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«< conseillait d'aller couper «<tion, qui devait m'être payé sur le produit «< des représentations de cette comédie. » On-tient cette anecdote de Poinsinet, qui la racontait d'une manière très plaisante.

COMÉDIENS ITALIENS.

L'une des premières troupes italiennes qui vinrent en France alternait alors avec l'Opéra au théâtre du Palais-Royal, sous la date de 1716. Le premier registre de la troupe d'alors commence ainsi :

« Au nom de Dieu, de la Vierge Marie, de saint François de Paule et des âmes du « purgatoire, nous avons commencé le 18 « mai par l'Heureuse Surprise, Inganno « Fortunalo. »

SUR LES SIFFLETS.

Préville-le-Célèbre, du Théâtre-Français, disait dans le foyer, devant cent personnes: << Je voudrais pour tout au monde qu'on n'eût (( pas enlevé au public le droit de siffler. Je « l'ai vu applaudir au jeu forcé de quelques<«< uns de nos camarades; j'ai chargé mes « rôles pour recevoir les mêmes applaudis« sements. Si, la première fois que cela m'ar«<riva, un connaisseur m'cût laché deux « bons coups de sifflet, il m'aurait fait ren«< trer en moi-même et je serais meilleur. »

Un auteur lisait une tragédie commençant par ce vers que la princesse disait :

De l'Arabie, enfin, en ces lieux arrivée...

Un des auditeurs interrompit l'auteur par cet impromptu :

Princesse, asseyez-vous, vous étes fatiguée;

Cette plaisanterie fit changer ce premier

vers.

Un jour qu'on donnait l'Andronic de Campistron pour le début d'un acteur qui arrivait de Lille en Flandre, cet acteur déplut souverainement, et quand il vint à réciter ce vers :

Mais pour ma fuite, ami, quel parti dois-je prendre? un plaisant du parterre s'empressa de répondre.

L'ami, prenez la poste, et retournez en Flandre.

HARANGUE DE LEGRAND.

Un jour que l'on représentait la Phèdre de Racine, le parterre se récria si hautement contre les acteurs qui jouaient dans cette pièce que Legrand le père entendit les clameurs du foyer où il était. Cet acteur s'arma de hardiesse, vint sur le théâtre et dit en s'adressant à ce même parterre : «< Mes<<sieurs, j'ai entendu vos plaintes, je suis « fâché que mes camarades les excitent; « mais de quelles épithètes ne les ornerez

« vous point encore lorsque vous saurez que « moi, qui ai l'honneur de vous parler, je « dois remplir le rôle de Thésée? » Le parterre, charmé de cette saillie, s'apaisa, le laissa jouer tranquillement et fut très disposé à l'écouter sans dégoût dans la suite.

NAISSANCE DU RÓLE DE PIERROT.

En 1737 le rôle de Pierrot a pris naissance à Paris dans la troupe des comédiens italiens; voici comment; de tout temps l'Arlequin avait été un ignorant. Dominique, qui était un homme d'esprit et de savoir, et qui connaissait le génie de notre nation, qui veut de l'esprit partout, s'avisa d'en mettre dans son rôle et donna au caractère d'Arlequin une forme différente de l'ancienne. Cependant, pour conserver à la Comédie-Italienne le caractère d'un valet ignorant et balourd, on imagina le rôle de Pierrot, et il remplaça ainsi l'ancien Arlequin,

En 1669 Molière fit représenter la comédie de Pourceaugnac; cette pièce fut faite à l'occasion d'un gentilhomme limousin qui, dans une querelle qu'il eut sur le théâtre avec les comédiens, étala une partie du ridicule dont il était chargé. Molière, pour se venger de ce campagnard, le mit en son jour sur la scène et en fit un divertissement au goût du peuple, qui se réjouit fort à cette pièce.

SUR SÉMIRAMIS.

En 1748 on représenta pour la première fois la Semiramis de Voltaire. Piron fit sur cette pièce l'épigramme suivante :

N'en doutez point; oui, si le premier homme,

Eût eu le tic de ce faiseur de vers,

Il eût fait pis que de mordre à la pomme,

Et c'eût été bien un autre travers

Du grand acteur de la nature humaine;
Il eût voulu refaire l'univers,

Et le refaire en moins d'une semaine,

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