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elles font infpirées par le même Efprit. Et c'eft une preuve qu' on les entend mal, quand on les fait tomber en contradi→ Єtion.

5. PRINCIPE. Dans tous les tems la véritable piété a été inféparable de l'amour de Dieu. Sa perfection a dépendu de la perfection de cet amour; & tout ce qui a été contraire à la pureté de cet amour a été contraire à la pureté de la religion & de la vertu.

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6. PRINCIPE. L'Ecriture dans fon tout ne commande que la charité, & ne défend la cuque pidité. Elle eft donc incapable de fubftituer l'objet de la cupi dité, à celui de la charité; & beaucoup moins de donner le premier pour fin de l'autre.

7. PRINCIPE. Ce n'eft point fortir du fens littéral, que de fuivre le fens que le faint Efprit a eu en vûë. Il n'y a même que ce fens qui foit littéral, fi ̈ce fens eft unique.

8. PRINCIPE. Le fens littéral eft unique, lorfqu'on ne peut conferver la vérité dans aucun

autre.

9. PRINCIPE. Ce n'eft pas une regle fûre, que de fe contenter du fens qui frappe d'abord, fur tout dans les prophe tes, parce que les prophetes parlent avec obfcurité, & qu'ils en avertiffent très fouvent.

&

10. PRINCIPE. L'obfcurité des prophetes eft plus grande & plus affectée, quand ils parlent des myfteres de JESUSCHRIST & de fa grace, des promeffes des biens évangéliques, parce que c'étoit ceux que le corps du peuple Juif defiroit le moins, & dont il étoit par conféquent plus indigne.

II. PRINCIPE. Afin que le peuple Juif s'attachât aux prophéties, & principalement aux Pleaumes, qui étoient dans la bouche de tout le monde, il étoit néceffaire qu'il crût qu'il en étoit le sujet ordinaire; qu'il

y

y vît par tout Jérufalem & le temple; & qu'il y trouvât par tout des promeffes conformes en apparence à fes defirs.

12. PRINCIPE. Ce feroit ne tenir aux Ecritures, que comme y tenoit la Synagogue, fi l'on n'y voioit que ce qu'elle y voioit. Plus elle fe contentoit de ce qui flattoit les fens, moins on doit s'y arrêter. Autrement on fe tromperoit dans ce que les Ecritures ont de plus grand & de plus férieux, comme elle s'y eft trompée.

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V I. REGLE.

Lorfqu'il y a dans l'Ecriture des chofes qui par le fimple récit ne conviennent pas à notre foible raifon, où à l'idée que nous avons des perfonnes qui les ont faites, c'eft une marque qu'elles cachent quelque myftere.

ORSQU'IL Y a dans l'Ecrides chofes qui par

Loture

le

c'eft

fimple récit ne conviennent pas à notre foible raison, ou à l'idée que nous avons des perfonnes qui les ont faites, une regle fûre qu'il y a fous l'écorce extérieure quelque myftere qu'il faut tâcher d'approfondir, ou du moins qu'il faut refpecter, fi l'on n'eft pas affez heureux pour en découvrir le

fens.

EXEMPLES. Nous fommes touchés de voir

Abraham Agar & Ifmael fon fils, chaffés

de la maifon d'Abraham; & qui chaffe de nous fommes choqués du peu fa maifon Ade provifions qu'un homme gar & Ifmaël,

auffi riche & auffi charitable que ce patriarche, donne à une mere éxilée & à un fils deshérité, qu'il envoie périr de mifere & de foif dans une folitude. Rien n'eft plus étonnant que toutes ces circonstances. Pourquoi fe hâter dès le matin de faire une action dont le fimple projet l'avoit affligé? Pourquor fe charger de ce qui paroiffoit odieux dans cette conduite, & n'en pas laiffer le foin à Sara? Pourquoi donner fi peu de chofes à une mere, & à un fils, qui étoit auffi le fien? Pourquoi mettre fur les épaules d'une mere fi affligée, une charge que la moindre bête, parmi tant d'autres qu'avoit Abraham, auroit pû porter? Pourquoi l'envoier fans guide, fans deffein, fans confolation? Tout cela eft fi vifiblement contraire à l'humanité & à la

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