus

de cent douze degrés du thermomètre de Reaumur. Mém. de l'acad. 1764. pag. 186. Ainfi Boerhaave s'étoit trompé lorsqu'il avoit avancé que les animaux ne fauroient fupporter, fans danger, un degré de chaleur un peu violent, pendant quelque tems. MM. Fordice, Banks, Solander, &c. ont auffi prouvé par leurs expériences que l'homme peut, fans inconvénient refter pendant quelques minutes dans une atmosphere d'une chaleur de 211 degrés du thermomètre de Farenheit, tandis que la chaleur animale, c'cft-àdire, fa chaleur naturelle, n'eft que d'environ 104 degrés au même thermomètre, ce qui forme une différence de 107 degrés. Cet excès de chaleur, foutenu pendant un tems confidérable, feroit certainement très-pernicieux, & occafionneroit un ravage mortel dans l'économie animale. De plus, un fort tempérament, à l'épreuve de toutes les variations de température, pourra fupporter, fans aucun accident fâcheux,

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