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trême diminution des aumônes depuis l'établissement des théâtres.

Un peintre qui avait fait un paradis pour la représentation d'un mystère dit à ceux qui admiraient ce paradis ; « Voilà bien le plus beau paradis que vous vîtes jamais << ni que vous verrez. »

BRÉCOURT.

Brécourt embrassa de très bonne heure le parti de la comédie et la joua quelques années en province dans différentes troupes et enfin dans celle de Molière qu'il suivit à Paris. Il fut renommé pour sa valeur, et ón cite de lui ce trait : En l'année 1658, ce comédien, étant à la chasse du roi, à Fontainebleau, joua une assez longue scène avec un sanglier qui l'atteignit à la botte et le tint longtemps; mais lui, ayant enfoncé son

épée jusqu'à la garde, il mit ce furieux animal hors d'état de se faire craindre. Le roi eut la bonté de lui demander s'il n'était point blessé et de lui dire qu'il n'avait jamais vu donner un si vigoureux coup d'épée. Il a fait quelques pièces qui généralement sont regardées par les contemporains comme très médiocres. En un mot, cet excellent comédien ne fut jamais qu'un mauvais auteur.

LA CAMARGO.

La Camargo naquit à Bruxelles, le 15 avril 1710, d'une famille noble originaire de Rome, qui a donné, à ce qu'on assure, plusieurs cardinaux à l'église, et entre auires Jean-Dominique de Cupis de Camargo, évêque d'Ostie, doyen du sacré collége. M. de la Faye fit ce quatrain que l'on mit au bas du portrait de cette célèbre dan

seuse:

Fidèle aux lois de la cadence, !

Je forme au gré de l'art les pas les plus hardis;

Originale dans ma danse,
Je peux les disputer aux Balons, aux Blondie.

PIERRE CORNEILLE.

Pierre Corneille naquit à Rouen le 26 juin 1606. Il commença à travailler en 1625 à l'âge de dix-neuf ans, et mourut à Paris le premier octobre 1684. Après avoir pris un grand essor il ne se soutint pas avec la même gloire dans les ouvrages de sa vieillesse; le duc de Montausier qui était un franč misanthrope, lui dit : « Monsieur Corneille, & quand j'étais jeune je faisais de jolis vers; å « présent je suis vieux, mon génie est éteint ; «< croyez-moi, laissons faire des vers à la jeu<<nesse. >> Comme c'est un usage à la Comédie-Française que le directeur fasse les honneurs d'un service pour ceux qui meurent sous son directorat, il y eut contestation de générosité entre Racine et M. l'abbé de Lávau à qui ferait le service de Corneille, parce qu'il paraissait incertain sous le di

rectorat duquel il était mort. La chose ayant été remise au jugement de la compagnie, M. l'abbé de Lavau l'emporta, et Benserade dit à Racine: « Si quelqu'un pouvait pré«< tendre à enterrer Corneille, c'était vous ; « vous ne l'avez pourtant pas fait. »

KEAN.

Kean, ce célèbre acteur anglais, se trouvait à une des représentations les plus longues et les plus ennuyeuses. Une querelle s'était élevée dans une des premières loges entre deux particuliers dont l'un accusait l'autre de s'être emparé de sa place. Celuilà, s'adressant brusquement à l'auditoire : << Ladies et gentleman, dit-il, la place que «< ce monsieur occupe est la mienne; je le con<< nais de vue, c'est un très ancien officier, «< un général célèbre dans les rues de la ca<< pitale, un soldat cauteleux et prudent, qui << n'a vu ni le fer ni l'ennemi en face; tou<< tefois, pour l'honneur du corps, en votre

« considération, je lui cède ici la seule place

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qu'il emportera de sa vie. »

MME FAVART.

Mme Favart naquit à Avignon en 1727; elle était fille d'André-René Duronceray, ancien musicien de la chapelle du roi et depuis musicien du feu roi Stanislas. Sa mère, Pierrette-Claudine Bied, était aussi musicienne de la chapelle du roi de l'ologne. Elle débuta à l'Opéra-Comique en 1744 et ent beaucoup de succès. Vers la fin de la même année elle épousa Favart, qui était alors directeur du théâtre de Bruxelles ; ce fut là que ses talents se développèrent. Plus tard elle débuta aux Italiens; il n'y a point eu d'exemple d'un aussi grand succès. On cite d'elle le trait suivant: Au retour d'un voyage en Lorraine elle fut arrêtée aux barrières de Paris, vêtue d'une robe de Perse; on en trouva deux autres dans ses malles. Ces étoffes étaient alors sévèrement prohi

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