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de Garat et Boieldieu qui étaient alors en vogue. Une dame fit la quête à la nombreuse compagnie qu'avaient attirés deux si beaux talents, et remit aux mains des pauvres chanteurs ambulants une récolte d'argent telle qu'ils ne l'eussent pas faite en 6 mois. Nos deux jeunes artistes quittèrent en silence la foule et allèrent se réjouir au bois de Boulogne au souvenir de leur bonne action.

On rapporte un trait à peu près semblable en 1837 par le premier chanteur de Lyon.

NOURRIT A LYON ET LITZ.

Les grands artistes ont toujours été secourables aux pauvres. L'histoire du théâtre en rapporte mille traits honorables! Tous les artistes qui vont porter leurs talents passagèrement aux villes de province saisissent toutes les occasions d'être utiles aux malheu

reux.

A Lyon, l'été de 1837, le célèbre pianiste Litz se réunit à Adolphe Nourrit, autre virtuo

se, pour donner au profit des pauvres ouvriers sans travail un concert, qui eut un succès immense et produisit une recette de 5000 fr. Dix jours après Nourrit fit ses adieux à Lyon en donnant une autre représentation entière au bénéfice de ces mêmes ouvriers. De si belles actions ajoutent à la gloire des grands artistes.

MLLE LEVERT.

Cette actrice renommée, qui brilla 20 ans près de Me Mars, était en représentation en 1812 au théâtre à Lille; ellciuspira beaucoup d'amour à un jeune homme qui, désespéré de ne pouvoir obtenir d'elle unregard favorable, résolut de se tuer ou de faire semblant; mais il joua gros jeu, car son pistolet était bien chargé. Pendant le deuxième acle des Fausses confidences (Mlle Levert en scène), une forte détonation se fit entendre; on`vit aussitôt les assistants au parterre entourer un homme étendu et perdant

beaucoup de sang; le pistolet avait été dirigé au col, mais heureusement le bout du canon se porta sur la gauche et ne fit qu'effleurer les parties charneuses. Cet événement n'empêcha point de reprendre la comédie après que cet homme fut emporté. et ce ne fut qu'après la pièce jouée qu'on dit à Mile Levert que c'étaient ses beaux yeux qui avaient porté cet homme à se détruire. Elle partit de Lille le lendemain.

ODRY.

Odry a fait la fortune du théâtre des Variétés, après la retraite du grand comédien Potier. On écrirait un volume sur les calembourgs, iébus, sortis de la bouche d'Odry. Qui ne connaît ses célèbres Gendarmes, et sa facétieuse et comique romance les Cuisinières. En province comme à Paris il était fêté.

Un jour il remerciait des dames pleines

d'attentions pour lui leur disant : « Vous êtes « excellentes ! Vous êtes, Mesdames, des « bons vrais gâteaux de riz (gâte Odry ). »

Voyant un jour l'acteur comique l'Hérie jouer: « Ah! que c'est bien (s'écriait-il) ah! « c'est l'Hérie (céléri.) »

« C'est, disait-il, dans le département de «Saône-et-Loire qu'on rencontre le moins << de rats et de souris, parce qu'on y trouve chats-longs (Châlon). »

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Odry avait été faïencier avant de prendre le théâtre ; il répétait assez souvent : « Je serais << un bon ministre du trésor, parce que je me « connais en fine anse (finance.) »

Odry, jouant à Neuilly avec ses camarades au cheval fondu, leur dit : Laissons ce jeu, je n'aime pas ces sots monts (saumons),

« Pourquoi vous occupez-vous, disait-on à Odry, de peinture, de jardinage, de comédie avec tant d'ardeur! Parce que, répondit-il, j'aime beaucoup César (ces arts.)

Venant de Bordeaux, où il avait joué pendant trente jours, il rencontra un bataillon faisant route; les soldats étaient harassés de fatigue: Ceux-là s'écria-t-il, gens de cou

<< rage et de fatigue, ont bien mérité la de« mie ration (admiration). »

Odry, propriétaire d'une jolie maison à Neuilly, exerce encore son art à Paris, sans négliger les bonnes villes de province, où il va porter son inimitable originalité.

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