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modeste qu'inspire le talent, comme il y a effectivement dans le rôle du comte :

L'orage, quel qu'il soit, ne fera que du bruit;
La menace en est vaine et touché peu mon âme.

La cabale, frappée de l'application et de la présence d'esprit de l'acteur, se trouva désarmée tout d'un coup, finit par l'écouter attentivement, et rendit justice à ses talents.

SUR GARRICK,

Célèbre acteur anglais.

Le sieur Hogart fameux peintre anglais, voulait avoir le portrait de Fielding, auteur du roman de Tom Jones et de quelques autres bons ouvrages, pour le placer à la tête d'une édition de ses ouvrages; mais celui-ci étant mort, et ne s'étant jamais fait peindre, on était fort embarrassé pour avoir la ressemblance, lorsque le célèbre comédien Garrick, informé du désir du peintre, son ami, et ayant d'ailleurs beaucoup vécu avec Fielding, se présenta un jour aux re

gards de l'artiste avec la figure du défunt, tellement qu'Hogart en fut épouvanté, au premier abord, jusqu'à se trouver mal; mais s'étant remis, il se dépêcha d'en tirer l'esquisse qu'il fit ensuite graver, et c'est la même qui est à la tête de Fielding; elle est, dit-on, fort ressemblante.

Un des principaux acteurs de la ComédieFrançaise s'arrêta court dans une tragédie, à ce passage:

J'étais dans Rome, alors...

Il eut beau recommencer deux ou trois fois, il ne put jamais rattraper le fil du rôle ; à la fin, voyant qu'il n'y avait pas moyen d'en sortir, et que le souffleur distrait ou déconcerté le laissait là maladroitement, il fixa celui-ci d'un œil de hauteur, en lui disant avec un ton de dignité : « Eh bien ! maraud, que faisais-je dans Rome? »

Un mauvais comédien accoutumé à être sifflé dans chaque ville où il allait, sevoyant un jour plus maltraité qu'à l'ordinaire, se retourna tranquillement en sortant de la scène et dit au parterre : « Messieurs, vous << vous en lasserez, on s'en est bien lassé «< ailleurs. » Cetle naïveté fit rire, et depuis le public le reçut toujours avec bonté, quoiqu'il n'en fût pas devenu meilleur.

Ungrand danseur de l'Opéra (Vestris père) disait de la meilleure foi du monde : « Je ne <«< connais aujourd'hui en Europe que trois « hommes uniques dans leur espèce : le roi « de Prusse, M. de Voltaire et moi.

Une actrice qui n'était rien moins qu'aimée à Toulouse, quoiqu'elle ne fût pas sans talent, jouant dans une tragédie qu'on donnait pour clôture du théâtre, fut accompagnée à sa dernière sortie de quelques huées

du public, mais s'étant retournée et ayant regardé un moment le parterre en pitié, elle se contenta, sans dire un seul mot, de lui faire en face un grand signe de croix pour lui marquer toute l'étendue de son mépris.

Un comédien célèbre dit à un militaire qui cherchait à l'humilier: « Avec quatre aunes << de drap le roi peut faire en deux ininutes << un homme comme vous, et il faut ùn «< effort de la nature et vingt ans de travail pour faire un homme comme moi. »

CASTOR ET POLLUX.

Un bon bourgeois de la rue Saint-Honoré étant parvenu avec beaucoup de peine à se faire placer, à la cinquième représentation de Castor et Pollux, dans une loge qu'on appelait coche, parce que dans son empla

cement on entassait le plus de monde qu'on pouvait, ce bon bourgeois fort pressé, fort mal à son aise avec son gros ventre, tint bon pendant le premier acte; mais lorsqu'au second il vit arriver le convoi et enterrement de Castor, il s'écria naïvement: « Ah! mon Dieu! il m'en coûte mon argent; « je suis étouffé, écrasé pour regarder une # chose que je puis voir tous les jours à « Saint-Roch pour rien. » Il n'y eut pas moyen de le faire rester jusqu'à la résurrection de Castor.

LEGRAND.

Un jour que Legrand le comédien se promenait avec un de ses amis, un pauvre lui demanda l'aumône: Legrand jette quelques pièces de monnaie dans le chapeau qui lui était présenté; le mendiant, par reconnaissance, se mit à réciter un De profundis. « Parle donc, hé! l'ami, lui dit l'acteur ; est* ce que tu me prends pour un trépassé? qu

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